Article mis à jour le 25 janvier 2024 à 20:17
Ce 24 janvier, le préfet Thierry Bonnier souhaitait ses vœux à la presse locale. L’occasion pour le représentant de l’État dans le département d’égrainer ses priorités et le bilan depuis son arrivée dans les Pyrénées-Orientales. Et parmi ses priorités, la sécheresse et le jeu d’équilibriste entre les besoins vitaux pour la population, la ressource disponible et les enjeux économiques du territoire (tourisme, BTP, agriculture).
«La guerre de l’eau n’aura pas lieu», le préfet s’est voulu rassurant malgré des réserves d’eau au plus bas
Avant d’être assailli par les questions sur la sécheresse, la réutilisation des eaux usées ou l’état des nappes phréatiques dans les Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier a d’ores et déjà donné rendez-vous à la presse le 30 janvier prochain. Date à laquelle une mission interministérielle devrait rendre quelques-unes de ses conclusions sur l’état de la ressource en eau dans les Pyrénées-Orientales et les possibilités d’explorer de nouveaux filons.
La réunion du 30 janvier permettra un retour d’expérience sur les actions déjà en place, mais pour le préfet, il s’agit surtout de présenter son «plan d’action à court, moyen et long terme pour garantir l’ensemble des activités et l’accès à l’eau potable et les besoins pour les usages vitaux.»
«Aujourd’hui nous ne savons pas de quelle ressource en eau nous disposons exactement.» Si les eaux de surface sont faciles à quantifier, il n’en est pas de même pour les eaux souterraines. Et même si le BRGM* alerte régulièrement sur le niveau très bas des nappes pour les Pyrénées-Orientales, il est impératif selon le préfet, d’avoir une connaissance plus fine de l’état de la ressource.
Faut-il réduire encore les usages, désaliniser l’eau de la Méditerranée, se connecter aux eaux du Rhône, développer les retenues colinaires, chercher des réserves d’eau dans le sous-sol catalan ? Autant de questions posées à la mission interministérielle. Une étude nécessaire pour aider les services de l’État à gérer la sécheresse dans les Pyrénées-Orientales.
Mais le préfet prévient néanmoins les adeptes du « yakafokon ». Ceux qui lancent à la cantonade des idées sans apporter le moindre dossier. «J’entends ici ou là des gens qui disent, il y a qu’à faire ci ou ça, nous nous sommes prêts à étudier les projets, mais pour cela encore faut-il qu’il ait des projets proposés.»
La sécheresse historique fait du département un territoire pilote ou plusieurs actions sont d’ores et déjà expérimentées. «Nous sommes un département démonstrateur», confie le préfet. Ce dernier insistant sur le fait que ce qui sera validé pour les Pyrénées-Orientales pourra être généralisé au niveau national.
Sécurité, emploi et impact des jeux olympiques dans les Pyrénées-Orientales
Sur l’emploi, le préfet a listé plusieurs dispositifs favorisant la création d’emploi et le retour en activité des personnes qui en sont éloignées. Pour rappel, les Pyrénées-Orientales affichaient au 3e trimestre 2023 un taux de chômage de 12,2%, supérieur de 5 points au niveau national.
«Nous allons poursuivre sur la logique portée notamment par la chambre de commerce et d’industrie avec « territoire d’industrie » sur la filière nautique et l’économie bleue. Il est aussi essentiel de poursuivre l’aide aux communes rurales et d’accompagner les territoires ruraux via notamment « France ruralité ». Le préfet déclarait sans entrer dans le détail, le renforcement des politiques en faveur de l’emploi et de l’insertion des publics les plus éloignés via France travail, anciennement Pôle emploi. Pour mémoire, les Pyrénées-Orientales comptent 25.000 allocataires du RSA.
Sur le volet sécurité, le préfet s’est félicité des bons résultats de l’action des services de police et de gendarmerie, et notamment en termes de lutte contre les stupéfiants et la délinquance. Selon le ministère de l’intérieur le taux d’élucidation des affaires par les services de police et de gendarmerie est en hausse de 3,5% par rapport à l’année passée. Policiers et gendarmes élucident 39 % des affaires.
La lutte contre les stupéfiants est également un point sensible pour Thierry Bonnier qui se félicite de la suppression de plusieurs points de deal. Globalement, le préfet se dit satisfait des chiffres en baisse de la délinquance et des bons résultats en termes de lutte contre les stupéfiants, mais déplore une hausse des cambriolages et surtout des violences intrafamilales de plus de 12% sur l’année 2023.
Quant aux jeux olympiques de Paris 2024, ils vont aussi impacter les Pyrénées-Orientales au moins en termes d’effectif de forces de l’ordre disponibles sur le terrain, mais aussi pour ce qui est du passage de la flamme olympique.
*BRGM, Bureau de recherches géologiques et minières
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