Article mis à jour le 11 juin 2020 à 05:42
Une enquête IPSOS intitulée « La solidarité à l’épreuve du Coronavirus » a été réalisée auprès de l’ensemble des Français et des hauts revenus pour la fondation des Apprentis d’Auteuil. Dans ce contexte économique et social si particulier, quel impact a eu la crise sanitaire sur la solidarité des Français ?
♦ Focus sur les dons aux organismes caritatifs
Depuis le début de l’année, un Français sur quatre (26%) a effectué un don financier a un organisme caritatif ; et près d’un sur deux (48%) compte en faire un au second semestre. Pendant la crise sanitaire, c’est un Français sur dix qui a donné de l’argent à une association caritative ou qui a participé à une cagnotte en ligne. 32% des hauts revenus (revenus annuels nets du foyer supérieurs à 120.000€) ont effectué ce même geste.
Malgré les difficultés économiques liées au coronavirus, 51% des Français ont déjà donné ou ont l’intention de donner en 2020. Cette proportion est identique à celle de 2019. L’élan de générosité est cependant modéré suite aux craintes pour l’avenir économique des Français. En revanche, la part de donateurs parmi les hauts revenus progresse ; puisque 82% d’entre eux souhaitent donner cette année. C’est 5% de plus que l’année dernière. 61% ont d’ores et déjà effectué un don au cours du premier semestre 2020.
En 2019, le montant moyen de don aux associations, aux fondations ou aux organismes était de 300€ pour l’ensemble des Français. 88% de l’ensemble des Français ont donné jusqu’à 537€ (montant plafond de déductibilité de 75% de l’impôt sur le revenu exceptionnellement rehaussé à 1.000€ cette année) ; tandis que 74% des hauts revenus ont donné plus que ce plafond du dispositif « Coluche ».
Si l’on se concentre uniquement aux hauts revenus, 65% ont effectué un don de plus de 1.000€, pour une moyenne de 2.140€. Une majorité de Français (52%) compte donner le même montant qu’en 2019 ; mais près d’une personne aisée sur deux (49%) pense donner plus. À noter tout de même que 5% de l’ensemble des Français donateurs en 2019 ne refera pas de don cette année ; contre seulement 1% des hauts revenus.
♦ Des besoins croissants des associations des Pyrénées-Orientales
Stéphane Dauge, directeur de la communication et de la collecte d’Apprentis d’Auteuil semble rassuré. « Il est encourageant de constater, dans la crise sanitaire inédite que nous traversons, qu’un Français sur quatre et près de la moitié de ceux disposant de hauts revenus, comptent augmenter le montant de leurs dons cette année par rapport à 2019. »
Ce sont aux grandes associations et organismes reconnus d’utilité publique (MSF, Restos du Cœur, Secours Populaire) ainsi qu’aux fondations (Fondation Apprentis d’Auteuil, Fondation de France, Fondation pour la Recherche Médicale) que devraient profiter les dons. Rappelons que Romain Colucci avait alerté sur les problèmes à venir dans les Pyrénées-Orientales. Les Restos du Cœur ont dû faire face à une plus grande demande et ont distribué plus de colis alimentaires que d’ordinaire. En effet, un nouveau public s’est présenté : les travailleurs au chômage partiel, les saisonniers habituels qui n’ont pas pu travailler ou des commerçants qui ont dû fermer leurs boutiques pendant le confinement.
Les 2 principales causes pour lesquelles les Français (ensemble des Français comme les hauts revenus) vont donner sont : la santé et la recherche médicale et l’aide aux personnes démunies. La troisième cause diverge selon les sondés : l’environnement pour l’ensemble des Français contre l’enfance et l’éducation pour les hauts revenus. Un phénomène qui s’explique par les difficultés engendrées par le confinement dans ces domaines.
♦ D’autres formes de solidarité dans toute la France
Pendant cette crise sanitaire, la solidarité a pris de nombreuses formes. Chacun a fait selon ses possibilités et ses envies.
- 52% des Français ont pris plus souvent des nouvelles de personnes isolées dans leur entourage,
- 46% (notamment les seniors) ont pris le temps de remercier les caissiers pour leur travail lorsqu’ils faisaient leurs courses,
- 33% ont rendu service à leurs voisins (en gardant leurs enfants ou en faisant leurs courses),
- 31% (41% des Parisiens) ont applaudi les soignants à 20h,
- 17% ont tenu à remercier les éboueurs par un dessin, un message ou un signe de la main,
- 17% ont cousu des masques ou donné du matériel pour en fabriquer,
- et 6% ont donné ou apporté de la nourriture et du matériel médical aux soignants.
Les Français ont eu en moyenne 2,3 gestes de solidarité pendant la crise sanitaire, 3 pour les personnes les plus aisées. Les hauts revenus et l’ensemble des Français n’ont pas effectué les mêmes actions. Ils ont davantage effectué de dons d’argent (32% contre 10%), maintenu le salaire des personnes qu’ils emploient (31% contre 6% des Français) et plus donné de matériel médical ou de nourriture (20% contre 6%).
À titre d’exemple, dans des quartiers dits populaires de Seine-Saint-Denis, les jeunes des cités se sont portés volontaires pour distribuer des colis alimentaires ou faire les courses des personnes les plus vulnérables. Dans toute la France, de nombreux restaurateurs qui ne pouvaient plus accueillir de clients, ont décidé d’apporter gratuitement des repas aux soignants. Les grandes surfaces avaient pour la plupart réservé des caisses prioritaires au personnel soignant ; une belle solidarité entre deux corps de métiers en première ligne de cette crise sanitaire.
♦ Un monde d’après plus solidaire ?
Les Français sont persuadés qu’une grande partie de la population sera fortement touchée par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Pour eux, les catégories les plus touchées seront les commerçants (92%), les autoentrepreneurs (91%), les familles modestes (83%), les jeunes en difficulté scolaire (81%) et les jeunes adultes sans emploi ni formation (79%). Toutefois, seul 28% des Français croient que le monde d’après sera plus solidaire. Les moins de 25 ans sont plus optimistes, puisque 56% d’entre eux pensent que la solidarité fera partie du quotidien.
Celle-ci est d’ailleurs née avec la crise sanitaire et les Français considèrent qu’ils ont un rôle primordial à jouer pour construire le monde de demain. Et 84% pensent que les associations exercent un rôle important voire primordial au sein de la société. Les hauts revenus semblent avoir vécu cette crise sanitaire comme un véritable électrochoc. 56% d’entre eux souhaitent désormais s’engager bénévolement au sein d’un organisme ; contre 26% de l’ensemble des Français. Ils sont même 38% à envisager de se réorienter professionnellement.
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