Article mis à jour le 10 mars 2023 à 08:20
Tous les ménages ne sont pas égaux face au coût de la vie selon leur lieu d’habitation. En effet, il existe des territoires dans lesquels les ménages sont plus à l’aise financièrement et d’autres où le budget est plus serré.
Pour cette nouvelle étude, France Stratégie a construit un indicateur de pouvoir d’achat, appelé le « reste à dépenser » qui correspond à ce qu’il reste aux ménages une fois les dépenses d’alimentation, de transport et de logement retirées. Les résultats permettent de déterminer où est-il préférable d’habiter selon son budget mais aussi quelles sont les meilleures conditions de vie en fonction du niveau de dépenses.
Le reste à dépenser : symbole de l’aisance financière
Tous les Français font face à trois besoins essentiels : se nourrir, se loger, se déplacer. En 2017, ces trois dépenses représentaient en moyenne 50 % du revenu disponible des ménages dont 26 % pour le logement au titre de la résidence principale.
Classer les ménages selon leur niveau de vie, du plus faible au plus élevé, montre une progression – relativement modérée – du niveau moyen de dépenses pour ces trois postes. Les 10 % des ménages les plus aisés (faisant partie du 10e décile) ont un niveau de vie sept fois plus élevé que celui des 10 % les plus modestes (le 1er décile), alors que ce ratio n’est que légèrement supérieur à 2 pour l’ensemble de ces trois postes de dépenses. Preuve en est qu’il s’agit de dépenses essentielles et prioritaires.
D’ailleurs, pour les ménages du 1er décile, ces trois postes de dépenses absorbent la totalité et même davantage que le revenu disponible moyen (665 € contre 602 €). À titre de comparaison, pour les ménages du 10e décile, le revenu disponible moyen s’élève à 4.117 € et la totalité des trois postes de dépenses à 1.486 €.
L’impact des territoires sur le reste à dépenser
Malgré des revenus similaires, tous les ménages n’ont pas le même reste à dépenser selon leur lieu d’habitation. Pour mieux comprendre, France Stratégie a sélectionné 4 cas-types de ménages aux caractéristiques contrastées :
- un homme seul, âgé de 30 à 50 ans, locataire dans le parc privé, actif de profession intermédiaire et de niveau de vie médian ;
- un couple avec deux enfants, accédant6 à la propriété, de niveau de vie médian et dont la personne de référence est âgée de 30 à 50 ans, active, de profession intermédiaire ;
- un couple de retraités, sans enfants à charge, âgés de plus de 65 ans, propriétaires non accédants, de niveau de vie médian ;
- une mère célibataire, âgée de 30 à 50 ans, avec deux enfants de moins de 14 ans, employée, locataire dans le parc social, et appartenant au 1er décile de niveau de vie.
Force est de constater que le revenu est similaire d’une région à l’autre mais avec deux exceptions : l’Ouest et la région parisienne. Dans l’Ouest, le reste à dépenser est plus élevé car les dépenses de logement sont un peu plus faibles que dans le reste de la France métropolitaine. En région parisienne, c’est le contraire, le reste à dépenser est sensiblement plus faible car le coût de la vie y est plus élevé. Les différences au sein des territoires semblent donc venir d’ailleurs.
La taille de l’aire d’attraction des villes et le reste à dépenser
Un ménage bénéficiera d’un reste à dépenser plus élevé s’il habite dans une zone « hors de l’aire d’attraction de la ville et hors pôles » et dans les pôles des aires d’attraction des villes de taille moyenne. En effet, les dépenses liées aux transports et au logement sont moins importantes. Dans les aires d’attraction des villes moyennes et grandes, le reste à dépenser est plus faible en couronne que dans les pôles puisque plus le centre est loin, plus la dépense de transport augmente.
L’effet de la distance entre la commune de résidence et la commune située au centre de la zone d’emploi sur le reste à distance est faible puisque la hausse de la dépense de transport est compensée par la baisse de la dépense de logement. Quant à la dépense d’alimentation, elle n’évolue que très peu, pour les ménages qui s’éloignent du centre de la zone d’emploi.
Le reste à dépenser des ménages à niveau de vie, composition familiale, statut d’occupation du logement et âgé donné, semble donc peu dépendre de la localisation. Toutefois, hors agglomération de Paris, il est plus élevé dans les pôles qu’en couronne et décroît selon la taille de l’agglomération. Ce reste à dépenser est globalement le plus faible dans l’agglomération parisienne, notamment dans son centre, car les prix du logement sont très au-dessus que dans le reste de la France. Les ménages de l’agglomération parisienne sont touchés par une double peine car ils doivent renoncer à des conditions de logement (confort et taille) malgré des dépenses élevées pour se loger.
Des différences liées aux ménages et non aux territoires
En reprenant les 4 cas-types, il apparaît que les restes à dépenser sont plus faibles en couronne qu’en périphérie. Les ménages vivant en couronne sont donc en moyenne plus aisés que ceux qui résident dans les pôles. Dans les communes éloignées des centres des zones d’emploi, les ménages de niveau de vie moyen/moyen bas sont surreprésentés, ce qui est explique un reste à dépenser plus faible.
Au final, il est impossible de déterminer où vivent les ménages en difficulté financière puisque les différences des restes à dépenser sont davantage liés aux ménages eux-mêmes, et à leurs ressources ou configuration familiale qu’à leur localisation.
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