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Laurent Wauquiez fait carton plein dans les Pyrénées-Orientales

Article mis à jour le 8 août 2024 à 15:14

Pour conclure sa visite de ce 4 avril 2019 dans les Pyrénées-Orientales, le président du parti Les Républicains tenait une réunion publique devant les élus LR et un public conquis à sa cause.

Des fans quasi aussi enthousiastes que pour un concert de Johnny Hallyday, exception faite des blousons noirs. Moments choisis d’un discours qui s’inscrit autant dans le programme des prochaines élections européennes, que dans la déclinaison d’une ligne de conduite Ni-Macron / Ni-Le Pen.

Particulièrement fidèle aux PO, il annonce que le dernier meeting de la campagne se tiendra en terre catalane 2 jours avant le scrutin du dimanche 26 Mai. Aujourd’hui, selon une enquête Harris interactive*, Les Républicains arriveraient en 3ème position. Derrière la liste En Marche portée par Nathalie Loiseau et celle du Rassemblement National portée par Jonathan Bardella.

« Les projets fous » de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron 

À ceux tentés par la liste portée par le Rassemblement National, Laurent Wauquiez répond clairement. « Ce que propose Marine Le Pen est une folie ! Il suffit de leur dire de regarder ce qui se passe au Royaume-Uni. Comment, il est en train de sombrer dans le chaos. Ce que propose Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan (NDLR – Debout la France), c’est le choix funeste de déconstruire l’Europe ».

À l’encontre du projet européen du chef de l’Etat, Laurent Wauquiez est tout aussi virulent. « Ce que propose Macron est tout aussi fou ! Toujours plus de technocratie bruxelloise, toujours plus d’agences administratives, toujours plus de normes et moins d’efficacité et toujours plus d’élargissement ». Rappelant qu’il avait demandé à tous les membres de la liste portée par François-Xavier Bellamy de « s’engagent à voter contre tout projet d’élargissement supplémentaire de l’Union Européenne ».

Le retour de l’ordre républicain

L’allocution de Laurent Wauquiez n’a pas non plus épargné l’équipe macroniste en place, notamment Christophe Castaner et Nicolle Belloubet respectivement ministres de l’Intérieur et de la Justice. Il reproche au premier d’avoir déclaré au journal Le Parisien ne pas vouloir une police ou une gendarmerie brutale. Laurent Wauquiez rappelle que sa famille politique se positionne « aux côtés des policiers et des gendarmes ». Il rappelle que « ce n’est pas la police qui était brutale. Mais bien les casseurs, ceux qui ont violenté l’Arc de triomphe, ceux qui jettent de la soude au visage des forces de l’ordre ».

Pour Madame Belloubet, le président du parti rappelle une interview accordée au magazine Les Échos en juillet 2018. La garde des Sceaux déclarait qu’en « dessous de six mois, les peines désocialisent plus qu’elles n’insèrent ». Elle y préconisait la promotion de peines alternatives (bracelet électronique ou travail d’intérêt général). Pour Laurent Wauquiez, ces déclarations alimentent un sentiment d’impunité. « On a laissé la République se déchirer et s’abîmer seulement deux ans après l’élection présidentielle. Dans quel état [Emmanuel Macron] a-t-il mis la France ? »

Le patron des Républicains a également de nombreux griefs contre Marine Le Pen qu’il affrontait récemment lors d’un débat télévisé avec les principaux chefs des partis politiques français. Il lui reprochait d’avoir déclaré que la réponse aux Gilets Jaunes ne passait pas par la police ou la gendarmerie. Pour Laurent Wauquiez, « si vous voulez le calme dans un pays, il faut d’abord de l’ordre. Et moi contrairement à l’extrême droite, je ne me trompe pas. S’exprimer est un droit, mais respecter, c’est un devoir . Rien n’excuse que l’on s’en prenne à nos policiers et à nos gendarmes. Marine Le Pen se trompe et moi, je ne me trompe pas ! »

Quels sont les vrais problèmes des Français pour Laurent Wauquiez ?

Le président se dit fin connaisseur des vrais problèmes des Français. Il en fait même une anaphore à l’image du devenu célèbre « Moi Président » de François Hollande lors du débat d’entre-deux tours de 2012 face à Nicolas Sarkozy.

« Le vrai problème des Français, c’est le pouvoir d’achat. Le vrai problème des Français, ce sont les impôts. Le vrai problème des Français, c’est le gaspillage de l’argent public. Le vrai problème des Français c’est quand, dans notre pays, plus personne ne veut travailler ». Pour Laurent Wauquiez, les vrais problèmes des Français ne trouvent pas de réponse dans l’instauration d’un vote à la proportionnelle ou celle du conseiller territorial. Des idées avancées, selon lui, comme des réformes envisagées à la suite du grand débat.

