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Recrutements, carte scolaire, mixité sociale… Réponses avec Anne-Laure Arino, nouvelle Dasen des Pyrénées-Orientales

Portrait anne-Laure Arino Dasen Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 17 février 2023 à 07:45

Le rendez-vous était pris de longue date. Hasard du calendrier, il est tombé à la suite du comité social d’administration au cours duquel la carte scolaire de la rentrée prochaine a été discutée avec les syndicats. Nous nous sommes entretenus avec la nouvelle Directrice académique des services de l’éducation nationale. Un mois après son arrivée, dans les Pyrénées-Orientales, Anne-Laure Arino détaille à Made in Perpignan sa vision de l’école et donne ses priorités pour la rentrée prochaine.

Comment s’est déroulée cette réunion autour de la carte scolaire et quel bilan en tirez-vous ?

Nous avons arrêté 23 ouvertures de classes pour 15 fermetures. Soit 8 ouvertures, ce qui correspond aux 8 postes créés dans le premier degré à la rentrée prochaine. On parle bien de huit postes dans la classe, face aux élèves. Autre choix important : il n’y a aucune fermeture de prévue sur les circonscriptions où les territoires ruraux sont les plus nombreux (Prades et Agly).

Vous parlez de 8 créations de postes. Les syndicats disent qu’il en faudrait 20 pour pallier les besoins…

Et encore je suis étonnée qu’ils n’aient pas dit plus que 20 ! Bien entendu que les syndicats ont toujours le souhait de demander plus pour renforcer les effectifs dans les classes. Mais le travail de ce matin n’était pas de revenir sur ce chiffre qui nous est attribué par une répartition nationale. Ce matin se posait la question de « Et maintenant, on fait quoi de ces 8 postes ? ». Alors certains diront qu’on répartit la pénurie ; moi, je dis que je suis contente d’avoir ces postes alors que les Pyrénées-Orientales avaient des moyens en baisse ou qui restaient stables. C’est un pas important vers des moyens supplémentaires qui sont demandés depuis des années.

Sur ces 8 nouveaux postes, est-il prévu qu’il y ait des remplaçants supplémentaires ?

Initialement, j’avais prévu de réserver un de ces nouveaux postes à la brigade de remplaçants. Mais ça aurait été trop peu. Après, je veux dire que j’ai bien entendu les problématiques de remplacements dans les PO. Pour autant, les chiffres ne me montrent pas un problème au quotidien, puisqu’on a un taux de remplacement qui s’élève à environ 90%. Mais ce sont des chiffres, la réalité semble autre pour les acteurs et les parents.

Ce qu’il faut peut-être interroger, la temporisation sur l’année de cette brigade remplacement. Par exemple, on a beaucoup d’arrêts maladie en décembre – janvier, et en parallèle on mobilise notre brigade pour des remplacements liés à de la formation. Peut-être faudrait-il qu’on annualise ce temps de formation pour être au plus proche de la réalité, afin que quand on doive remplacer pour formation, on n’ait pas aussi besoin de remplacer pour maladie. Mais il ne faudrait pas non plus dire qu’il ne doit plus y avoir de formations des enseignants en décembre et janvier.

Les concertations REP+ (journées durant lesquelles les enseignants de REP+ sont remplacés par une brigade spéciale de remplaçants pour pouvoir travailler sur des projets avec les autres écoles et le collège de référence, ndlr) ont été suspendues pour pallier les besoins de remplaçants. Quand vont-elles reprendre ?

Les enseignants Rep+ ont 18 jours de concertation dans l’année. L’idée, c’est que les professeurs puissent reprendre ces concertations au plus vite. Si on veut faire l’école ensemble comme le demande le ministre, il faut bien garder ces temps qui sont essentiels. Je veux que ça reprenne le plus vite possible, mais aussi qu’on puisse utiliser cette brigade spéciale de remplaçants au moment où on en a le plus besoin, c’est-à-dire quand les arrêts maladie sont nombreux.

Une récente étude sur le niveau social des parents d’élèves montre des écarts importants entre les écoles publiques et privées. À Perpignan se trouvent notamment deux écoles qui comptent les indices de position sociale les plus bas de France métropolitaine : Léon Blum et la Miranda. Quel est votre plan d’action pour améliorer la mixité sociale ?

Mon plan d’action c’est de ne pas en avoir justement. C’est d’avoir ce courage-là d’avancer, de mettre l’énergie qu’il faudra avec l’ensemble des partenaires. Ça ne peut pas se faire avec l’Éducation nationale seule. Ça doit se faire avec les collectivités territoriales, les communautés scolaires, les parents, les élèves eux-mêmes, et tous les acteurs qui auraient envie de contribuer. Il y a à reposer la question de la valeur de la mixité et de l’hétérogénéité au cœur de la classe. Que cette jeunesse-là puisse grandir avec la valeur de « on peut apprendre de celui qui ne nous ressemble pas ». C’est aussi ça la fraternité.

