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#Européennes – La France Insoumise espère 11% des votes dans les PO avec son « mode nouveau »

Article mis à jour le 10 avril 2019 à 12:44

Rencontre avec Philippe Assens, candidat aux dernières législatives, et Inès Muriot la plus jeune candidate de la liste France Insoumise pour les Européennes du 26 mai prochain. Le président de l’avenir en Commun 66, association qui veut « défendre les biens communs de l’humanité », nous dévoilait le programme de la 3ème édition de la « fête en commun », mais aussi son constat sur le grand débat, la société française brisée et la jeunesse des Pyrénées-Orientales précarisée ou contrainte à l’exil. Cette fête sera peut-être l’occasion pour les sympathisants d’éclaircir le positionnement européen du parti, qui pour l’heure semble tiraillé entre souverainisme et euro-compatibilité.

♦ Les Insoumis 4ème avec 8% selon un sondage Harris Interactive*

Alors que la campagne bat son plein, Philippe Assens revient sur le bon accueil de terrain que reçoit le mouvement de Jean-Luc Mélenchon évoquant la dernière visite du député France Insoumise, François Ruffin. Ce dernier présentait son documentaire « Je veux du soleil » devant pas moins de 700 personnes à Perpignan. L’occasion pour Philippe Assens, Inès Muriot et les « Insoumis » du département de constater la popularité de celui qui dévoilait « son film d’amour aux Gilets Jaunes ».

Concernant les sondages, Philippe Assens se dit confiant. Commentant les 8% de crédit de la liste de Manon Aubry au niveau national, Inès Muriot et Philippe Assens espèrent pouvoir passer la barre des 11% dans le département. Particulièrement sur certains bastions ruraux, ceux qui ont placé Jean-Luc Mélenchon en 2ème position lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Philippe Assens allant même jusqu’à rêver de franchir la barre des 15% sur certains quartiers populaires de Perpignan. « Pour nous, ce serait un succès ».

♦ La synthèse du Grand Débat et la liberté d’expression « mise à mal »

Alors que le Premier ministre Edouard Philippe dévoilait les synthèses du Grand Débat après trois mois de réunion, de cahiers de doléances et de propositions en ligne, Philippe Assens, se disait étonné de voir qu’Emmanuel Macron semble découvrir la pauvreté. Un constat que lui-même « avait fait depuis déjà de très nombreuses années grâce à [s]on travail de terrain ».

Pour l’ancien candidat à la 3ème circonscription des Pyrénées-Orientales qui avait recueilli 14,54% des suffrages exprimés, il ne fallait rien attendre de ce grand débat, « ni sur la forme, ni sur le fond ». Selon lui, un cadre trop restrictif pour laisser l’expression vraiment libre. Rappelant l’attachement de son mouvement à la liberté d’expression, il s’insurge contre les amendes de 135€ qui pleuvent pour participation à des manifestations non déclarées.

♦ Un emploi et une jeunesse précarisée dans le département

Alors que l’économie locale caracole en tête des départements les plus touchés par le chômage et la pauvreté, Inès Muriot déclare que « [s]es urgences sont celles de la jeunesse : emploi, éducation, environnement et accès à la culture ». La jeune candidate de 26 ans, 63ème sur la liste de La France Insoumise, est elle-même toujours précaire cumulant chômage, contrats à durée déterminée après un bac +3 dans la communication.

Elle rappelle la situation du département et ses 800.000 emplois saisonniers qui contribuent à maintenir la jeunesse sous perfusion. Une jeunesse qui selon Philippe Assens « s’est elle-même emparée de l’outil politique France Insoumise ». Reconnectant ainsi le lien rompu jusque-là entre les jeunes et la politique grâce à ce qu’Inès Muriot qualifie de « mode nouveau ». Faisant au passage une référence grinçante au récent succès du forum le Monde Nouveau porté par la Dépêche du Midi.

Force est de constater que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a su toucher les jeunes. Lors du 1er tour de la présidentielle, il arrivait en tête avec 30% des suffrages chez les 18-24 ans. Même si Philippe Assens se défend d’arrière-pensée électoraliste sur cette frange de la population, il n’en demeure pas moins que les innovations, comme les hologrammes, ont marqué les esprits. Pour Philippe Assens et Inés Muriot, cette translation du vote entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon démontre « que la jeunesse n’est pas naturellement xénophobe ».

♦ Une France Insoumise souverainiste ou euro-compatible ?

Sur le programme porté par l’ancienne porte-parole de l’ONG Oxfam, l’un des axes forts est la sortie des traités européens actuels « qui alimentent le dumping social et fiscal, et nous forcent à mener des politiques d’austérité, à anéantir nos États et ses investissements publics ».

Mais peut-on sortir des traités sans sortir de l’Europe ? En 2017, le leader des insoumis résumait, par une phrase choc, sa position européenne : « L’Union européenne, on la change ou on la quitte ». Manon Aubry assure aujourd’hui ne pas être sur cette ligne, mais le positionnement reste flou. « Nous n’avons pas un problème avec l’Union européenne, mais avec les traités actuels. On ne veut pas sortir de l’UE, mais on ne veut pas de statu quo non plus ».

Une position difficile à lire aussi en interne, un parti ballotté entre le souverainisme ardemment défendu par Jean-Luc Mélenchon et la ligne plus pro-européennne de la tête de liste. Signe de cette confusion au sein du mouvement, l’éloignement depuis quelques mois de certains soutiens. À l’image de Charlotte Girard, une des coordinatrices du programme des Européennes, qui fut un temps pressentie pour en porter la liste. Dans cette ligne de l’entre-deux, l’électorat pourrait bien ne pas y retrouver ses petits (insoumis).

♦ Programme de « la fête en commun » 2019

En 2017 et 2018, « la fête en commun » s’est tenue sur le lac de Vinça. En 2019, le format change avec 4 rendez-vous thématiques, notamment sous forme de lectures, ciné-débats.

Le point d’orgue de ces échanges sera la conférence politique avec Anne-Sophie Pelletier et Emmanuel Maurel, respectivement 5ème et 6ème de la liste des insoumis et, selon les sondages, potentiellement éligibles. Suivi de concerts gratuits, le meeting se tiendra le 20 avril à Millas.

À noter également, la conférence gesticulée du 19 avril sur le thème des discriminations et pour une Europe de l’émancipation avec la participation de Julian Augé, colistier de Manon Aubry. La conférence, traduite en langage des signes, se tiendra au cinéma le Castillet du centre-ville de Perpignan. Plus d’informations sur la page Facebook de l’avenir en commun 66.

*Enquête Harris Interactive réalisée en ligne les 22 et 23 mars 2019 sur un échantillon de 1068 personnes inscrites sur les listes électorales. Échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Elle place la France Insoumise en 4ème place derrière LREM, RN et LR.

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Maïté Torres