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Que deviennent vos vêtements déposés dans les bornes Le Relais à Perpignan ?

À Perpignan, nous avons suivi le parcours des vêtements déposés dans une borne "Relais"

À Perpignan, comme dans toute la France, les bornes de collecte Le Relais font désormais partie du paysage urbain. Déposer un sac de vêtements dans ces conteneurs est devenu un geste presque anodin. Mais que deviennent réellement ces textiles une fois récupérés ?

Depuis janvier 2025, la loi « Anti-gaspillage pour une économie circulaire » (AGEC) interdit de jeter ses textiles à la poubelle. Face à cette obligation, le recyclage s’impose comme une alternative incontournable. Parmi les solutions disponibles, les bornes du Relais se distinguent. Avec 47 000 points de collecte répartis sur le territoire, cette structure de l’économie sociale et solidaire collecte chaque année 120 000 tonnes de textiles en France, dont 1 500 pour son antenne de Perpignan.

Un réseau de collecte en plein développement dans les Pyrénées-Orientales

En 2020, après les difficultés économiques du précédent acteur, Le Relais 66 a pris la suite et remplacé progressivement les anciennes bornes bleues par les blanches que l’on retrouve aujourd’hui. Alors que quatre salariés couvraient initialement l’ensemble du département, ils sont désormais huit à assurer la collecte et la gestion de près de 200 conteneurs, dont une soixantaine à Perpignan.

« Perpignan a un potentiel énorme », affirme Emmanuel Pilloy, directeur du Relais national. En 2023, 1 274 tonnes de textiles ont été récoltées dans les Pyrénées-Orientales, un chiffre en hausse de 15 % en 2024, dépassant largement la moyenne nationale. Pour répondre à la demande croissante, José Balaguer, responsable du Relais 66, ambitionne d’installer 25 bornes supplémentaires sur le territoire de la communauté urbaine de Perpignan.

Le choix de l’emplacement des bornes fait l’objet d’une réflexion approfondie. « Nous essayons de les placer à proximité d’autres dispositifs de tri, comme ceux du verre ou du plastique », précise José Balaguer. Un maillage dense est essentiel pour éviter que les textiles ne finissent à la poubelle. « Recycler ses vêtements en Relais, c’est un cercle vertueux pour l’écologie» ajoute Emmanuel Pilloy. Avant de préciser, « en les déposant dans une borne Relais, on contribue non seulement à la réduction des déchets, mais aussi à la création d’emplois ».

Le Relais 66 contribue à l’insertion par l’emploi

Depuis cinq ans, Le Relais 66 a doublé son nombre d’emplois en insertion dans les Pyrénées-Orientales. Bien que le site de Perpignan ne dispose pas encore d’une ligne de tri, les salariés en insertion y assurent la vidange des bornes sur tout le territoire et le reconditionnement des vêtements avant leur transfert vers le centre de tri le plus proche.

« L’insertion professionnelle est au cœur de notre mission », souligne José Balaguer. Les contrats, d’une durée maximale de deux ans, permettent aux salariés d’acquérir des compétences essentielles en entreprise telles que la ponctualité, le travail en équipe et l’autonomie. « Dès qu’ils maîtrisent ces bases, ils peuvent envisager un emploi stable correspondant à leurs aspirations », ajoute-t-il. Tout au long de leur parcours, ils bénéficient d’un accompagnement par des conseillers en insertion professionnelle, qui les aident à définir et concrétiser leur projet d’avenir.

José Balaguer
José Balaguer, responsable Le Relais à Perpignan

Pendant ce suivi, ils peaufinent notamment leur projet professionnel individuel qui, à l’issue de leur contrat, va leur permettre d’intégrer le secteur professionnel de leur choix. José cite en exemple cette salariée curieuse de découvrir le métier de « taxi ambulance ». Durant son contrat d’insertion, elle a pu effectuer une semaine d’immersion en entreprise. Une expérience réussie… La jeune femme en a fait son métier à l’issue de ses deux années au Relais 66.

Que peut-on déposer dans les bornes Le Relais ?

Les bornes acceptent tous types de textiles, qu’ils soient en bon état ou abîmés, ainsi que les chaussures et le linge de maison (draps, rideaux, nappes). Une fois collectés, ces articles sont triés et réorientés vers différentes filières de valorisation.

Certaines associations locales, comme le Secours Populaire ou la Croix-Rouge, récupèrent également des vêtements. Toutefois, seuls 10 % de ces dons sont redistribués via des vestiaires solidaires, tandis que les 90 % restants, souvent invendables en France, sont confiés au Relais pour être valorisés.

Que deviennent les vêtements collectés à Perpignan ou dans les Pyrénées-Orientales ?

Contrairement à une idée reçue, les vêtements déposés dans une borne Le Relais ne sont pas immédiatement redistribués en boutiques solidaires locales. Un circuit bien défini permet d’optimiser leur valorisation. À Perpignan, les textiles collectés sont acheminés vers un centre de tri à Mazamet (Tarn), où ils sont classés selon leur état et leur potentiel de réemploi.

  • Réemploi en France (10 à 30 %) : Les vêtements en excellent état rejoignent les 80 boutiques Ding Fring réparties en France, où ils sont vendus à prix réduit.
  • Exportation en Afrique (30 à 35 %) : Les articles en bon état, mais peu adaptés au marché français, sont envoyés au Burkina Faso, au Sénégal ou à Madagascar. Sur place, ils sont triés et revendus à bas prix, soutenant ainsi l’économie locale et la création d’emplois. « Au Burkina, au Sénégal et à Madagascar, des travailleurs assurent la seconde vie des vêtements et les revendent localement, permettant ainsi de financer des projets de développement », explique Emmanuel Pilloy.
  • Exportation en Europe de l’Est et en Asie (10 %) : Certains vêtements, notamment les articles chauds et ceux destinés aux enfants, sont redirigés vers ces marchés où la demande est forte.
  • Recyclage et valorisation (30 à 35 %) : Les textiles trop usés sont transformés en chiffons d’essuyage pour l’industrie ou en fibres textiles destinées à la fabrication de l’isolant thermique et acoustique Métisse, utilisé dans le bâtiment. « Certaines associations nous confient également leur surplus, que nous savons défibrer et revaloriser », précise le directeur du Relais national.
  • Production énergétique (moins de 5 %) : En dernier recours, une fraction des textiles collectés est utilisée pour produire de l’énergie, évitant ainsi tout gaspillage.

Pour trouver une borne Le Relais la plus proche de chez vous, rendez-vous sur lerelais.org.

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Violaine Broquet