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#Européennes – Le Rassemblement National veut « faire sauter les digues » avec la droite

Article mis à jour le 13 avril 2019 à 15:03

En tournée électorale dans le département, Louis Aliot recevait Jean-Paul Garraud, ancien magistrat et député UMP (ex Les Républicains) de 2002 à 2012. Celui-ci assume son rapprochement avec Marine Le Pen, pour « être en accord avec ses idées » et nie toute trahison. Aujourd’hui en 9ème position (éligible) sur la liste des Européennes, il se dit « merveilleusement bien ». Il encourage ceux de ses anciens camarades qui « craindraient une certaine mort sociale », à « franchir le cap et à combattre pour la France » aux côtés de Marine Le Pen.

Jean-Paul Garraud et Louis Aliot en appellent à un rassemblement des droites. Selon ses propos, le député de la 2ème circonscription des Pyrénées-Orientales s’est volontairement mis en retrait des instances nationales. Il souhaite ainsi montrer la voie en rassemblant sur une liste « sans étiquette et libre comme l’air » pour les municipales de 2020.

« Les idées du RN d’aujourd’hui, je les ai déjà entendues au RPR (ancêtre de l’UMP) dans les années 90″

Le Rassemblement National peine à s’unir avec ses alliés naturels. Tels « Les Patriotes » de Florian Philippot (ancien bras droit de Marine Le Pen) ou « Debout la France » de Nicolas Dupont-Aignan. Ce dernier dans l’entre-deux tours avait soutenu Marine Le Pen à la faveur d’un pacte de gouvernement signé entre les deux partis. Interrogés sur leurs difficultés à unir autour des idées du RN, Louis Aliot et Jean-Paul Garraud, ironisent « ce ne sont que de petites divisions ». Jean-Paul Garraud de rajouter, « je suis persuadé que l’union des droites va dans le sens de l’histoire. On n’est pas des extrémistes. Le RN a beaucoup évolué, y compris au niveau économique, mais aussi sur l’Europe. Il n’y a plus rien qui nous sépare, si ce n’est la peur, le manque de courage de certains qui ne veulent pas franchir le pas« 

♦ Les sondages sont tenaces et le RN toujours en seconde position

Selon divers instituts de sondage et malgré une faible cote de popularité d’Emmanuel Macron, le parti de Marine Le Pen ne semble pas pouvoir dépasser le plafond de verre. Ce fameux plafond qui le maintient sur la plupart des élections en deçà d’une majorité victorieuse.

Interrogés à ce sujet, les deux hommes disent « on verra le soir des élections ». Jean-Paul Garraud d’insister : « je ne veux pas parler la langue de bois, mais je suis persuadé qu’on est à un très haut niveau. Et je ne suis pas du tout convaincu de la primauté de la liste En Marche. Parce que moi, où que je regarde sur le terrain, personne ne me dit avoir l’intention de voter Macron. Je dis bien Macron. Car, en fait, c’est bien lui qui fait campagne et non Madame Loiseau ».

♦ La digue entre la droite de Laurent Wauquiez et le Rassemblement National tient

Malgré des idées et des programmes fort proches selon divers spécialistes politiques, la ligne de démarcation entre les deux partis semble tenir bon. Des anciens élus Les Républicains quittent le parti pour rejoindre Marine Le Pen, comme Jean-Paul Garraud ou Thierry Mariani, mais ce n’est pas une lame de fond.

Il n’en demeure pas moins que Les Républicains, semblent siphonnés de toutes parts. Autant à sa droite avec le parti de Marine Le Pen, que sur son centre-gauche avec les départs vers le parti d’Emmanuel Macron. Depuis le début de son mandat, ce dernier affiche de belles prises politiques. Telles qu’Édouard Philippe, ou Bruno Le Maire. Mais aussi plus récemment Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac et figure de la droite, qui soutient la liste européenne En Marche.

♦ Du Ni-Ni sarkozyste à l’appel de François Fillon à voter Macron …

Jean-Paul Garraud dit avoir « coupé les ponts » avec l’UMP le soir du 23 avril 2017. Le soir où François Fillon, après une campagne chaotique, ne s’est pas qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. « Quand [François Fillon] est allé dire 5 minutes après de simples estimations, qu’il fallait voter pour Monsieur Macron, moi les bras m’en sont tombés. Tout comme un certain nombre de mes amis, politiques, militants ou sympathisants français qui n’ont pas trop compris tout ça ! »

Il insiste sur le fait qu’il était l’un des seuls au sein de son parti « à dire qu’il n’était pas question de voter Macron au second tour ». Cette rupture sera définitive quand Marine Le Pen vient lui proposer de figurer sur la liste RN des Européennes. Car, c’est bien dans ce sens que ce sont passés les choses, insiste l’ancien magistrat de Gironde. « Je n’ai rien demandé à personne ». Depuis, l’officialisation de sa présence sur la liste RN, il dit avoir démissionné des LR et n’avoir d’ailleurs été contacté par personne de ses amis politiques.

♦ Liste complète du Rassemblement National dévoilée le 17 avril

Après la polémique lancée dans l’édition du 10 avril du Canard Enchaîné, à propos de l’exclusion de Louis Aliot de la liste RN, la liste complète sera dévoilée ce 17 avril par communiqué de presse.

Malgré des scores dans le département parmi les 5 plus élevés de France en faveur de Marine Le Pen, le meeting régional des Européennes en présence de la tête de liste Jonathan Bardella se tiendra ce 20 avril à Beaucaire dans le Gard.

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Maïté Torres