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Quel bilan huit mois après l’arrivée d’un escadron de gendarmes à Perpignan ?

Quel bilan huit mois après l'arrivée d'un escadron de gendarmes à Perpignan ?

Article mis à jour le 23 mars 2024 à 23:17

Après huit mois d’action, le comité d’accentuation de la pression contre la délinquance et la criminalité liée au trafic de drogue dresse un premier bilan. Cette cellule où est réuni l’ensemble des services de l’État a vu le jour en même temps que le déploiement de renforts de gendarmerie pour Perpignan.

Pour le Procureur et le préfet, l’action de lutte contre les trafics marche sur «trois jambes» ; effectifs supplémentaires de gendarmes, poursuites judiciaires et poursuites administratives. Ces renforts ont permis de libérer du temps d’enquête pour les policiers et d’amplifier les actions des services sur le terrain. «Au-delà de la présence des forces de sécurité, il était important de pouvoir individualiser la pression et faire un suivi renforcé des personnes qui se livrent au trafic de stupéfiants», indique le préfet, Rodrigue Furcy.

Depuis huit mois, la lutte contre les points de deal, le trafic de stupéfiants et de cigarettes, s’intensifie et se multiplie. En quelques chiffres, les actions se définissent par une centaine de contrôles, 82.000€ de rappelés et 18 fermetures administratives ; parmi les commerces ainsi visés, débits de boissons, épiceries ou salons de coiffure. Une saisie «très importante» de stupéfiants et cigarettes a également été réalisée. Pour étoffer la liste des actions, le comité rajoute que 52 étrangers en situation irrégulière participants au trafic de stupéfiants ont été «éloignés».

«On a des baisses significatives sur des items de la voie publique»

La délinquance sur la voie publique constitue le point phare des actions de cet escadron de gendarmes. Le pilotage conjoint avec les domaines administratif et judiciaire semble porter ses fruits selon le préfet. Point d’attention particulier, les vols avec violence enregistrent une baisse de 11% depuis le 1er janvier 2023. «La présence sur la voie publique produit un effet structurel sur les items comme la délinquance sur la voie publique», confirme Rodrigue Furcy. De même, depuis septembre 2022, cette délinquance enregistre une baisse de 20%.

«Un dispositif de coopération et de partage d’informations entre les services»

Le préfet entend poursuivre et étendre à d’autres problématiques ce comité «expérimental». En parallèle, un groupe local de traitement de la délinquance s’est constitué. Le but étant de travailler sur les stupéfiants et les trafics de cigarettes sur la zone urbaine de Perpignan mais aussi sur les communes environnantes afin d’éviter «que le phénomène ne se déplace sur la périphérie», explique le Procureur.

Une première en France pour ce comité d’accentuation de la pression sur les trafics des Pyrénées-Orientales

Sous l’autorité conjointe du Procureur de la République et du préfet, les forces de sécurité intérieures, l’ensemble des services de l’État* travaillent main dans la main pour renforcer l’arsenal administrato-judiciaire. «Jusqu’à présent, on vivait côte à côte des procédures administratives et judiciaires», explique le Procureur, Jean-David Cavaillé. Cette initiative a pour but un échange d’informations «plus efficace» pour renforcer le suivi administratif. Pour l’heure, 43 personnes (venant principalement des quartiers prioritaires) ont été identifiées comme devant faire l’objet d’un suivi et de traitement administratif.

82.000€ d’argent public «rappelé» par les administrations

Dans cette cellule, les administrations et la justice tentent de maximiser la présence des gendarmes sur le terrain. Huit mois après le début des opérations, la recette s’élève à 82.000€ de rappelés. Prestations sociales récupérées, amendes douanières, impôts non perçus autant de moyens d’action qui permettent au comité de se féliciter de ce premier bilan. Du côté de la CAF, les prestations familiales versées indûment ont été recouvrées précise l’organisme social. Au-delà des recouvrements, il y a une gradation dans les sanctions, entre pénalités et suspension des prestations (RSA, Allocations familiales ou logement).

En clair, le dispositif se concentre, en priorité, sur les personnes qui ne participent pas activement au trafic de stupéfiants mais qui y sont mêlées, le préfet de citer par exemple les guetteurs postés aux abords des points de deal. Le comité enquête sur cette «zone grise» plutôt que sur les personnes étant au cœur du trafic, qui elles sont suivies par les services judiciaires. Selon le préfet, «ce plan d’action s’inscrit dans une logique de désincitation de la participation au trafic de stupéfiants». «Il faut qu’on renforce tout le dispositif pour aller chercher toutes ces sommes cachées, ou qui ne sont pas déclarées ; et que les impôts vont pouvoir recouvrer. Notre objectif aujourd’hui c’est de renforcer ce dispositif, appuie le Procureur».

*Les directions départementales de la protection des populations et des finances publiques, l’Éducation nationale, la CAF, la CPAM, Pôle emploi et les services préfectoraux.

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Maëlle Beaucourt