Article mis à jour le 3 juillet 2024 à 19:19
En 2023, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré près de 15 000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux sur le territoire français. Un nombre en forte hausse par rapport à l’année précédente.
Depuis l’attaque du 7 octobre, le conflit israélo-palestinien est au coeur de divergences. En 2023, la fin d’année a donc été marquée par une hausse des atteintes en tout genre. Qui sont les victimes ? Qui sont les mis en cause ? Le ministère de l’Intérieur apporte quelques réponses statistiques.
Quels profils pour les victimes d’atteintes racistes ou antireligieuses ?
Les services de sécurité ont enregistré 8 800 victimes en 2023 sur le champ des crimes ou délits commis pour en raison de l’ethnie, de la nation, de la religion ou d’une prétendue race. Une augmentation de 29% par rapport à l’année précédente.
La victime de ces crimes ou délits est en majorité un homme (58%) entre 35 et 54 ans. En effet, un quart des personnes atteintes ont entre 35-44 ans. Seulement 20% des personnes victimes recensées dans les crimes ou délits à caractère raciste par les forces de sécurité ont moins de 25 ans. Seuls 13 % des concernés ont 55 ans ou plus.
En outre, 16 % des victimes des actes racistes sont des ressortissants étrangers. Mais ce n’est pas tout ! Les étrangers originaires d’un pays d’Afrique sont particulièrement touchés, représentant à eux seuls 11 % des victimes de crimes ou délits à caractère raciste.
Le profil des mis en cause
L’année dernière, pas moins de 4 217 individus ont été mis en cause pour crimes ou délits à caractère raciste. Un constat émerge : ces accusés sont en moyenne plus âgés que ceux impliqués dans tous les autres types de délits, avec une moyenne d’âge de 39 ans contre 32 ans pour l’ensemble des mis en cause cette année-là. Enfin les personnes âgées d’au moins 55 ans sont trois fois plus représentées, totalisant 20 %, sur l’ensemble de 7 % des mis en cause.
Quant aux individus de nationalités étrangères, ils sont moins nombreux proportionnellement parmi les inculpés pour crimes ou délits à caractère raciste, ne représentant que 11 %, contre 19 % dans l’ensemble des cas enregistrés en 2023.
Les caractéristiques démographiques des accusés pour ces infractions reflètent davantage celles de la population générale que celles de l’ensemble des accusés pour crimes ou délits. À noter que selon l’enquête de victimisation VRS, seulement 4 % des victimes d’atteintes à caractère raciste ont porté plainte.
Injures, provocations et diffamations publiques, en tête des attaques racistes
Sur les 15 000 infractions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion, 8 542 étaient des crimes ou délits et 6 376 des contraventions. Des chiffres enregistrés par les services de police et de gendarmerie sur le territoire français.
Rebelote pour cette année, les provocations, injures et diffamations représentent 77% de l’ensemble des infractions, 61% des crimes et délits et la quasi-totalité des contraventions. Pour rappel, les injures et diffamation constituent des délits si elles sont publiques et des contraventions dans le cas contraire. En 2023 50% des crimes et délits à caractère raciste constituent des injures publiques. 20% d’entre eux sont issus de menaces ou du chantage. Nettement plus rares, les atteintes aux biens ne représentent que 4% de l’ensemble des crimes et délits à caractère raciste.
Depuis 2021, seules les discriminations à caractère raciste restent stables constituant 4% des crimes ou délits racistes. Dans 78% des cas il s’agit de plaintes pour discriminations en matière de commerce ou d’économie et dans 20% des cas de discriminations liées à la sphère professionnelle.
Dans un contexte de guerre au proche-Orient, les atteintes en hausse de 32%
Après une hausse de 3% en 2022, le nombre de crimes et délits à caractère raciste a augmenté de 32% en 2023. Une proportion nettement en hausse. Une attention particulière est constatée au dernier trimestre 2023 avec un doublement du nombre de crimes et délits enregistrés, en comparaison à la même période en 2022.
Cette augmentation, en lien avec les fortes tensions au Proche-Orient, concerne l’ensemble des délits à caractère raciste. Menaces et chantages sont en tête tandis que les diffamations et les injures publiques sont moins courantes. L’évolution de ce nombre d’atteintes à caractère raciste témoigne à la fois, de la hausse des actes en eux-mêmes, mais aussi celle de la propension de la population à déclarer ces actes et l’amélioration de leur prise en compte par les services de sécurité.
La France touchée quasi uniformément
Deux départements se détachent avec un taux de 1,6 supérieur à la moyenne ; le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes. À l’inverse, les taux les plus faibles d’atteintes racistes ou xénophobes sont enregistrés en Lozère, dans le Morbihan et à Mayotte. Il faut noter que le nombre de crimes et délits à caractère raciste par habitant augmente en fonction de la taille des communes, passant de 0,4 victime pour 10 000 habitants dans les communes rurales à 1,6 pour les unités urbaines de plus de 200 000 habitants, hors Paris.
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