Du 28 juin au 31 décembre 2025, le musée d’art Hyacinthe Rigaud à Perpignan met à l’honneur Aristide Maillol et Pablo Picasso. 110 oeuvres seront exposées dont deux inédites.
Crédit photo de une : Femmes devant la mer, 16 Février 1956. Huile sur toile 195 x 260 cm. Signé, en bas à gauche « Picasso ». Paris, musée national d’art moderne-Centre de création industrielle, inv. AM 4211 P.
En 2024, le musée d’art Hyacinthe Rigaud de Perpignan a accueilli 35 000 visiteurs, grâce à sa précédente exposition temporaire « La terre, le feu, l’eau, l’air ». Mais avec l’arrivée des œuvres de Picasso et Maillol, cette année 2025 pourrait « incontestablement être un tournant dans la vie de notre musée », a lancé fièrement André Bonet, adjoint au maire délégué à la Culture. Une surface de 400 m2 est dédiée aux artistes, avec un total de 110 œuvres.
Picasso et Maillol, des artistes liés au territoire
Cette nouvelle exposition, « Maillol – Picasso. Défier l’idéal classique », vient associer deux hommes, un peintre et un sculpteur. Opposés en apparence, ils partagent en réalité de nombreux points de convergences. Aristide Maillol et Pablo Picasso, sont des artistes majeurs du XXe siècle, profondément attachés à la Catalogne dont ils sont issus.
De son côté, Aristide Maillol, est né en 1861 à Banyuls-sur-Mer. Il a marqué la ville de Perpignan pour avoir été le premier à la doter de l’un des bronzes originaux de son œuvre « Méditerannée ». Pablo Picasso, lui, né en 1881 à Malaga, est lié intimement à l’histoire du musée. Il a vécu pendant deux ans à l’hôtel de Lazerme, qui abrite l’actuel lieu d’exposition. Cette rencontre entre les deux artistes permet de « conforter et de poursuivre l’étude de ces maîtres » entre identité catalane, féminité, portraits et paysages du Roussillon.
Cette idée a émergé il y a cinq ans. « C‘est un long chemin pour aboutir à ce projet, d’abord parce qu’il y a ce travail de réflexion intellectuelle, ensuite parce qu’il y a la conquête auprès de nombreuses institutions », indique Pascale Picard, directrice et conservatrice du musée Hyacinthe Rigaud. En effet, 17 musées, fondations et collections privées différentes ont contribué à cette rencontre. Parmi eux, le musée d’Orsay à Paris, la Nationalgalerie à Berlin ou encore le Stedelijk Museum à Amsterdam.
Un collier qui « reprend naissance en terre catalane »
L’un des aspects majeurs de cette exposition est la présentation inédite d’un collier réalisé par Pablo Picasso en 1953. Influencé par ses origines espagnoles, l’artiste a conçu un bijou faisant référence au combat d’un taureau dans l’arène. Au centre, une tête de taureau est représenté. Le reste de son corps démembré est suspendu tout autour de la chaîne. Pascale Picard parle d’une réalisation « extraordinaire », qui « reprend naissance en terre catalane ». Le musée de Perpignan a ainsi l’opportunité de l’ajouter à sa collection pour une durée de trois ans.
Ce bijou témoigne d’une grande originalité artistique, il ne faut pas oublier la part plus sombre de la personnalité de Pablo Picasso. L’homme était connu pour son comportement souvent cruel, en particulier envers les femmes de sa vie. Il les utilisait parfois comme muses avant de les rejeter ou de les briser psychologiquement. C’est pourtant à Paule Dabadie, comtesse de Lazerme, chez qui il a séjourné à plusieurs reprises entre 1953 et 1955, qu’il a offert ce collier.
Le portrait de jeune fille d’Aristide Maillol, est entré quant à lui par donation dans les collections du musée de Perpignan, il y a presque deux ans.
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