Article mis à jour le 6 juin 2023 à 09:19
Après une pause de plusieurs semaines, les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation ce mardi 6 juin. Dans les Pyrénées-Orientales, trois cortèges sont prévus, à Perpignan, Céret et Prades. Alors que les recours législatifs se réduisent comme peau de chagrin, et que les décrets d’applications sont parus ce dimanche 4 juin, les syndicats s’affichent toujours combatifs et unis. Mais pour combien de temps ? Échange avec Jérôme Capdevielle, secrétaire départemental Force Ouvrière et membre de l’intersyndicale.
Ce 6 juin signe le retour des manifestations contre la réforme des retraites à Perpignan et dans toute la France. Du côté des syndicats, le mot d’ordre reste la mobilisation pour exiger l’abrogation de la retraite à 64 ans. «On ne peut pas baisser les bras, parce que si on baisse les bras, c’est deux ans ferme pour tous», lance Jérôme Capdevielle. Malgré cette combativité, les revendications évoluent. «Il faut désormais aller au-delà de la simple revendication des retraites et de fin de carrière avec la retraite. On doit aussi y associer la fin du mois», poursuit-il. Pour Jérôme Capdevielle, les salariés redoutent aussi la fin du mois et le quotidien, «notamment avec une inflation galopante». Le syndicat revendique une augmentation générale des salaires et une revalorisation de l’ensemble des grilles dans les différentes conventions collectives.
Un parcours «traditionnel» à Perpignan
Ce mardi 6 juin, la manifestation à Perpignan débutera Place Catalogne à 10h30 et le parcours restera «traditionnel». Depuis la Place Catalogne, les manifestants emprunteront le Boulevard des Pyrénées et remonteront ensuite les boulevards perpignanais.
Les syndicats appellent à un regain de mobilisation. «Cette nouvelle passe d’armes va peut-être déboucher sur une levée de boucliers tout comme cela avait été le cas quand le 49.3 avait été actionné», espère Jérôme Capdevielle. Même si le secrétaire départemental se dit «assez sceptique sur le fait qu’on crève les plafonds au niveau de participation», il promet une mobilisation à quatre chiffres dans les rues de Perpignan. Lors de la dernière manifestation du 13 avril dernier à Perpignan, le cortège avait rassemblé 6 000 personnes selon l’intersyndicale. Une autre manifestation est prévue à Céret à 14h30 avec un départ depuis la mairie. La ville de Prades organise aussi une manifestation depuis la plaine saint-Martin à 14h30.
La proposition de loi Liot entraîne de nouvelles tensions
Après une énième tentative de la part de l’opposition de revenir sur le report de l’âge légal à la retraite, le Gouvernement a une nouvelle fois tenu ses rangs. Le 31 mai, à l’occasion de la niche parlementaire, la proposition de loi du groupe Liot pour Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, était étudiée. En commission, les débats ont été longs et parfois houleux. Mais c’est bel et bien le Gouvernement et la majorité présidentielle qui remportent cette nouvelle bataille politique.
L’article 1er de la proposition de loi du groupe Liot a, en effet, été supprimé en commission des Affaires sociales. Après un vote serré, 38 voix contre 34, le texte qui sera débattu au Palais Bourbon a été vidé de sa substance. La majorité a pu bénéficier du soutien des députés Les Républicains (LR). Le groupe présidé par Olivier Marleix avait placé en commission des députés favorables à la réforme du gouvernement. L’opposition a dénoncé des «magouilles» et des «manœuvres» de la part du camp présidentiel.
L’Assemblée nationale devrait sceller le sort des retraites le 8 juin
Le jeudi 8 juin, les députés ne voteront finalement pas pour ou contre l’abrogation de la réforme des retraites. Et l’opposition à gauche de l’hémicycle brandit déjà la menace d’une motion de censure. Pour contrer le vote en commission, le député Liot Charles de Courson annonce vouloir déposer un amendement à la proposition de loi de son groupe. Il s’agit de réintroduire l’abrogation du recul de l’âge de départ à 64 ans supprimée quelques jours plus tôt.
Au micro d’Europe 1, à propos de cet amendement souhaité par Charles de Courson, Yaël Braun-Pivet déclarait : l’amendement « devrait être déclaré contraire à l’article 40 » de la Constitution. Un article 40 qui fait débat ces derniers jours dans les rangs de l’hémicycle et qui pourrait être utilisé par la présidente de séance. « Je me suis prononcée et je ne changerai pas d’avis : l’article 1 est anticonstitutionnel », conclut-elle.