Article mis à jour le 28 décembre 2022 à 19:59
Une nouvelle étude de l’INSEE alerte sur le fait qu’un habitant sur deux sera potentiellement exposé à de fortes chaleurs au cours des prochaines années. Les épisodes de chaleur seront de plus en plus fréquents. Tout comme les journées chaudes qui vont se multiplier. Avec un impact sanitaire sur des populations dites à risque, mais aussi des secteurs économiques tels l’agriculture ou le BTP. L’Occitanie sera l’une des régions les plus touchées par ce phénomène.
♦ « Il fait chaud ! »
Cette phrase sera de plus en plus prononcée dans les prochaines années. L’Occitanie sera confrontée à une hausse des températures liée au changement climatique. L’été 2019, qui a recensé de grandes vagues de chaleur avec des températures dépassant les 40°C, n’était malheureusement pas une exception. Ce réchauffement climatique se mesure notamment en tenant compte de la fréquence des journées estivales et des nuits tropicales*. Les territoires d’Occitanie présentent des climats bien différents. Pourtant, ils seront tous touchés par le réchauffement climatique.
♦ À l’horizon 2021-2050, l’ensemble du pourtour méditerranéen subira des épisodes de chaleur
Sur la période 1976-2005, les journées estivales étaient plutôt rares sur l’ensemble de la région, moins de 70 par an. Seul le littoral connaissait une importante fréquence de fortes chaleurs. À l’horizon 2021-2050, c’est l’ensemble du pourtour méditerranéen qui subira des épisodes de chaleur avec plus de 82 journées estivales et plus de 19 nuits tropicales par an.
Au cours de ces dernières décennies, un tel cumul se limitait aux environs de Perpignan et de Narbonne ainsi qu’à un couloir reliant Nîmes au littoral. Dans les zones d’Alès, Montpellier et Béziers, les journées estivales étaient nombreuses, mais les nuits tropicales étaient plus rares. Les territoires aux alentours de Perpignan et Narbonne et le sud du Gard verront leur fréquence moyenne de journées estivales augmenter de manière significative, de 89 jusqu’en 2005 à 107 à l’horizon 2021-2050.
Quant au nombre de nuits tropicales, il doublerait, passant de 27 à 52. La plaine de Garonne, jusqu’à présent épargnée avec moins de 70 journées estivales par an, connaîtra elle aussi une multiplication des épisodes de fortes chaleurs. Le périmètre des territoires de montagne, rarement soumis à des journées estivales, se restreindra de plus en plus. Le nombre de journées estivales passerait de 17 jusqu’en 2005 à 29 dans les décennies à venir. Les zones de moyenne montagne, les hauteurs au-dessus de Millau, Villefranche-de-Rouergue, Saint-Girons ou Saint-Gaudens enregistreraient entre 48 et 70 journées estivales par an. Les fortes chaleurs à répétition vont donc s’étendre et gagner de nouvelles zones de la région. Dans les zones déjà touchées par ce phénomène, elles vont s’intensifier.
♦ 55% de la population d’Occitanie concernée par ces chaleurs à répétition
Jusqu’à présent, 16% de la population occitane était soumise à des journées estivales et des nuits tropicales à répétition. Dans le futur, c’est 55% de la population qui sera dans ce cas. C’est donc un habitant sur deux qui vit aujourd’hui dans un territoire où les fortes chaleurs deviendront très fréquentes. Car les territoires marqués par une augmentation des épisodes de chaleur sont aussi ceux où vit une grande majorité de la population régionale : le littoral méditerranéen et autour de la plaine de la Garonne. Ces zones fortement urbanisées connaissent également des phénomènes localisés comme les îlots de chaleur urbains. Les épisodes de fortes chaleurs frapperont ainsi d’autant plus certains quartiers.
Si tout le monde sera impacté par le réchauffement climatique, les risques sanitaires des épisodes de fortes chaleurs ne sont pas les mêmes pour tous. Les populations les plus vulnérables le seront d’autant plus. Il s’agit des jeunes enfants, des personnes âgées et des personnes pauvres. À l’heure actuelle, 94.000 personnes âgées et 59.000 jeunes enfants vivent dans les territoires déjà soumis à des fortes chaleurs très fréquentes. Avec la multiplication de ces épisodes, ce nombre va augmenter.
Selon la modélisation du climat à venir, 58% des jeunes enfants et 50% des personnes de plus de 75 ans résident aujourd’hui dans une zone où les épisodes de fortes chaleurs deviendront très fréquents. Cela correspond au total à 517.000 personnes vulnérables soit 364.000 personnes supplémentaires par rapport à la situation climatique passée.
♦ Les personnes âgées, mais pas que …
Les personnes âgées sont celles qui souffriront le plus du réchauffement climatique. Ils sont plus sujets à la déshydratation et à l’aggravation de certaines maladies chroniques. Pour rappel, 86% des 15.000 personnes décédées en France lors de la canicule d’août 2003 étaient des personnes de plus de 70 ans. Mais l’âge n’est pas le seul critère qui rend les personnes vulnérables. Les personnes pauvres seront elles aussi bien plus fragilisées.
Car isoler un logement ou acheter un équipement pour le rafraîchir n’est pas accessible à tout le monde et représente un véritable coût. Actuellement, 19% des personnes pauvres vivant en Occitanie, soit 174.000 personnes, résident dans un territoire à risque. Avec la modélisation du climat qui s’annonce, cette part de la population triple et passe à 60%, soit 564.000 personnes. Par opposition, seuls 4% des personnes pauvres habitent dans une zone où les journées chaudes sont rares (13% sur la période 1976-2005).
♦ Les employés agricoles et du BTP particulièrement exposés
Il ne faut pas oublier les personnes qui travaillent en extérieur. Elles subiront elles aussi ces nouveaux épisodes de fortes chaleurs. Les secteurs agricoles et du BTP seront en première ligne face à ces épisodes de chaleurs toujours plus nombreux. Les personnes travaillant dans ces deux secteurs seront particulièrement exposées.
L’Occitanie est la deuxième région en ce qui concerne le nombre d’emplois agricoles et la quatrième pour les emplois dans la construction. L’importance du secteur agricole en Occitanie est indéniable. Notamment sur le pourtour méditerranéen, l’une des zones les plus touchées par le réchauffement climatique.
*Une journée est considérée comme estivale lorsque la température maximale dépasse les 25°C. Une nuit tropicale correspond à une nuit pendant laquelle la température ne descend pas en dessous des 20°C.
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