Article mis à jour le 31 mars 2025 à 18:48
Ce 31 mars 2025, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Louis Aliot pour détournement de fonds publics. Si l’ancien eurodéputé a déclaré vouloir faire appel – ce qui suspend provisoirement l’exécution de sa peine de 18 mois de prison, dont 6 mois ferme sous bracelet électronique, son amende et sa peine d’inéligibilité de 3 ans – les réactions n’ont pas tardé à émerger à Perpignan.
Les propos Bruno Nougayrède (conseiller municipal d’opposition), Agnès Langevine (vice-présidente de la Région), Annabelle Brunet (conseillère départementale) ou le collectif « Perpignan autrement » sont marqués par une profonde inquiétude quant à l’image de la ville et à sa gouvernance future.
Une condamnation judiciaire lourde de conséquences
Reconnu coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Front, devenu Rassemblement national, Louis Aliot a écopé d’une peine symboliquement et politiquement forte. S’il fait appel, ce qui suspend les effets immédiats de la condamnation, les conséquences locales pourraient se faire sentir rapidement dans un contexte déjà marqué par les tensions et l’approche des élections municipales de 2026.
Pour Bruno Nougayrède, conseiller municipal d’opposition, la sentence marque un tournant : « C’est un jour sombre pour Perpignan. Une nouvelle fois, notre ville fait la une de l’actualité nationale pour de tristes raisons. L’image de Perpignan en ressort là encore abîmée. (…) Perpignan mérite mieux. (…) Un maire doit être irréprochable. (…) La morale en politique ne doit pas être un slogan, encore moins une promesse trahie.»
Une image écornée de la ville et de ses institutions
Agnès Langevine, candidate déjà déclarée pour les municipales, souligne quant à elle la portée politique de l’événement : « Plus que le sort personnel de Louis Aliot qui a enfreint la loi, c’est le sort de Perpignan qui me préoccupe fortement. (…) Notre ville n’est pas pour autant libérée de sa gestion par l’extrême droite. »
La question de la moralité publique et de la responsabilité des élus revient au cœur des débats. « L’exemplarité n’est pas un luxe, c’est un devoir », insiste Bruno Nougayrède, appelant à « tourner la page » et à « redonner à Perpignan la fierté qu’elle mérite ».
Des interrogations sur la légitimité à exercer ses fonctions
Annabelle Brunet, conseillère départementale, ancienne adjointe à la Ville de Perpignan, interpelle frontalement le vice-président du Rassemblement National : « Comment exercer sereinement et dignement son mandat de maire, de vice-président de la communauté urbaine, et de conseiller départemental en étant assigné à résidence avec un bracelet électronique ? » Elle appelle également à un sursaut collectif pour que Perpignan « soit remise au centre d’un grand programme […] au cœur d’un travail collectif ».
La conseillère départementale tacle également : « Pour quelqu’un qui prétend lutter avec fermeté contre la délinquance, force est de constater que la seule fermeté qui s’applique pour Louis Aliot, c’est celle de sa peine ! »
Du côté de « Perpignan autrement », on s’interroge sur la légitimité d’un maire et futur candidat à sa réélection « totalement inactif depuis 5 ans. à la tête d’une équipe divisée, et désormais condamné pour des faits mettant en cause sa probité ».
Louis Aliot dénonce « des instrumentalisations judiciaires »
De son côté, Louis Aliot a réagi en contestant « la sévérité de la condamnation. (…) En me condamnant avec une sévérité sans commune mesure par rapport aux peines prononcées dans un dossier similaire mais concernant un autre parti que le RN, le Tribunal s’est inscrit dans une dimension politique incontestable. »
Il dénonce aussi des « instrumentalisations judiciaires » à l’encontre de son parti et surtout de sa candidate condamnée à cinq ans d’inéligibilité immédiate, l’écartant de fait de tout scrutin à venir et particulièrement l’élection présidentielle de 2027.
François Llietta, représentant local de l’Union de la Droite pour la République, parti proche du RN, s’insurge : « Derrière l’homme, c’est un mandat démocratique, un choix clair exprimé par les électeurs en 2020, qui se retrouve remis en cause. »
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