Article mis à jour le 29 juillet 2024 à 09:46
Ouverte d’avril à septembre, la plage d’Argelès-sur-Mer mobilise durant tout l’été des nageurs sauveteurs. La ville a son propre système de recrutement et organise chaque année un stage. Les futurs maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) sont évalués sur des connaissances techniques et pratiques de sauvetage pendant une semaine. Du 24 au 28 avril, près d’une cinquantaine de stagiaires a repoussé ses limites dans l’espoir d’arborer le maillot rouge de sauveteurs sur les plages d’Argelès-sur-Mer.
Vendredi 28 avril, après cinq jours de stage intensif, les apprentis sauveteurs d’Argelès-sur-Mer se sont mesurés à l’épreuve cruciale du «Koh-lanta». Pendant une semaine, 44 jeunes ont participé à ce stage. Depuis 21 ans, la ville possède son propre service de surveillance avec en tête, Jean-Luc Bartoli, chef de plage et encadrant du stage de recrutement. «Ici, on ne recrute pas sur dossier, on prend les candidatures et après on sélectionne.» Condition physique, maîtrise des gestes de premiers secours et des techniques de sauvetage, état d’esprit, goût du collectif, tout est scruté et évalué.
Au-delà d’une compétition : un esprit d’équipe
Montée de la Massane ou swim and run, du lundi au vendredi, de 7h30 à 17h30, les stagiaires n’ont pas flanché malgré l’intensité des épreuves. Ce vendredi, pour clôturer cette semaine intense, l’épreuve du «Koh-lanta» était la bienvenue. Au programme, course, nage, transfert de victimes sur le plan dur, passage d’obstacles, autant d’ateliers nécessitant bonne condition physique et cohésion d’équipe.
Malgré la compétition entre les candidats et l’espoir d’être sélectionné pour la saison, chacun a donné le meilleur de soi-même dans une ambiance bon enfant. Le BNSSA* en poche depuis deux semaines, Éloïse, souffle, «malgré cette rivalité qu’il y a entre nous, on travaille en équipe. Ce qui ressort le plus de ce stage, c’est vraiment une belle cohésion de groupe et un esprit d’équipe.»
Entre deux encouragements pour les équipes adverses, Jean se confie, «je ne m’attendais pas à un stage aussi compliqué physiquement. Courir dans le sable avec le plan dur, c’est beaucoup de cardio, surtout quand on porte quelqu’un. Je me suis surtout rendu compte que [les MNS] c’était une très grande famille. Au niveau sportif, je suis fier de moi, un peu moins du côté secourisme. Mais j’espère que ça ira quand même.»
Une sélection qui se veut rigoureuse pour préparer au mieux les futurs sauveteurs. «Le stage est très dur parce que l’été ils ont des missions difficiles. Ils peuvent être confrontés à des massages cardiaques, des malaises sur les plages, un début de noyade. Ils doivent être efficaces. On les accompagne au mieux en leur donnant beaucoup de responsabilités», estime le chef de plage.
Les stagiaires baignent depuis (presque) toujours dans le sauvetage
Avoir à Argelès-sur-Mer une école de sauvetage facilite les recrutements. L’association SSA, Sauvetage Sportif Argelésien, accueille dès le plus jeune âge les enfants et forme aux gestes de sauvetage et de premiers secours. Sauveteuse depuis huit saisons, selon Margaux remarque que cette année, les trois-quarts des stagiaires sont issus du SSA. «On les entraîne et les forme toute l’année, là on voit qu’ils sont prêts. C’est toujours un plaisir de les voir faire. Les groupes sont soudés, avec un gros esprit d’équipe, donc forcément la performance est là !»
La cohésion de groupe est donc une nécessité pour que chacun se sente à sa place. Certains jeunes confient qu’ils n’auraient pas réussi les épreuves sans les encouragements de leurs équipiers. «Avec la notion d’équipe, ils ont réussi à dépasser leurs limites. Ils ont montré beaucoup de mental, la sélection va être dure», avoue Jean-Luc Bartoli. En 2023, le chef de plage s’étonne de voir autant de mineurs désireux surveiller les plages. Ils ont malgré tout su relever les défis du stage.
«Stop !», les pieds dans le sable et chronomètre en main
Xavier Hillard est le maître du chronomètre depuis trois ans. Il reporte le temps des équipes sur l’épreuve du «Koh-lanta». «C’est une jeunesse très sportive, très disciplinée et performante». En 27, 28 ou 31 minutes, qu’importe le temps du chrono, Jean, Éloïse ou Noémie sont heureux d’avoir su relever chaque défi. Les jeunes stagiaires se retrouvent tous ensemble pour une dernière célébration.
Noémie et Clarisse ne se connaissaient pas, mais ce stage leur a permis de «créer des liens très forts». «L’année prochaine on se reverra et on se rappellera la fameuse montée de la Massane ! Je pense que, si mon équipe n’avait pas été là, je serais encore là-haut !», ironise Noémie. Ouverte depuis le 29 avril, la plage a déjà accueilli ses nouvelles recrues. Les sauveteurs sélectionnés ont pris leur poste dès le lendemain du stage et pour une durée entre deux et quatre mois.
*Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.