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Entre introspection et vision, Jean-Paul Alduy livre son récit du Perpignan d’hier, d’aujourd’hui et de demain

Entre introspection et vision urbaine, Jean-Paul Alduy livre un récit sans fard et ponctué d'aquarelles

En cette veille de Sant Jordi 2025, Jean-Paul Alduy, ancien maire de Perpignan, plonge avec « Ce que maire m’a fait… » dans les transformations personnelles et collectives induites par le mandat de maire. Avec cet ouvrage, publié aux Presses Littéraires, celui qui fut surnommé Zebulon cherche, à l’heure des mutations territoriales et climatiques, à analyser, à transmettre et penser l’avenir de Perpignan.

En 143 pages, cet amoureux de Perpignan la catalane revient sur son parcours politique, dépeint la ville et imagine son profil en 2060. Temps où Mathis, son plus jeune fils, aura l’âge qu’il avait lui-même quand il est entré en politique en s’opposant à son propre père, Paul Alduy.

De technocrate à « maire heureux », Jean-Paul Alduy se souvient

Parce qu’il s’activait comme ce personnage du « manège enchanté », l’homme que certains imaginaient sautillant partout, contraste saisissant de la nonchalance des politiques locaux, avait gagné le surnom de Zebulon. Aujourd’hui, à 80 ans, Jean-Paul Alduy ne sautille plus, mais il est toujours actif, il sillonne sa ville de cœur chevauchant sa Vespa jaune décorée des autocollants des deux rugbys qui façonnent la terre de Perpignan la catalane.

Maire de 1993 à 2009, Jean-Paul Alduy n’écrit pas un bilan, il signe une réflexion. Son dernier livre, « Ce que maire m’a fait… », s’éloigne des mémoires politiques classiques pour mieux saisir la métamorphose.

Il avait finalisé l’agglo et en avait pris la tête : « J’étais un maire heureux et j’avais le sentiment d’avoir achevé ma mutation : le technocrate était loin ! ». Il imaginait que Perpignan et son agglomération, qualifié d’OANI (Objet Administratif Non Identifié) pourraient « accéder au « Top 14 » des unités urbaines françaises, 300 000 habitants au moins… ».

Jean-Paul Alduy

Jean-Paul Alduy croit devoir consacrer tout son temps à convaincre les maires des Pyrénées-Orientales de rejoindre l’agglo. Et après avoir été réélu en 2009, suite à l’annulation de son élection de 2008, il décide de céder la gestion de la ville et son écharpe de maire à son premier adjoint. « Je l’ai fait brutalement et prématurément, sans prendre le temps d’une pédagogie pour que cette décision soit comprise. Les reproches étaient sans appel dans les rues, dans les quartiers. »

Une décision que les Perpignanais et les Perpignanaises n’ont pas comprise. Et que Jean-Paul Alduy qualifie aujourd’hui de faute politique, tant sur la forme que sur le choix de son successeur. Il dit de son successeur Jean-Marc Pujol, « il avait le souffle court et l’élan s’est perdu dans une gestion au jour le jour. (…) Cette politique des petits pas, sans prise de risque parce que tétanisée par le vertige de la dette, a brisé la dynamique et l’attractivité de notre territoire. »

Finalement, en 2014, Jean-Paul Alduy décide de mettre un terme à sa carrière politique. « Après mon renoncement à poursuivre ma vie publique, ce que maire m’avait fait, peu à peu disparaissait, je redevenais un citoyen pleinement en charge de son seul destin. »

Depuis le caveau familial de Palalda, Alduy regardera « Perpignan 2060 »

Dans cet ouvrage qui se lit d’un trait, le maire bâtisseur qu’il fut entend bien réfléchir à nouveau et poser une nouvelle vision sur Perpignan. Au-delà du fils de Paul Alduy, du Polytechnicien et de l’amateur de voile et d’aquarelles, Jean-Paul Alduy est un visionnaire. Il entend imaginer, voir plus loin. Parce que les projets structurants sont longs à sortir de terre et à faire l’unanimité, il est nécessaire de les porter longtemps.

Le théâtre de l’Archipel, la liaison à grande vitesse et la gare TGV, mais aussi le quai Vauban, la Casa musicale ou El Mediator, autant de projets portés par Jean-Paul Alduy et qui aujourd’hui font consensus. Après avoir regardé dans le rétroviseur, l’ancien maire veut voir au-delà du rétrécissement actuel d’une ville en souffrance.

L'archipel aquarelle par Jean-Paul Alduy
L’archipel aquarelle par Jean-Paul Alduy

« Je vais essayer de me lancer dans l’exercice et porter le regard loin, très loin, quarante ans au moins : « Perpignan, Perpinyà 2060 » … Certes, je vérifierai la véracité de mes prédictions depuis le caveau familial de Palalda mais j’aurai peut-être la chance de voir quelques projets novateurs sur les rails… »

Pour Jean-Paul Alduy, il faut imaginer une ville qui croît en hauteur et qui cesse de s’étaler afin de préserver les espaces naturels environnants. Il propose des constructions verticales intégrées harmonieusement dans le paysage urbain, favorisant la mixité sociale et fonctionnelle. Il faudra muscler les transports en commun, et transformer l’espace laissé vacant par les grandes surfaces périphériques qui auront périclité, renversées par la livraison à domicile et les drives.

Avec une vraie volonté politique, une vision de l’aménagement territorial et des transports qui connectent la ville à ses voisines, Gérone, Barcelone, Toulouse ou Montpellier, selon Jean-Paul Alduy, « oui, « Perpignan la catalane » sera enfin devenue une des grandes destinations touristiques du littoral méditerranéen. »

Dans le cadre de la sortie de son ouvrage, Jean-Paul Alduy participera à la Sant Jordi dès le samedi 19 avril, et son livre est d’ores et déjà disponible sur les plateformes en ligne, Amazon ou la Fnac et les libraires locaux, Torcatis, Cajelice et la Librairie catalane.

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