Article mis à jour le 31 décembre 2022 à 13:08
Ce samedi 17 décembre à 20h30 au cinéma Vautier, la ville d’Elne programme gratuitement, et en avant-première, le film « À l’ombre des glaciers alpins ». S’ensuivra une soirée conférence-débat avec le scientifique François Dulac autour de la thématique de ce nouveau documentaire alarmant : la fonte des glaciers et l’urgence d’y remédier. Entretien avec François Dulac.
« À l’ombre des glaciers alpins » retrace l’aventure de trois copains étudiants et montagnards : Guillem Carcanade, Mathieu Cretet et Clément Vala. Ils arpentent les glaciers des Alpes, en France, en Suisse et en Autriche. À travers ce voyage sensationnel la beauté de cette nature – restée loin de l’activité humaine – est à couper le souffle. Mais les trois jeunes nous rappellent à quel point elle est fragile et non éternelle.
Synopsis : « Les glaciers sont les premières victimes d’un dérèglement climatique galopant. Pendant leur césure, trois copains arpentent des glaciers alpins pour épauler les glaciologues dans leurs travaux, et rencontrer les acteurs locaux. Une aventure sans voiture, du massif des Écrins, au Tyrol autrichien; pour mieux comprendre la cascade de conséquences engendrée par le retrait glaciaire et imaginer les voies à emprunter pour construire un futur désirable ».
La fonte des glaciers, marqueur évident du réchauffement climatique
François Dulac est spécialiste en chimie atmosphérique au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE) de Paris ; et médiateur scientifique pour l’Institut francilien Pierre Simon Lapalce (IPSL). Sa recherche se concentre plus précisément sur « les interactions entre les particules atmosphériques et le climat », détaille-t-il. La rencontre avec le film et ses réalisateurs s’est faite lors d’un festival.
« Le film a pour intérêt de démontrer que la fonte des glaciers est un marqueur très évident du réchauffement climatique. Et certains le remettent encore en question, s’offusque le scientifique. Pourtant, il n’y a plus aucun doute que la terre a pris environ 1,1 degré, et la France entre 1,6 et 1,8 depuis le début du vingtième siècle, du seul fait des activités humaines. Et la masse de glace y est bien plus sensible que l’Homme. Ce film l’illustre bien à travers – par exemple – les rencontres avec différents scientifiques et spécialistes locaux ».
François Dulac poursuit quant à l’urgence climatique : « L’impact de cette fonte des glaciers se traduit notamment sur le niveau de la mer : sur les deux dernières décennies, il a monté de quatre millimètres par an, en moyenne. L’eau des glaciers continentaux y participe de moitié environ ».
Il développe quant aux raisons de la fonte : « Les particules carbonées, qui se déposent sur les glaciers, les assombrissent. On le sait : le noir absorbe, indirectement, la chaleur des rayons du soleil; le blanc réfléchit les rayons et n’accumule donc pas de chaleur. Or, les glaciers sont toujours plus blancs que le sol ou la roche. Cela favorise le réchauffement atmosphérique. Nous parlons de rétroaction positive ».
François Dulac profitera de cette soirée conférence-débat pour notamment présenter son jeu de société « Climat Tic-Tac ». Un jeu collaboratif et de sensibilisation édité par Bioviva. Il a été récompensé en 2021 par le CNRS médaille de la médiation scientifique.