Article mis à jour le 29 août 2023 à 15:23
Comment ! Notre blog-trotteuse préférée n’avait jamais tenté le Canigou, mais c’est un scandaaaaale mesdames, messieurs ! Aussitôt dit, aussitôt fait, Kiki Mag Travel s’est enfin lancée à l’assaut du Canigou. La voilà de retour pour nous conter son aventure. Photos © Kiki Mag Travel.
L’heure était grave, je n’avais encore jamais grimpé le Canigou. Oui, vous avez le droit de me punir, c’est terrible comme situation. Je dois vous avouer que j’érigeais mille obstacles croyant être incapable de relever ce défi. Grave erreur ! Il ne faut Jamais se sous-estimer. Ces barrières ne sont que psychologiques et pour paraphraser un ami, je dirai : « Ne te fais pas un monde de ce que tu ne connais pas ». Il est primordial de s’écouter et surtout de ne pas tenter la comparaison avec les performances d’autrui. Le Canigou est une aventure personnelle, certains vont se surpasser, d’autres reprendre confiance, ou même exceller au point de vouloir recommencer. Peu importe la méthode, ce qui compte, c’est la beauté de l’expérience Oubliez les préjugés, et osez l’aventure du Canigó !
Ce que l’on doit savoir sur le Canigou…
- Le Mont Canigó culmine à 2785 mètres d’altitude. Il fait partie des plus hauts sommets des Pyrénées-Orientales. L’honneur de la première place revient au Carlit avec ses 2 921 mètres, mais le Canigou reste le chouchou emblématique du département.
- Le Massif du Canigou a reçu, depuis 2012, le label Grand site de France.
- En Catalan, on dit el Canigó.
- Le Canigou est la star de la St Joan, fête nationale du Pays Catalan. Depuis 1955, la Flama del Canigó descend de son sommet puis embrase l’ensemble des feux de la St-Jean. La fête se déroule en 3 étapes et reste une des plus exceptionnelles de notre département.
- À quelle saison faire le Canigou ? Entre juin et septembre, quand la neige ne montre pas le bout de son nez. Avant de partir, il est très important de faire un point sur la météo et les conditions climatiques, y compris durant la période estivale. Nous sommes en haute montagne, il faut donc rester prudent.
- Il est possible de faire l’ascension en une seule journée, mais pour ma part, l’ascension reste plus agréable sur deux jours. Je vous explique tout ça, ci-dessous…
L’ascension du Canigó, plusieurs options …
Il existe de nombreuses alternatives plus ou moins ardues pour gravir le sommet du mont Canigou. Ci-dessous une liste des différentes possibilités :
Pour rejoindre le Refuge des Cortalets
- Au départ du Parking du Col de Millères : 3h30
- Depuis le Parking de Los Masos de Valmanya : 3h30
- En prenant depuis l’Esquena d’Ase à Estoher : 4h00
- Si vous vous lancez depuis Vernet les Bains, il vous faudra compter 4h30
- Depuis le refuge de Batère (Haut-Vallespir) : 5h00
- Il est possible de rejoindre le Refuge des Cortalets en réservant un 4×4 pour éviter ces portions-là, mais le prix reste conséquent.
Une fois au refuge des Cortalets, il faut compter environ 2 heures de marche supplémentaires pour accéder au pic. Le sentier qui relie les Cortalets au Canigou est le plus facile, vous n’aurez pas le passage de la fameuse cheminée, pour ceux qui appréhendent ce moment.
Il est possible de réserver une nuit au refuge des Cortalets pour 19 euros par adulte. Pour tous les renseignements direction le site du Refuge des Cortalets. Un PDF des sentiers bien détaillé est disponible sur le site de l’office de tourisme Canigo/Conflent.
Pour rejoindre le refuge de Mariailles
- Depuis le Col de Jou : comptez un total de 11 heures aller/retour jusqu’au Canigou.
- Au départ du Parking près du refuge de Mariailles (notre choix, mais attention la route est en très mauvais état pour les voitures, à vos risques et périls.): comptez environ un total de 8 heures aller/retour jusqu’au Canigou.
- Depuis Prats-de-Mollo ou la Preste. Pour ces deux itinéraires, il faut prévoir 3 jours devant soi.
Il est possible de dormir au refuge de Mariailles pour 17€50 la nuit par adulte. Pour plus d’informations, direction le site internet du Refuge de Mariailles. Il existe encore d’autres itinéraires comme par exemple le Tour Canigó qui passe par les deux refuges principaux, si vous souhaitez un bon condensé, n’hésitez pas à consulter le PDF du site d’Amélie-les-Bains.
Le Pic du Canigou par le Refuge de Mariailles (2 jours)
Difficile | Durée: 8 heures | Distance: 16 km aller/retour | Dénivelé: 1066 mètres
Nous avons choisi de faire la randonnée sur deux jours via le refuge de Mariailles. Départ vers 14h30 du stationnement le plus proche du refuge. Nous gagnons deux, voir trois heures de marche, mais attention la route est en piteux état, ce n’est pas forcément le choix le plus judicieux. C’est parti pour la petite séance de kikis échauffements, l’heure de défier nos limites a sonné ! Au Refuge de Mariailles, les panoramas sont déjà sublimes, le ton est donné, ça s’annonce époustouflant !
