Article mis à jour le 5 juin 2024 à 11:01
Block Party, événement phare de la Casa Musicale, revient le 7 juin, pour sa 17e édition. Au programme, huit équipes internationales s’affronteront sur l’arène perpignanaise. Rencontre avec Hassan, speaker aguerri de ces « battles-shows ».
J-51 avant les Jeux Olympiques ! Parmi les nouveaux sports de cette édition, le breakdance s’est fait désiré. En 2019, il est reconnu comme sport de haut niveau en France. Il se distingue de l’escalade, du surf ou encore du skateboard par son aspect artistique. Popularisée dans les années 1990 aux États-Unis, cette nouvelle discipline à mi-chemin entre l’art, la danse et la musique s’inspire du hip-hop. Coupoles, six-step ou freezes, les « breakers » n’ont qu’un objectif : impressionner le jury en réalisant des figures acrobatiques tout en suivant le rythme imposé par le DJ.
À Perpignan, c’est sur l’arène de la Casa Musicale que huit équipes talentueuses se rencontreront pour ce battle international de Breaking. Le rendez-vous, tant attendu, s’inscrit dans le cadre du festival Ida y Vuelta. Une édition 2024 qui débutait le 1er juin avec la « Cosmic Night » où 3 000 spectateurs se sont adonnés à une soirée de folie.
À l’approche de la Block Party, du 7 juin 2024 à 21h, nous avons interrogé Hassan, responsable du secteur Hip-Hop à la Casa Musicale depuis maintenant sept ans. En charge de la partie culture artistique urbaine, il passe aussi bien du rap, à la danse, en passant par les graffitis ou encore le beatboxing. Un fin connaisseur, donc, de l’institution culturelle perpignanaise.
[Made In Perpignan] Hassan, nous allons te retrouver en tant que speaker le 7 juin à la Casa pour un événement particulier, lequel est-ce ?
« Block Party, bien évidemment ! Initialement, c’est le rendez-vous traditionnel qui ouvre le festival. Mais cette année, nous avons pris la décision de réorienter Ida y Vuelta pour lui redonner un petit coup de boost, repartir avec des idées nouvelles. Notre souhait était de faire sortir le festival des murs de la Casa, qui était cantonné à l’Arsenal, pour aller en centre-ville, dans les quartiers. L’accès au festival et à Block Party est libre. C’est important pour nous de rester sur un espace ouvert à tous. On défend la pluralité de genre, de provenance, le partage, l’échange, bref, toutes ces valeurs qui font corps à la Casa. »
[Made In Perpignan] Block Party à Perpignan, c’est quoi ?
« C’est un festival international de breakdance. Huit équipes vont s’affronter en 5v5 devant un jury international. Pour la première fois de l’histoire, le breakdance est entré aux Jeux Olympiques. À la Casa, ça fait déjà longtemps qu’on pratique le breakdance, avant même que cela devienne un sport reconnu ! On n’a donc pas forcément attendu que le sport s’en accapare. Block Party c’est vraiment l’ADN de la Casa, on en attend beaucoup de cette édition. »
[Made In Perpignan] Il y a un jury d’exception cette année, je pense notamment à Khalil…
« Oui, il est en lice pour les Jeux Olympiques de Paris également. Les sélections n’ont pas encore eu lieu mais Khalil fait partie justement du «ranking». Il est originaire de Montpellier. Notre jury vient d’un peu de partout. On a un gars qui s’appelle Poe One, une légende de la discipline. Il fait partie du groupe Style Elements, originaire de Californie. Et très important pour nous, la touche féminine avec la Portoricaine Candy. Elle est également jurée sur les dispositifs des Jeux Olympiques de sélection. »
[Made In Perpignan] À propos des Jeux Olympiques de Paris, l’entrée du Breaking dans les nouveaux sports, bonne ou mauvaise nouvelle ?
« Oui il faut le comprendre. Le Breaking est au départ de la danse mais avec une connotation sportive. La preuve : les Jeux Olympiques s’en saisissent. Je trouve ça génial. Cela aide les artistes à se professionnaliser. Il faut savoir qu’un artiste qui vient sur Block Party ou d’une autre battle, il n’est payé que s’il gagne. L’autre solution est donc, pour ces artistes, d’aller vers les scènes nationales. Devenir soit chorégraphe, soit danseur-interprète pour des comédies dansées. Il y a un vrai problème de statut. Sur le plan sportivo-culturel, tel qu’on le voit à Block Party par exemple, c’est réellement une bagarre. Le pouvoir des Jeux Olympiques est de mettre un coup de projecteur sur l’artiste en question. »
[Made In Perpignan] À l’échelle régionale, la Casa musicale a quand même un rôle à jouer dans la réussite des artistes…
« Nous avons, en effet, un rôle d’accompagnateur. Si demain un artiste a besoin d’une salle pour développer un projet de création, on va l’aider. Avec les danseurs, à part organiser des événements, je vois difficilement comment on peut être utile ; surtout avec le budget que nous avons. Mais Block Party reste quand même un événement qui nous tient à cœur. Nous espérons vous y retrouver nombreux ! »
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