Celui qui est aussi président de la région Auvergne-Rhône-Alpes dit « Stop à l’impôt ». Il confiait à la salle : « À chaque fois que j’ai un débat avec un membre de La République en Marche, il me propose un nouvel impôt. Je discute avec François Bayrou et en trois minutes, il m’a proposé trois nouveaux impôts ».

Comme une boutade, il propose de remplacer le ministre du budget par le Maire de Canet-en-Roussillon (Bernard Dupond) ou celui de Perpignan**. « Ça ira beaucoup mieux qu’avec le ministre actuel ». Pour rappel, le ministre du budget et des comptes publics, n’est autre que Gérald Darmanin issu des LR. Il a été exclu du parti Les Républicains en octobre 2017, soit près de 6 mois après son entrée au gouvernement d’Edouard Philippe, lui aussi ancien LR.

La marotte de Laurent Wauquiez, la lutte contre l’assistanat et la défense des classes moyennes

Depuis plus de huit ans, Laurent Wauquiez réclame la possibilité de pouvoir demander des heures de travail d’intérêt général aux bénéficiaires des minima sociaux. Et notamment aux allocataires du Revenu de Solidarité Active. « Parce que pour moi, donner du travail aux gens ce n’est pas les punir, c’est leur donner une chance d’avoir une raison de vivre et une utilité. Je n’accepte pas que le travail soit considéré comme une punition ». Il dénonce, selon lui, un glissement du social vers l’assistanat, rappelant le proverbe chinois qui dit : « Quand un homme a faim, mieux vaut lui appendre à pêcher que de lui donner un poisson chaque jour ».

« Le combat pour les Européennes est un combat pour la civilisation européenne »

Pour celui qui ne recueille que 13% de confiance parmi les sondés***, il faut défendre les valeurs de la civilisation européenne. « Je ne peux pas comprendre qu’attentat après attentat, nous renouvelions tout le temps les mêmes belles images. L’émotion sur l’instant et après on oublie. Les petites bougies, les discours dans la cour des invalides et le lendemain, on ne fait rien. On ne comprend pas ce qui est en train de se nouer dans notre pays. Un pays où toute une partie des citoyens est en train de faire sédition.

Se défendant de vouloir stigmatiser la communauté musulmane, « je le dis clairement il y a un combat à mener contre l’islamisme. Il y a un combat à mener contre l’intégrisme et ce n’est pas une petite poignée d’individus ! Un combat que nous devons avoir le courage de mener. Car, à l’ombre des mosquées, il y a les réseaux salafistes qui prospèrent. Quand le ministre de l’Intérieur me dit qu’il faut recevoir les djihadistes parce qu’ils sont français, je dis non ! Ils ne sont pas français. Ils ont trahi la France, ils ont trahi l’Europe. Ils n’ont pas à remettre un pied sur le sol français ! » Un discours très longuement applaudi par les 800 personnes présentes dans la salle.

Se questionnant sur l’Europe d’aujourd’hui : « Sommes nous condamnés à voir notre civilisation disparaître ? Allons nous accepter silencieusement que notre pays change de nature ou allons nous relever la tête pour dire, non ! Il y a un autre chemin qui est possible ».

Les Républicains proposent notamment une double frontière. Une frontière plus efficace à l’extérieur de l’Europe. Mais aussi une frontière nationale « pour que la France puisse décider seule de qui elle laisse rentrer sur son sol ». 

Prochains RDV pour Les Républicains de notre région

Les Républicains d’Occitanie se retrouveront au grand meeting du 16 avril qui se tiendra à Nîmes. L’occasion pour le sénateur François Calvet de mobiliser les troupes à 50 jours du scrutin. « Il faut que le 26 mai, tout le monde aille voter. Il faut du porte-à-porte, que vous téléphoniez aux personnes, que vous alliez chercher les gens. Il faut qu’on fasse un score massif, qu’on redevienne la première formation. Et je suis sûr qu’avec votre concours, on y arrivera ».

*Enquête Harris Interactive réalisée en ligne les 22 et 23 mars 2019 sur un échantillon de 1068 personnes inscrites sur les listes électorales. Échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

**Jean-Marc Pujol, Maire de Perpignan a annoncé il y a peu une baisse de 0,5 % de la taxe foncière sur la commune de Perpignan.

*** Baromètre du mois de mars 2019, basé sur une enquête en ligne auprès de 933 personnes entre le 26 et le 28 mars.

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Maïté Torres