Tout le long du sentier, les décors défilent et nous immergent dans une grande variété d’univers. Parfois lunaire, parfois poétique avec le paradis du papillon, le Canigou a ce je ne sais quoi qui nous épate. En pleine saison estivale, l’air est chaud, et la flore diverse, colore nos pensées. Même si certaines portions semblent interminables, le dénivelé n’est pas si effrayant et je m’attendais à bien pire. Je parviens étonnament à garder le rythme même si je fais quelques pauses barres de céréales.
Trois bonnes heures de marche et quelques bananes plus tard, nous atteignons la Cabane Arago, un petit refuge situé à 2h00 du sommet. Nous y installons notre bivouac vers 18h30. Dieu soit loué, j’ai une faim de marmottes ! Nous avions tout prévu pour se faire un bon apéro entre amis et de quoi reprendre des forces pour attaquer la journée du lendemain. La nuit tombée, un ciel incroyable s’offre à nous. Des milliers d’étoiles se livrent une à une jusqu’à dévoiler la voie lactée. Je peux vous dire que c’est un des plus beaux ciels que j’ai vu de ma vie. Je n’ai pas pu vous retranscrire ça en photo, mais je peux vous assurer que cette nuit m’a offert bien plus qu’une chambre 5 étoiles…
Au petit matin, le panorama qui se dessine sous nous yeux est digne des plus grandes œuvres d’art.
Un bonheur inestimable, mais Hop! Hop! Hop, ne traînons pas de la pantoufle et débutons la dernière partie de l’ascension. Nous voilà en route sur les sentiers aux 1001 zigzags, mais après une bonne nuit de sommeil, tout paraît beaucoup plus aisé. Cette nuit m’a reboostée.
Heureusement des pom-pom girls, (les linaigrettes, ces jolies fleurs blanches et duveteuses) nous motivent, malgré les dénivelés qui s’enchaînent. Les paysages que l’on commence à percevoir sont éblouissants et ce n’est pas prêt de s’arrêter, car nous approchons de la fameuse cheminée…
Croyez-le ou non, c’était mon passage FAVORI ! J’ai adoré la cheminée, d’ailleurs secrètement, j’aurais aimé que tout le chemin soit à son image. Et pourtant, Dieu sait que j’en avais fait tout un plat dans ma caboche. C’est pour cela que j’insiste bien, n’écoutez personne et faites votre propre bonhomme de chemin.
- Explorer le département : Kiki Mag Travel nous dévoile ses panoramas préférés des Pyrénées-Orientales
Ca y est, j’y suis ! J’ai même du mal à réaliser que j’ai enfin touché cette croix !
Un moment vraiment exceptionnel. Personne ne pipe mot et chacun savoure sa victoire en appréciant le moment présent. Il y a toujours des gens (forcément, en plein été, il y a du monde) qui arrivent à passer des coups de téléphone et d’autres qui se posent pile-poil à l’endroit où tu veux faire ta photo, mais ce n’est pas grave, c’est le jeu, ma pauvre Lucette. Que voulez-vous, l’euphorie du sommet, c’est convivial et faut savoir parfois le partager…
L’heure du départ approche, il faut maintenant tout redescendre. À choisir, je préférerais rester là-haut et attendre l’hélicoptère, malheureusement, ce genre de scénario ne se passe que dans mes rêves. Dans la réalité, il faut garder tout son courage, car la descente n’est pas de tout repos. Pour ma part, la dernière heure a été la plus éprouvante, autant physiquement que mentalement. Pendant les coups de mou, remémorez-vous le chemin que vous avez déjà parcouru et ne lâchez jamais. Même si j’avais mal partout, même si la migraine était là, même si je ressemblais à un vieux croûton, je suis arrivée à bout du Canigou avec détermination !
Faire du camping au Canigou, c’est possible ?
Pur plus de confort, vous pouvez privilégier l’ascension sur deux jours comme nous. Vous faites la marche d’approche le premier jour et la fameuse ascension, le second. Le camping sauvage est autorisé à certaines conditions :
- Le bivouac est toléré à proximité des refuges. Nous avons dormi non loin de la cabane Arago.
- Le campement doit être monté au coucher du soleil et démonté à son lever. Je vous conseille de démonter le matériel et de le ranger dans un coin. Afin de faire l’ascension plus légers.
- Le feu est également autorisé sur les emplacements prévus à cet effet. Si vous ne vous y connaissez pas et que vous appréhendez cette étape, ne vous y risquez pas. C’est toujours plus prudent pour la nature et pour vous.
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Préservez et respectez la nature !
Faites comme nous, partez au Canigou avec votre poubelle. Ne laissez aucun déchet sur place et profitez-en pour ramasser ceux que vous trouvez sur le chemin. Je tiens vraiment à véhiculer ce message, faire du camping et des pique-niques, c’est cool, mais c’est encore plus chouette quand on fait ça bien !
Les mots de la fin
Le Canigó est une expérience incroyable qui laisse des traces dans l’âme. Chaque ascension est unique, qu’elle soit en solo, en famille ou entre amis, l’aventure est toujours au rendez-vous. Quand je suis rentrée, je n’avais qu’une hâte, plonger dans le lit. Et à l’heure où je vous écris, je n’ai plus qu’une envie, remonter là-haut ! Ce n’est donc pas la dernière fois que j’irais au Canigou, bien au contraire, l’histoire ne fait que commencer…
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