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Logement suroccupé, isolement, précarité, handicap – Les inégalités face au confinement

Perpignan France 20/03/2020 quartier gitan Saint-Jacques pandémie Coronavirus Covid-19 communauté gitane décès confinement © Arnaud Le Vu / MiP / APM

Article mis à jour le 25 avril 2020 à 22:20

Pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19, la France est confinée depuis le 17 mars. Mais tout le monde ne vit pas de la même façon cette période inédite. Le confinement est plus difficile à vivre selon le type de logement occupé et la composition du foyer. Les personnes âgées et/ou seules sont également plus impactées. Les conditions de confinement sont très différentes selon les territoires.

♦ « Restez chez vous », une phrase que l’on entend sans cesse depuis le début du confinement

Mais cela peut être plus compliqué lorsque l’on vit dans un logement « suroccupé » ; c’est-à-dire que le nombre de pièces est insuffisant par rapport au nombre de membres qui composent le foyer. Pourtant, 5 millions de personnes sont dans ce cas. 74% des ménages concernés sont situés dans les grandes agglomérations dont 40% dans l’agglomération parisienne.

En 2016, 13,7% des résidences principales de cette agglomération étaient suroccupées. D’autres grandes agglomérations sont concernées comme Nice (11,7% des ménages), Creil (9%) ou Montpellier (7,3%). La suroccupation est également importante dans les DOM notamment en Guyane avec 34,5% de logements suroccupés et en Corse. Dans les communes rurales, la part des résidences principales suroccupée n’est que de 1,5%.

En Occitanie, 310.900 personnes habitent dans un logement suroccupé, soit 3,4% de l’ensemble des ménages. Ils sont principalement situés au bord du littoral. 11.600 personnes font partie d’un ménage d’au moins quatre personnes qui occupe un appartement d’une ou deux pièces uniquement.

♦ Ces logements suroccupés accueillent plusieurs types de ménage

Seuls 1,7% des couples sans enfant demeurent dans un logement suroccupé. Ce chiffre passe à 8,1% pour des couples avec enfants et bondit à 18,1% pour les familles monoparentales. Une famille monoparentale sur quatre avec au moins un enfant de moins de 10 ans habite dans un logement suroccupé. Les territoires où l’on retrouve le plus de familles monoparentales demeurant en appartement sont les DOM ; mais aussi les villes de Marseille et de Belfort. L’Occitanie dénombre 284.000 personnes qui vivent dans une famille monoparentale et en appartement. 

Être confiné en étant seul peut peser sur le moral et sur la santé. Il est plus compliqué de faire ses courses ou de se soigner. 10,5 millions de personnes, soit 16% de la population, vivent seules dans leur logement ce qui les rend plus vulnérables. Parmi elles, 2,4 millions ont au moins 75 ans. Elles résident en grande majorité dans une agglomération de plus de 100.000 habitants. Cependant, une partie de ces personnes seules, principalement des étudiants et les personnes âgées, ont pu rejoindre leur famille à l’annonce du confinement pour passer cette période ensemble.

♦ Les personnes âgées vivant seules davantage fragilisées

Les personnes âgées habitant seules représentent une part importante de la population, notamment dans le centre de la France. 6,2% des Creusois sont des personnes seules d’au moins 75 ans. Dans cette situation, on retrouve plus de 5,5% des résidents de la Nièvre, de l’Allier, de l’Indre et de la Corrèze.

Sur les 986.000 personnes vivant seules en Occitanie, 220.800 ont au moins 75 ans dont 32% sont en appartement. Ces personnes âgées sont davantage fragilisées lorsqu’elles doivent effectuer leurs achats de premières nécessités et leurs courses alimentaires. Pour 13,3% d’entre elles, il n’y a aucun commerce alimentaire généraliste dans leur commune de résidence.

Mais là encore, les inégalités subsistent puisque ce taux explose à 45% dans la Meuse et la Haute-Saône. Dans les Pyrénées-Orientales, le taux reste en dessous de la moyenne nationale puisqu’il n’est que de 7%.

♦ Pauvreté, précarité, situation de handicap, un isolement est encore plus difficile à vivre

1,7 million de personnes seules en France métropolitaine vivent sous le seuil de pauvreté. En 2017, cela représentait 16,7% de la population vivant seule, ce qui était supérieur au taux de pauvreté de l’ensemble de la population qui était alors de 14,1%.

Une autre population souffre de ce confinement : les personnes en situation de handicap. Fin 2018, 1,2 million de personnes percevaient l’allocation adulte handicapé (AAH) destinées à des personnes handicapées aux revenus modestes. Parmi elles, 7 sur 10 habitaient seules. Aujourd’hui, elles se retrouvent isolées et doivent faire face à leurs problèmes physiques ou psychologiques. En Occitanie, 89.000 personnes bénéficiaires de l’AAH vivent seules.

♦ 12% des Français n’ont pas accès à Internet à leur domicile

Pour mieux vivre le confinement, une solution existe et est plébiscitée par une majorité des Français : Internet. Cet outil permet de télétravailler, de rester en contact avec ses proches, de se détendre et continuer le suivi pédagogique pour les élèves qui ne vont plus à l’école. Problème : 12% des Français n’ont pas accès à Internet à leur domicile.

Ce chiffre varie selon les territoires, il est de 14,1% dans les plus petites agglomérations et reste étonnamment à 8,2% dans celle de Paris. 53% des 75 ans et plus et 34% des personnes peu ou pas diplômées n’ont aucun accès à Internet. 2% des enfants de moins de 17 ans ne disposent pas à leur domicile de l’abonnement ou du matériel pour se connecter à Internet. Pour les enfants des familles monoparentales, ce chiffre passe à 3,5%.

Toutefois, posséder une connexion Internet et un ordinateur ou une tablette ne suffit pas. Il manque à 38% des utilisateurs au moins une compétence parmi la recherche d’informations, la résolution de problèmes, la communication et l’utilisation de logiciels. 7,5% des utilisateurs confient avoir des difficultés pour utiliser les réseaux sociaux ou les logiciels de messagerie. 

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Pauline Garnier