Article mis à jour le 27 mai 2024 à 14:29
En pleine campagne pour les Européennes, ce vendredi 24 mai 2024, Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains, tenait une conférence de presse à Perpignan. À 25 ans, le porte-parole du parti Les Républicains est 9e sur la liste des européennes menée par François-Xavier Bellamy. Aux côtés de la présidente des LR 66, ce jeune loup de la politique a porté la parole de son parti en vue des élections européennes du 9 juin prochain.
L’agriculture au cœur de la campagne européenne républicaine
L’immigration, la sécurité, la défense, que nenni, selon Guilhem Carayon, l’enjeu central des européennes est la question agricole. « C’est un thème primordial pour l’Union européenne qui a tendance à favoriser la décroissance agricole. Et à mettre en avant des projets comme *Farm to Fork. Un aspect du pacte vert défendu par les écolos et les macronistes auquel on s’est opposé ». Le colistier de François-Xavier Bellamy n’hésite pas à décrire son parti comme la solution pour les populations rurales.
« Soit on va avoir une Europe bureaucratique, qui va continuer à contraindre avec de plus en plus de normes pour les agriculteurs, les pêcheurs ; soit on veut des responsables politiques, comme nous, qui faisons confiance aux agriculteurs. Depuis le territoire rural du Tarn, d’où je viens, nous savons à quel point l’Europe peut être un fardeau. »
« Une troisième voie est possible » affirme le prétendant au Parlement européen. « Le seul vote utile, c’est Bellamy, il fait partie de ceux qui ont obtenu des résultats » précise-t-il. Selon Guilhem Carayon, les partis en tête des sondages, à savoir le Rassemblement National et Renaissance seraient « incapables de changer la vie politique européenne ». « Certains comme Bardella n’ont jamais changé une virgule d’un seul texte européen en cinq ans » ajoute-t-il.
« Le débat entre Attal et Bardella est une honte pour la démocratie »
Au lendemain du débat entre le premier ministre, Gabriel Attal et le chef de file du RN, Jordan Bardella, Guilhem Carayon ne décolère pas. Il qualifie l’événement « d’anti-démocratique » et « inégal ». « Le service public a une responsabilité importante dans la dernière ligne droite, le débat du 23 mai entre Attal et Bardella est une honte pour la démocratie. Si la programmation médiatique dépend des sondages, pourquoi Raphaël Glucksmann, qui est presque 2e dans les sondages, n’est pas invité ? ».
« Si on se réfère au Parlement européen, ça aurait dû être Glucksmann et François-Xavier Bellamy à ce débat. Car ce sont eux qui structurent la vie politique au Parlement européen », ajoute-t-il. En effet, à Strasbourg, le Parti Populaire Européen (PPE) comptait 177 eurodéputés (majorité relative), dont ceux élus en 2019 avec François-Xavier Bellamy. De l’autre côté du spectre, les Socialistes et Démocrates (S&D), dont le Parti Socialiste et Place Publique de Raphaël Glucksmann comptabilisaient 141 eurodéputés sur la mandature qui s’achève. Un équilibre qui ne se vérifie pas au regard des mandats confiés par les Français.
Les Républicains vont-ils disparaître ?
Questionné au sujet de la baisse constante des résultats électoraux des Républicains, Guilhem Carayon ne cache pas sa crainte quant à la disparition de son mouvement politique. « Si c’est le cas, ce serait une mauvaise chose pour la démocratie. En France, on a besoin d’un bord politique de droite. Un parti doit défendre autre chose que le « en même temps » macroniste et une alternative au RN ».
Guilhem Carayon affirme vouloir donner une image plus jeune et moderne à son parti. « La droite a pu décevoir par le passé, mais je ne me sens pas responsable de ces erreurs. J’étais en école primaire quand la droite était au pouvoir. Une nouvelle génération apparaît et a envie de moderniser le parti. Si la droite fait son autocritique sur ce qui n’allait pas quand elle était au pouvoir, elle pourra récupérer beaucoup d’électeurs ».
Si le jeune politique veut faire table rase du passé pour sa propre formation politique, il n’hésite pas à renvoyer ses adversaires à leurs erreurs du passé. « Glucksmann était quand même un soutien de la Nupes et de Jean-Luc Mélenchon il y a deux ans. Quand on voit la dérive de la France Insoumise, on peut se poser des questions ».
Pour l’ancien candidat aux législatives dans le Tarn, l’isolement Républicain n’est pas un réel problème. « Les autres partis n’ont pas forcément d’alliés non plus. Nous souhaitons un parti capable de fédérer tous les électeurs de droite. Peu importe leur sensibilité ».
Selon les sondages actuels, la liste LR est créditée de 7,5 % des intentions de vote ; insuffisant pour permettre à Carayon de siéger au Parlement européen. Concernant son avenir incertain à Bruxelles, le 9e de la liste LR préfère évoquer « le groupe ». « Moi je me bats pour le collectif. Je pense que l’on peut créer la surprise, il reste encore 2 semaines de campagne, des débats vont arriver dans lequel Bellamy est très bon, il l’a déjà montré. »
Un rapprochement entre LR et l’extrême droite ?
Le samedi 2 mars 2024, la couverture du journal d’extrême droite L’Incorrect présentait Guilhem Carayon aux côtés de ses homologues du Rassemblement National, Pierre-Romain Thionnet et de Reconquête, Stanislas Rigault. Le titre de cette couverture « Les jeunes coupent le cordon » évoquait la frontière entre cette droite de plus en plus réconciliable. Questionné sur une possible entente avec le RN, l’ancien candidat aux législatives dans le Tarn réfute. Le président des Jeunes Républicains décrit une « tempête médiatique orchestrée par des médias qui voulaient faire croire que LR prônait l’union des droites sans réelles preuves ».
L’aspirant eurodéputé revendique une volonté de débattre avec chaque acteur politique, quel que soit son parti. « Quand j’ai fait un débat avec Deffontaines, personne ne m’a dit que j’étais devenu communiste ». Le porte-parole des Républicains affiche même une certaine virulence à l’égard des partis d’extrême droite. « Quand on parle constamment de l’union des droites comme le fait Reconquête à longueur de journée et qu’on tape sur la droite constamment, ce n’est pas la meilleure manière de créer une union. »
*Farm to Fork : le projet de loi européenne sur l’agriculture prône un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Le texte législatif vise à la fois, à garantir l’accès de tous à une alimentation équilibrée, et à minimiser l’impact de l’agriculture sur la biodiversité et les émissions de CO2.