On sent parfois de la résignation de la part de certaines équipes sur le territoire…

Peut-être que la résignation est venue du fait de se sentir seul, de ne pas avoir un plan qui touche l’ensemble des gens. La résignation, on arrivera peut-être à la faire moindre si on va sur le champ des valeurs.

Dans ce classement il y a aussi l’école Arrels, école publique d’enseignement du catalan qui est dans les premiers établissements avec un IPS élevé. Est-ce que c’est une bonne nouvelle ou bien est-ce que ça veut dire qu’il y a un important processus de sélection dans une école publique ?

Ça va être l’enjeu de travailler aussi avec les parents. Je n’ai jamais rencontré de parents qui ne veuillent pas la réussite de leurs enfants, ils font toujours les choix qui leur semble être les meilleurs pour leurs enfants, donc parfois détournent la carte scolaire pour préférer telle ou telle école. Il va falloir qu’ils fassent partie de la réflexion en se disant « est-ce que je fais le bon choix pour mon enfant ?». Sûrement que oui, mais il y a peut-être d’autres choix. L’hétérogénéité, la mixité peut être aussi un choix.

Pour Arrels, il y a la question du catalan. Je creuserais bien cette question du catalan comme facteur de mixité sociale.

Dans la continuité de l’école du futur, voulue par Emmanuel Macron, la première commission académique de « Notre école faisons-là ensemble » du CNR (Conseil national de la refondation) s’est réunie au début du mois. Où en est-on dans les Pyrénées-Orientales* ?

On a étudié le projet de huit écoles. Leurs demandes sont souvent sur du matériel. Il y a un petit peu de demandes de subventions sur des demandes de formation. On est sur des projets modestes pour pouvoir toucher l’ensemble des écoles. Après on étudiera des demandes de moyens humains.

L’idée c’est de se dire que le premier enjeu c’est la concertation. On veut permettre aux écoles de se concerter. C’est un fonds d’innovation, donc il faut que ça soit des projets qui portent sur de la transformation. Il n’y aura aucun projet pour lequel on émettra un avis négatif, si une école a l’envie de construire quelque chose, à charge à nous de l’accompagner. 

Après vérification, cette commission va allouer des subventions à 23 projets jugés innovants de plusieurs écoles réparties sur l’académie de Montpellier. Aucune ne se trouve dans les Pyrénées-Orientales. L’enveloppe totale pour 2023 s’élève à 2 millions d’euros.

Les fermetures et ouvertures de classes doivent être définitivement adoptées ce vendredi.

Liste des ouvertures planifiées dans les Pyrénées-Orientales (cliquer sur la flèche)

Arles sur Tech, école élémentaire
Canet en Roussillon, Ecole maternelle les Myosotis
Corneilla-la-Rivière, Ecole élémentaire les Tilleuls
Le Boulou, école élémentaire la Suberaie -filière bilingue
Llupia, Ecole élémentaire
Palau del Vidre, à Ecole maternelle
Perpignan, Ecole maternelle Pierre de Coubertin – Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole maternelle Hélène Boucher – Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole maternelle Jordi barre – Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole maternelle D’Alembert – Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole maternelle Jean Amade – Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole maternelle Victor Hugo- Grande section dédoublée
Perpignan, Ecole élémentaire Hélène Boucher – ouverture d’une ULIS
Perpignan, Ecole élémentaire D’Alembert II – filière bilingue
Perpignan, Ecole élémentaire Jean Jacques Rousseau – CE2-CM1-CM2
Perpignan, Ecole primaire la Miranda  – ouverture d’une ULIS
Perpignan, Ecole maternelle Simon Boussiron
Pia, Ecole élémentaire Louis Torcatis
Port Vendres, école élémentaire Mixte Pasteur
Saint André, Ecole élémentaire
Saint Cyprien, école maternelle Louis Nogueres
Saint Estève, Ecole maternelle Torcatis
Thuir, Ecole maternelle Maurette – filière bilingue

Liste des fermetures planifiées dans les Pyrénées-Orientales (cliquer sur la flèche)

Amélie-les-Bains, école primaire
Argelès-sur-mer, école élémentaire Curie-Pasteur – filière bilingue
Banyuls-sur-mer, école élémentaire (fermeture conditionnelle à confirmer)
Elne, école élémentaire Françoise Dolto
Fourques, école primaire
Latour Bas Elne, école élémentaire Joseph Dauriac
Le Boulou, école élémentaire la Suberaie – filière monolingue
Le Soler, école élémentaire – filière bilingue
Néfiach, école primaire
Perpignan, école maternelle Jordi-Barre – fermeture en PS – MS
Perpignan, école maternelle Romain Rolland – fermeture en TPS / PS / MS
Perpignan, école primaire Léon Blum – fermeture d’une ULIS
Saint-Genis-des-fontaines, école élémentaire les Platanes
Saint-Nazaire, école élémentaire Charles Renouvier
Thuir, école élémentaire Jules Ferry
Thuir, école maternelle Michel Maurette

 

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Alice Fabre