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En Conflent, les habitants s’emparent de la radio participative Résonances

Près de Perpignan, les habitants d'une vallée s'emparent d'un média participatif

Article mis à jour le 20 décembre 2023 à 11:32

Le média de proximité Résonances – Le Conflent à nos oreilles, lancé il y a huit ans par l’association Beau bruit, organise demain mardi à Prades une rencontre avec le documentariste sonore Antoine Chao, connu pour ses aventures radiophoniques dans « C’est bientôt demain » sur France Inter, chaque dimanche. Depuis maintenant huit ans, Résonances permet aux habitants du Conflent de raconter leur territoire grâce à la radio, et créer du lien social en organisant des séances d’écoute publiques.

« Chaque personne qui le souhaite qui habite sur le territoire du Conflent ou qui est de passage peut nous emprunter un petit enregistreur et faire ce qu’elle veut avec. »

Etienne Noiseau, chargé de développement chez Beau bruit et lui-même réalisateur sonore, résume le principe du média de proximité Résonances. À l’origine, tous les reportages radio avaient pour vocation d’être d’abord diffusés en séance d’écoute publique, avant de se retrouver sur internet. « Les moments les plus intéressants, c’est quand même les séances d’écoute publiques. Ça fait réagir, ça fait se rencontrer les gens, des discussions naissent qui ne seraient pas nées d’une autre façon. C’est à ce moment-là que des nouvelles personnes qui n’auraient jamais eu l’idée d’écouter du son en public ou qui écoutent à peine la radio tout d’un coup découvrent un truc. »

Aucun sujet n’est imposé, la seule contrainte est que le petit reportage sonore soit réalisé sur le territoire du Conflent. « Les participants se tournent souvent vers les gens qu’ils connaissent mais parfois ça leur donne un prétexte de rencontrer des gens qu’ils aimeraient rencontrer mais qu’ils n’osent pas contacter. Ça fait entendre des formes de paroles qui sont différentes de celles qu’on entend à la radio, un peu brut de décoffrage, moins lisses… On est plus dans l’ordre de la conversation. » Le média radio s’avère aussi moins intimidant pour beaucoup. « Il n’y a pas l’image, c’est moins intrusif. »

Les mois Covid et les confinements à répétition ont changé la donne, rendant plus compliqué les rencontres publiques. « Depuis, on est dans une forme mixte, si on a envie de diffuser sur Internet on le fait, mais on tient toujours aux séances d’écoutes pour faire se rencontrer les gens. » L’association s’est depuis associée au café associatif l’Alchimie de Prades et organise des programmations thématiques.

Mais demain la rencontre avec le reporter de France Inter, Antoine Chao, se tiendra au Lido.

« Antoine Chao est pédagogue génial, très généreux. Il fait partie des gens à vraiment défendre l’écriture sonore. Il défend le temps donné à la collecte de parole, à l’écoute et la place donnée au son pour raconter le monde. À Résonances on s’interroge beaucoup sur nos pratiques, sur le travail qu’on fait et dans cette perspective je trouvais ça intéressant de faire venir un professionnel qui a cette fibre. » Une quarantaine de jeunes, en particulier des lycéens, devraient assister à la rencontre.

Contacté par Made In Perpignan, Antoine Chao  défend la radio comme potentiel outil d’émancipation. « C’est un média émotionnellement fort qui permet de passer de l’information à l’émotion. » Un moyen pour lui de « changer le monde, et de transmettre des outils de lutte contre la réforme des retraites, contre le dérèglement climatique… » Antoine Chao confie consulter régulièrement les médias locaux quand il part en reportage : « J’essaye toujours de me renseigner sur ce qui existe en médias locaux et indépendants. Ce sont des sources d’information précieuses. »

Il est recommandé de s’inscrire pour assister à la rencontre : https://resonances.xyz/rencontre-avec-antoine-chao/

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Alice Fabre