Article mis à jour le 28 novembre 2023 à 19:59
Tara, la goélette destinée à la recherche et à la défense de l’environnement, a donné son nom aux 11 expéditions qui ont parcouru les océans pour comprendre les effets du changement climatique qui s’y opèrent. À la tête de Tara Pacific, Serge Planes, directeur du CRIOBE*, laboratoire de recherche de l’Université de Perpignan et son équipage a exploré depuis 2016 les récifs coralliens et leur capacité à s’adapter au changement climatique.
Il présentait dans les locaux de l’Indépendant le constat alarmant de l’état du corail et la nécessité d’agir pour préserver ces écosystèmes qui abritent près de 30% de la biodiversité marine. Fabrice Lorente, Président de l’université de Perpignan, rappelait que la diffusion de la culture scientifique au plus grand nombre était primordiale et qu’il s’agissait aussi d’une des missions de l’université. Il présentait Tara Pacific non sans une certaine émotion « cela titille notre âme d’enfant, quand nous voulions être des explorateurs ! »
Pourquoi Tara Pacific ?
Les récifs coralliens réunissent près de 30% de la biodiversité marine alors qu’ils couvrent seulement entre 0,08% et 0,16% de la superficie des océans. Ils abritent environ un tiers de toutes les espèces marines connues à ce jour (près de 100 000 espèces).
À l’image des forêts tropicales primaires, ils sont un réservoir exceptionnel de biodiversité sur terre. « 1 km2 de récifs coralliens comptabilise autant de biodiversité que la totalité du territoire français » rappelait Serge Planes. Leur santé est donc cruciale pour la diversité des espèces qu’ils abritent mais aussi pour l’humanité. Outre l’aspect biodiversité, les récifs coralliens constituent de véritables barrières côtières assurant la protection des habitants des côtes tropicales lors de tempêtes et de cyclones, ou encore des sources de revenus indispensables pour de nombreuses économies de pays en développement.
Ils assurent la subsistance directe à plus de 500 millions de personnes dans le monde grâce à la pêche. Et leurs services écologiques vont bien au-delà : protection des côtes contre l’érosion, tourisme…
Depuis 2003, Tara expéditions, devenue fondation d’utilité publique sillonne les océans de la planète pour comprendre et observer les changements climatiques et leurs effets sur les environnements marins. Tara expéditions se donne aussi pour objectif de développer la conscience écologique du grand public mais aussi des plus jeunes avec entre autres Tara Junior.
Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, jusqu’en 2016 a navigué avec les équipages de Tara, à bord de la goélette. Il est un fervent défenseur des programmes de recherche portés par Tara. Il déclarait, en 2013, dans une interview accordée au journal « Tara expéditions » : « Toute le monde doit participer à la prise de conscience de ces problèmes, et agir, dans la mesure des possibilités pour trouver des solutions ». À propos du coût estimé, en 20150, des inondations causés par l’augmentation significative des catastrophes climatiques, il rappelait « Nous devons faire tout notre possible pour réduire les risques et atténuer les effets de ces inondations. La recherche scientifique et la sensibilisation des gens peuvent contribuer et accroître la sécurité du public. »
Conférence des Nations Unies sur les Océans
Prochain temps fort de l’action de la fondation Tara, la participation active à la conférence des nations unies sur les océans qui se tiendra au début du mois de juin à New York. Une conférence qui a pour objectif la production d’une feuille de route pour l’application concrète des objectifs de développement durable numéro 14, qui s’adressent à l’océan et milieux aquatiques
Tara Pacific les chiffres la 11ème expédition
- 100.000 kilomètres à parcourir
- 30 pays visités
- 70 escales
- 2 ans et demi d’expédition
- 40 000 échantillons prélevés en 2 ans
- 26 laboratoires issus de 9 pays différents
- 70 scientifiques
- 8 artistes résidents
*CRIOBE : Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement
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