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Perpignan la rayonnante ou Perpignan la Catalane : Un combat pour l’identité ?

Perpignan la rayonnante ou Perpignan la Catalane : Un combat pour l'identité ?

Article mis à jour le 5 septembre 2023 à 12:00

Perpignan pourrait-elle redevenir la Catalane ? C’est en tout cas le souhait de la nouvelle association Perpignan la Catalane.

Nombreux Perpignanais se souviennent que, moins d’un an après son élection à la mairie de Perpignan, Louis Aliot, vice-président du Rassemblement National, avait choisi de remplacer Perpignan la Catalane par Perpignan la rayonnante. Ce fut aussi un déclencheur pour Brice Lafontaine, Véronica Massana et Vincent Panabière. Ces trois quadras se définissent comme les «forces vives pour Perpignan». Le premier fut l’adjoint à la catalanité du précédent mandat, la seconde est directrice de communication et le troisième, directeur de cabinet de la mairie de Torreilles.

De cette volonté de recouvrer le nom de «Perpignan la Catalane», l’association éponyme, récemment créée, revendique clairement ses ambitions : «L’association Perpignan la Catalane – Perpinyà la Catalana, est ouverte aux femmes et aux hommes de tous les horizons. Elle a pour but la mise en valeur du positionnement géostratégique de notre cité, capitale continentale du royaume de Majorque, et de son patrimoine culturel».

Un fantasme indépendantiste ?

Dans l’esprit collectif, la Catalogne est associée à Barcelone, et donc à la partie espagnole. De l’autre côté des Pyrénées, depuis toujours, des velléités d’indépendance bousculent le territoire. Tournant parfois jusqu’à l’affrontement entre anti et pro indépendance. En Catalogne du nord, la situation politique est nettement plus apaisée et nulle revendication identitaire ne trouble la paix des habitants des Pyrénées-Orientales. Pourtant, selon Brice Lafontaine, certains craignent les «fantasmes d’indépendantisme». Pour le secrétaire de Perpignan la Catalane, cette spéculation conduirait, notamment la présidente du Conseil départemental Hermeline Malherbe, à se montrer «frileuse à ces questions de catalanité, car elle a peur de ce que cela peut représenter».

De l’autre côté du spectre politique, la crainte laisse place à une réelle opposition. Brice Lafontaine pointe du doigt le maire RN de la ville, Louis Aliot. «Il est contre les Catalans (…) mais notre association n’est pas contre Louis Aliot, ni contre la France», glisse-t-il. Loin d’une volonté d’indépendance, la volonté de retrouver le qualificatif «la Catalane» est surtout une stratégie de marketing.

«Se situer comme la partie Catalane de la France»

Pour que Perpignan rayonne sur le territoire national, l’association espère que la ville retrouvera son qualificatif catalan. «Nous, on veut se situer comme la partie catalane de la France», lance Brice Lafontaine. Il n’hésite pas à comparer la cité catalane avec la ville de Biarritz au Pays basque ou celle de Strasbourg en Alsace. «Tout le monde sait situer Biarritz et Strasbourg sur une carte», peste-t-il. Et poursuit : «Si on redonne à Perpignan la Catalane, on saura où c’est sur une carte». Selon Brice Lafontaine avec Perpignan la rayonnante, «Louis Aliot a 30, 40 ans de retard». Avant de préciser que ce qualificatif peut être apposé à n’importe quelle ville.

Le secrétaire de l’association reconnaît aussi les imperfections de «Perpignan la Catalane». Les précédents maires «ne sont pas allés assez loin» pour exporter la fierté catalane de Perpignan au-delà des frontières hexagonales. En tant qu’élu de Jean-Marc Pujol, Brice Lafontaine avait notamment proposé que les compagnies aériennes transportant les Dragons Catalans vers l’Angleterre arborent les couleurs du Pays Catalan.

Le département deviendra-t-il «Pays Catalan» ?

Depuis le changement de nom des régions en 2016, nombre de Perpignanais et d’habitants des Pyrénées-Orientales ont du mal à s’identifier dans la grande région renommée Occitanie. De nombreuses associations ont élevé la voix contre cette appellation et militent aujourd’hui pour que le département marque son attachement à la catalanité. Sans la pression associative, Brice Lafontaine assure que rien n’aurait été entrepris pour changer le nom. En 2023, le conseil départemental envisage une consultation citoyenne afin de rebaptiser le département, Pays Catalan. La présidente de la région Occitanie, Carole Delga milite de son côté pour promouvoir la marque «Pays Catalan». Elle qui rappelle régulièrement son attachement aux régionalismes et aux particularismes locaux. Pour mémoire, la France compte 125.000 locuteurs catalans. À titre de comparaison, ils sont 1.670.000 à parler l’occitan et seulement 51.500 le basque.

Parmi les soutiens affichés par l’association, Florence Micolau, Chantal Gombert, et Annabelle Brunet, élues de l’ancien maire Les Républicains Jean-Marc Pujol, Jean-Paul Alduy, maire de Perpignan de 1993 à 2009 et Jaume Roure son élu à la catalanité, ainsi que Steph St-E photographe et artiste, enfin Patrick Baudu, notaire honoraire qui fut également élu aux côtés de Jean-Paul Alduy.

Image de Une : Jared Leto portant un drapeau aux couleurs catalanes aux Déferlantes de 2019.

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Hugo Hancewicz