Article mis à jour le 12 avril 2024 à 15:04
Ce dimanche 20 mars, en gare de Perpignan, le TGV en provenance de Barcelone n’aurait dû s’arrêter que 2 minutes avant de repartir à 10h36 pour Paris. Il restera à quai pendant presque trois quart d’heures ; 40 longues minutes pour ces 5 mineurs Ukrainiens ayant fait l’objet d’un contrôle douanier qui a choqué les passagers francophones de la voiture 11 du TGV inoui 9708. La scène a été filmée par un usager et diffusée sur le site du Parisien.
♦ « Ukrainiens ou Libyens, je m’en tape ! »
Arrivés avec la Croix-Rouge et installés dans ce wagon de première classe par les contrôleurs espagnols comme le relate Konbini, les cinq jeunes ukrainiens font l’objet « d’un signalement » qui amènera à un contrôle par les forces de l’ordre et la douane française en gare de Perpignan. Selon les témoignages, le contrôle dérape rapidement : les jeunes sont dans l’incapacité de présenter leurs papiers d’identité. Séparés de leurs parents qui ont pris place dans une autre voiture à Barcelone, les cinq jeunes ne parlent ni français, ni anglais.
Une situation qui déplait à l’un des fonctionnaires qui vocifère sur les réfugiés et secoue même l’un d’entre eux. « Ukrainiens ou Libyens, je m’en tape ! Il faut qu’ils aient des papiers » ; c’est en ces termes que l’agent répond sèchement à un passagère dans la vidéo. Selon Le Parisien, la famille ukrainienne restera très calme tout au long de l’incident ; à l’image du père qui, une fois arrivé dans la voiture, présentera les passeports… des documents parfaitement en règle au grand dam de l’agent.
♦ « Ils ont été signalés, dans 2 minutes, ils vont voler et vous aller vous plaindre »
Choqué par ce qu’il vient de voir, un passager français fait remarquer au fonctionnaire ses propos qu’il juge « limites »… Le fonctionnaire, capuche relevée sur la tête, sweat noir floqué Krav-maga cette méthode d’autodéfense et de combat rapprochée inventée par l’armée israélienne, et brassard fluo, échange violemment avec l’usager. « Pardon c’est quoi les propos limites Monsieur ? Vous êtes qui Monsieur ? » réitère-t-il par 3 fois. « Je suis un voyageur »… « Eh bien donc taisez-vous ! ». Le passager ne se laisse pas intimider et compte faire entendre son droit à s’insurger de la situation. « Vous êtes un fonctionnaire, vous devez vous exprimer correctement » ajoute-t-il.
Cette petite phrase ne sera pas au goût de l’agent qui lancera dédaigneusement : « Vous êtes un citoyen, restez à votre place de citoyen ! ». Quand le voyageur lui signifie que c’est justement ce qu’il fait, l’agent n’en démord pas. « Ils ont été signalés, dans 2 minutes, ils vont voler et vous aller vous plaindre »… L’échange durera encore une minute avant que le fonctionnaire quitte le wagon sur cette sortie « vous prenez toujours partie pour certains et pas pour d’autres, allez bonne journée ! ». Une enquête interne a été ouverte par le Ministère des Comptes publics dont dépendent les services des Douanes.
- Le tourisme des Pyrénées-Orientales face à la montée des températures - 19 novembre 2024
- La création transforme les imaginaires au 32e festival Aujourd’hui Musiques - 24 octobre 2024
- La Sagrada Família preveu acabar a finals del 2025 la torre de Jesucrist - 28 septembre 2024