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Européennes à Perpignan – Yannick Jadot défend le plan vert face au scénario noir du chaos climatique

Yannick Jadot - Perpignan 2019

Article mis à jour le 28 décembre 2022 à 19:53

Le 26 mai prochain, les Français sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants au parlement européen. C’est un euphémisme que de dire que la campagne des Européennes ne soulève pas l’enthousiasme dans notre département. Certains partis ou personnalités préférant enjamber cette élection pour se lancer directement dans la bataille des municipales 2020. À l’invitation d’Agnès Langevine, vice-présidente de la Région, Yannick Jadot, député européen et tête de liste de la formation Europe Ecologie les Verts, était à Perpignan pour tenter de réveiller les consciences écologiques du département.

♦ « Retrouver le courage des pères fondateurs de l’Europe »

Pour Yannick Jadot, même si le contexte historique qui a amené la construction européenne est différent, il faut « écrire une nouvelle page ».

Celui qui a débuté sa carrière politique dans les années 2000 nous confiait : « l’écologie est LE projet partagé à l’échelle de l’Union européenne face à Trump, Poutine, face à la Chine et aux populismes qui se développent partout en Europe ». Nous avons besoin de retrouver l’espoir en une Europe qui ferait de l’écologie son pilier central. Au niveau de l’investissement, de l’emploi pour nos jeunes, de la protection de la santé, mais aussi des identités territoriales ».

Interrogé sur la désaffection des électeurs face au scrutin européen*, le député européen qui brigue son 3ème mandat, « rêve que les français aiment autant les élus européens que leurs maires ». Car, déclare-t-il : « face aux désordres du monde, l’Europe est l’échelon de notre reconquête démocratique. C’est l’échelon de la protection du monde. Ce n’est pas derrière des frontières que l’on va sauver le climat, les océans ou les insectes ». 

♦ Le scénario vert VS le scénario noir

Quand on interroge le député européen sur une possible alliance avec le Parti socialiste comme l’avait un temps envisagé Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Écologie de François Hollande, le député européen s’insurge. « Les dizaines de milliers de jeunes qui manifestent pour le climat à travers l’Europe ne demandent pas des unions de façade à Paris ou ailleurs, pour faire des choses différentes à Strasbourg ou à Bruxelles. Ils demandent de la cohérence et de la détermination. C’est ce que font les écologistes ».

Yannick Jadot fait ainsi référence aux jeunes, qui sous l’impulsion de la jeune suédoise de 16 ans Greta Thunberg, sèchent les cours et manifestent tous les vendredis. Ils entendent par leur action dénoncer l’inaction des gouvernements pour lutter efficacement contre le chaos climatique annoncé. Pour information, à Perpignan, la grève des jeunes est prévue le 16 mars.

Le député européen martèle un besoin de cohérence et de clarté. « Quand vous mettez un bulletin vert, vous savez que vous avez un député qui va défendre l’environnement et la santé. Quand vous mettez un bulletin En Marche, vous aurez des députés qui rejoindrons le groupe libéral qui siège avec Ciudadanos**, qui marchent contre la Catalogne et qui fait alliance en Espagne avec l’extrême droite. »
« Si vous votez socialiste, vous aurez un député qui va rejoindre le groupe socialiste qui compte des Slovaques et des Roumains et leur dérives autocratiques ». Il présente un ouvrage programmatique intitulé « Aujourd’hui tout commence » aux éditions Les livres qui libèrent.

Mais Yannick Jadot reste confiant, déclarant « face au scénario noir du chaos climatique, de l’anéantissement de la biodiversité et de toutes les conséquences en terme de crise sociale et démocratique. Il y a le scénario vert, le plan vert, qui nous permet d’éviter le chaos, de construire une économie bienveillante, avec de l’économie locale, des emplois locaux de qualité non délocalisables… »

♦ La fin de la pêche électrique et les combats à venir pour le bien-être animal

Yannick Jadot n’est pas peu fier d’annoncer « une victoire », qui met fin à une méthode de pêche pratiquée en mer du Nord par les pêcheurs Néerlandais qui justifiaient cette pratique sous couvert de recherche scientifique. Concrètement, la pêche consiste à envoyer des décharges électriques dans les sédiments des fonds marins pour y capturer plus facilement les poissons.

Même si l’interdiction totale n’est prévue que pour 2021, dès 2019 une quarantaine de navires néerlandais*** devraient perdre leur dérogation selon une source citée dans le Figaro. Pour Yannick Jadot, ce n’est pas seulement un combat écologique, mais aussi pour la défense de notre pêche artisanale.

Le député rappelle également que son groupe entend très prochainement ouvrir une commission d’enquête sur les conditions de transport d’animaux vivants en Europe et entre pays tiers tels que la Turquie. Un pays, rappelle-t-il, devenu depuis quelques années un immense abattoir pour l’Europe. « Les consommateurs et les citoyens sont prêts » faisant référence au sondage commandé par l’association animalière 30 millions d’amis.
Selon ce sondage, « 83% des Français sont favorables à l’interdiction de l’élevage intensif » et « plus de 4 Français sur 5 (82 %) se disent favorables à ce que les animaux d’élevage soient désormais abattus sur le lieu de leur élevage par des professionnels ».

Relire notre article sur le positionnement des députés des Pyrénées-Orientales sur la question de la condition animale.

♦ Annotations

* En 2014, lors de la mandature qui prend fin cette année, seuls 42,4% des électeurs français avaient fait le déplacement jusqu’à l’isoloir. Pour rappel, aujourd’hui la France est représentée par 74 députés.

  • 20 d’entre eux issus des listes UMP (devenus Les Républicains) siègent dans le groupe majoritaire au parlement, le Parti Populaire Européen
  • 15 élus sur des listes Rassemblement Bleu Marine et FN (devenu Rassemblement National). Ils siègent aux côtés des eurosceptiques Polonais, Italiens ou Autrichiens dans le groupe Europe des Nations et des Libertés
  • 12 sont issus des listes du Parti socialiste ou du parti radical de gauche. Ils siègent dans le groupe Socialistes et Démocrates
  • 7 sont issus des rangs du Modem des centristes de l’Union des démocrates indépendants ou de la République en Marche.
  • 6 écologistes du parti EELV siègent dans le groupe Parti vert européen
  • 14 sont élus sur des listes du Front de Gauche, Debout la France ou France Insoumise

** Le parti Ciudadanos espagnol, souvent comparé au mouvement En Marche, a fait alliance en Espagne avec la droite mais aussi le tout nouveau parti d’extrême droite Vox. Une alliance pour diriger l’Andalousie.

*** En 2017, BloomAssociation, particulièrement investie dans la lutte contre la pêche électrique, avait recensé 304 navires.

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Maïté Torres