Avant la crise sanitaire, la France était le deuxième fabricant européen de produits alimentaires transformés ; derrière l’Allemagne mais devant l’Italie et l’Espagne. Depuis, sa production se montre moins dynamique et, désormais, sa part dans la production européenne tend à diminuer. Par conséquent, le solde commercial est largement déficitaire.
Plus de la moitié des produits alimentaires transformés sont fabriqués par des groupes multinationaux qui ont poursuivi leur développement en dehors de l’Europe. Leurs filiales françaises exportent massivement et apportent une contribution positive au solde commercial.
♦ Une dégradation du solde commercial en produits alimentaires
En 2019, selon une récente publication Insee, la production de produits alimentaires transformés était supérieure à la consommation finale nationale. Avant la crise sanitaire, cette dernière s’élevait à 126,7 Md€ ; soit 11% au-dessous de la production. À présent, la France présente un solde très largement déficitaire pour les produits alimentaires transformés avec une baisse de 5,3 Md€ en 2020. Toutefois, le solde commercial français reste largement excédentaire grâce aux produits agricoles et surtout aux boissons. Depuis 2011, ce déficit ne cesse de se creuser. Il était de 1,8 Md€ en 2011, de 3 Md€ deux ans plus tard, de 5,8 Md€ en 2018.
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♦ Le poids des groupes multinationaux français dans l’industrie alimentaire
Le secteur des industries alimentaires est très diverse : 95% des entreprises sont composées d’une seule unité légale. 90% d’entre elles ont moins de dix salariés. Les 2.300 groupes nationaux et les 176 groupes étrangers réalisent respectivement 16% et 18% de la valeur ajoutée. En 2018, les 164 groupes multinationaux français concentraient 47% de la valeur ajoutée et 41% des effectifs. Ces derniers réalisaient 56% du chiffre d’affaires des industries alimentaires.
♦ Plus de salariés dans les filiales étrangères
Pour répondre aux nouvelles exigences des consommateurs, les groupes se sont développés à l’étranger. Quatre filiales étrangères sur cinq sont des filiales productives alimentaires. Elles concentrent 88% du chiffre d’affaires, 81% de la masse salariale et 80% des effectifs des implantations étrangères. Le chiffre d’affaires réalisé dans les filiales étrangères est inférieur de 25% en moyenne à celui réalisé en France.
Cependant, pour les seules filiales productives alimentaires, cette proportion s’inverse. De même, les effectifs sont largement supérieurs ; aussi bien pour l’ensemble des filiales (230.000 salariés à l’étranger contre 149.000 en France) que pour les seules filiales alimentaires. Pour près d’un groupe sur cinq, les effectifs à l’étranger sont deux fois supérieurs à ceux en France.
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♦ Où sont localisées ces filiales ?
En nombre de filiales et en chiffre d’affaires réalisé, les implantations étrangères sont situées en grande partie en Europe. Presque tous les groupes multinationaux y sont implantés. La deuxième zone d’implantation est l’Amérique. Les effectifs salariés et les investissements réalisés sont similaires à ceux de l’Europe. L’Asie, troisième zone d’implantation, représente 17% des effectifs salariés. Près d’un groupe sur trois possède une filiale dans chacun de ces trois continents.
Sur la période 2011-2018, le nombre de filiales a augmenté deux fois plus rapidement à l’étranger qu’en France, les effectifs ont progressé quatre fois plus vite et le chiffre d’affaires est dix fois plus dynamique. Durant cette période, les nouvelles implantations ont surtout eu lieu en dehors de l’Europe. En Amérique et en Asie, le chiffre d’affaires a plus que doublé tandis que le nombre de filiales et les effectifs salariés ont chuté en Europe.
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