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Occitanie : entre attractivité, enjeux climatiques et défis sociaux à relever

Deux hôteliers des Pyrénées-Orientales attaquent en justice Airbnb

Article mis à jour le 4 avril 2023 à 07:30

En Occitanie, la population augmente rapidement dans les départements les plus urbanisés mais stagne dans les plus ruraux. Une région où les inégalités sociales restent marquées et dont l’économie dépend notamment du tourisme, de l’aéronautique et du spatial.

Par ailleurs, avec Toulouse et Montpellier, la région doit faire face aux phénomènes de métropolisation, trouver des solutions pour modifier les modes de déplacement et proposer un habitat pour chacun. Infographies © Insee.

Occitanie : une région en plein essor démographique et sur le podium de l’attractivité résidentielle.

Depuis plusieurs décennies, l’Occitanie est la région de France métropolitaine où la population augmente le plus vite après la Corse. Elle est passée de 5 millions d’habitants en 2000 à 6,1 millions d’habitants en 2023. Depuis quelques années, l’augmentation de la population est uniquement due aux migrations résidentielles. L’Occitanie occupe la deuxième place sur le podium des régions les plus attractives, juste derrière la Corse.

Si les tendances récentes de fécondité, de mortalité et de migrations se prolongeaient, l’Occitanie compterait 6,5 millions d’habitants en 2040 et 6,7 millions en 2070. Dans ce cas, la région serait la seule de France métropolitaine où la population ne cesserait de progresser jusqu’en 2070. Ce sont les principales agglomérations et leurs aires d’attraction ainsi que le littoral méditerranéen qui concentreraient la majeure partie de la hausse de la population.

Tous les départements d’Occitanie bénéficient d’un excédent migratoire mais, dans les départements les plus ruraux, la population stagne sur les dernières années.

L’Occitanie face au défi du vieillissement démographique et aux besoins croissants des seniors.

Les habitants d’Occitanie sont légèrement plus âgés que la moyenne nationale : 22% d’entre eux ont 65 ans ou plus, contre seulement 20% en France métropolitaine. Au niveau régional, comme national, le vieillissement va s’accentuer. Si les tendances actuelles se poursuivaient, 29% de la population d’Occitanie serait âgée de 65 ans ou plus en 2040. Les seniors seraient ainsi plus nombreux que les jeunes. Leur nombre atteindrait 1,9 million en 2040 ; soit une augmentation de 44% par rapport à 2018. Tous les départements de la région seraient touchés par cette augmentation du nombre des seniors.

La région compte aussi de nombreux habitants âgés de 85 ans ou plus. En 2019, ils étaient 230.000, soit 3,9% de la population d’Occitanie, contre 3,3% au niveau national. Si les tendances se poursuivaient, en 2040, la région devrait comptabiliser 407.000 personnes âgées de 85 ans ou plus ; soit 6,3% de la population. 81% de ces personnes de 85 ans ou plus vivent à domicile, et plus de la moitié habitent seules. Mais ce maintien à domicile requiert une offre de services spécifique, notamment pour les personnes en perte d’autonomie. Par ailleurs, il est souvent essentiel d’adapter le logement.

Pour les 19% de ces personnes âgées qui ne sont pas à leur domicile, les établissements de moyen ou long séjour assurent leur hébergement. Toutefois, la capacité de prise en charge est très inégale selon les départements. Le département des Pyrénées-Orientales se classe parmi les plus mauvais élèves de France métropolitaine car il ne compte que 104 places disponibles pour 1.000 personnes de 75 ans et plus.

Les défis du réchauffement climatique et les enjeux de mobilité durable pour la région Occitanie.

En Occitanie, un habitant sur deux vit dans un territoire où les fortes chaleurs deviendront très fréquentes d’ici 2035. Cela signifie que les territoires les plus peuplés de la région devraient être particulièrement concernés par le réchauffement climatique. Les entreprises s’apprêtent donc à relever un vrai défi pour adapter leurs productions, modifier leurs processus de production, réduire les émissions de gaz à effet de serre mais surtout, développer des technologies vertes. Toutefois, les entreprises ne seront pas les seuls acteurs de la sobriété énergétique...

L’étalement urbain entraîne des déplacements de plus en plus longs. En 2018, 906.000 habitants d’Occitanie travaillent à plus de dix kilomètres de leur domicile ; soit 43 % des personnes en emploi. Les déplacements domicile-travail sont réalisés grâce à un véhicule motorisé, notamment la voiture, y compris pour les trajets courts : 52% des trajets domicile-travail de moins de deux kilomètres sont effectués grâce à un véhicule motorisé.

Par rapport au niveau national, le parc de voitures d’Occitanie comporte moins de véhicules à faible niveau de pollution. En effet, 24% des voitures sont peu polluantes, contre 27% au niveau national. Le renouvellement du parc automobile constitue un enjeu fort de ces prochaines années. Pour diminuer les émissions de carbone plusieurs solutions sont possibles : encourager le télétravail ou encore développer les transports en commun et la mobilité douce.

Disparités sociales en Occitanie : la région confrontée au chômage des jeunes et à la pauvreté.

L’Occitanie figure parmi les régions métropolitaines où la pauvreté et le chômage sont les plus importants. Cependant, tous les territoires ne sont pas impactés de la même façon par ces difficultés sociales. Si, en 2021, le taux de chômage est de 9,3% dans la région, il est de 12,3% dans les Pyrénées-Orientales mais de seulement 4,9% en Lozère.

Les jeunes sont particulièrement concernés par le chômage. En 2021, dans la région, 23,5% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage, ce qui correspond au deuxième taux le plus élevé de France. Ces chiffres s’expliquent en partie par le faible niveau de formation. Dans les Pyrénées-Orientales, 25% des 15-64 ans sont peu ou pas diplômés et 12% des actifs sont au chômage.

Les départements du littoral sont également touchés par un taux de pauvreté élevé : il dépasse 20% dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Les villes concentrent des poches de pauvreté, notamment dans les QPV (Quartiers de la Politique de la Ville). Les familles monoparentales sont aussi plus nombreuses dans les départements du littoral ; jusqu’à 19,6% dans les Pyrénées-Orientales et 18,3% dans l’Hérault. Un tiers d’entre elles sont en situation de pauvreté.

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Pauline Garnier