Article mis à jour le 30 août 2024 à 16:58
À la faveur d’un accord politique entre socialistes et indépendantistes, Francina Armengol a été élue présidente de l’Assemblée espagnole. Dans son premier discours, la socialiste annonçait que le catalan, le basque et le galicien, qui ont déjà le statut de langues officielles en Espagne, pourront désormais être utilisés au Congrès. Crédit photo Norma Vidal via ACN.
Une décision bien loin de la position française vis-à-vis de ses langues régionales. Pour rappel, et alors que quatre maires des Pyrénées-Orientales publiaient des arrêtés pour officialiser l’usage du catalan en conseil municipal, le préfet contestait ces décisions devant le tribunal administratif. Une position vis-à-vis des langues locales en général, et du catalan en particulier, diamétralement opposée à celle nos cousins du sud. Pour Brice Lafontaine, ancien élu perpignanais et responsable de l’association «Perpignan la catalane», «la France refuse la diversité en son sein contrairement à l’Espagne qui assume ses différences et son histoire.»
Le catalan est toujours présent dans plusieurs conseils municipaux de Catalogne nord
Bientôt, des propositions de loi pourront être débattues en catalan, basque ou galicien au sein même de l’Assemblée nationale espagnole. De son côté, la justice française a tranché le sujet et interdit les délibérations en catalan, même en cas de traduction. Selon Brice Lafontaine, cela ne change rien aux pratiques de certaines communes des Pyrénées-Orientales qui utilisent le catalan lors des conseils municipaux. Pour le militant, cette décision de justice envers les Catalans ou les Basques ne va pas dans le sens d’un pays développé. «Partout en Europe, les démocraties respectent les langues locales, mais pas en France.»
Brice Lafontaine se remémore son mandat d’élu à Perpignan. «Je présentais régulièrement des délibérations en catalan en traduisant tout de suite, et cela n’a jamais posé de problèmes. Même si l’opposition marquait son mécontentement, les délibérations votées n’ont jamais été contestées par le préfet de l’époque, tout simplement parce que je traduisais systématiquement.»
«Perpignan la Catalane» compte peser dans le débat public
Brice Lafontaine prépare les actions de l’association pour la rentrée de septembre. «Nous avons deux axes de développement : la culture et la politique. Nous sommes en train de mettre en place un programme culturel complet pour la fin de l’année.» En attendant, le catalan tient son université d’été à Prades du 17 au 23 août. «L’Universitat Catalana d’Estiu est depuis plus de cinquante ans un espace de liberté et un lieu de rencontre pour les étudiants, les enseignants, les professionnels, ou les politiques des territoires qui composent les Pays Catalans.»
Au niveau politique, la fédération Régions et Peuples Solidaires, représentée au plan local par Oui au Pays Catalan et Unitat Catalana, tient son université d’été du 24 au 27 août à Collioure. Parmi les personnalités attendues, le président de l’exécutif corse Gilles Simeoni, les députés du groupe LIOT* à l’Assemblée Nationale ainsi que Carles Puigdemont, député européen et figure de l’indépendantisme catalan.
*Liot : Libertés, indépendants, outre-mer et territoires.
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