Article mis à jour le 17 décembre 2023 à 11:43
Après le lac de Millas ou celui de Toulouges, ce sont les animaux du plan d’eau de Bompas qui souffrent du manque d’eau. C’est sur les réseaux sociaux qu’une habitante a lancé l’alerte. Or, malgré les apparences et un niveau d’eau historiquement bas, la maire de Bompas nous indique que la situation est «acceptable».
Laurence Ausina qui est en lien régulier avec la fédération de chasse et de pêche pour la santé et le bien-être des animaux indique que ces derniers ont jugé «acceptable» le niveau d’eau. Laurence Ausina a, tout de même, obtenu de la préfecture l’autorisation d’ouvrir les vannes pour ramener le niveau d’eau de l’espace enchanté à son niveau quasi normal.
Une alerte sur Facebook relayée plus de 350 fois
Ce 20 juin, Christine alertait sur Facebook. «Les animaux du lac de Bompas meurent car plus d’eau. Suite à l’interdiction du préfet, le lac n’aura plus d’eau, et chaque jour nous voyons de plus en plus la vase remonter.» L’habitante de Bompas se désole de cette situation : une très faible quantité d’eau et une vase importante. Christine qui parcourt régulièrement le parc s’inquiète de voir une poule d’eau avec ses petits, des ragondins ou des tortues qui semblent en souffrance à cause du manque d’eau. La publication, relayée plus de 350 fois a également été fort commentée. De nombreux signalements ont aussi été reçus en mairie.
L’eau du canal pour alimenter le lac de Bompas
Contactée par téléphone, Laurence Ausina nous indique avoir obtenu l’autorisation d’ouvrir les vannes pour permettre au plan d’eau de retrouver son niveau quasi normal. Depuis mercredi 21 juin, le lac de Bompas est à nouveau alimenté par le canal Vernet-Pia qui transporte l’eau de la Têt pour irrigation des jardins potagers.
La maire de Bompas insiste sur l’importance de ce lac, «une estampille» pour sa commune. «Les agents municipaux font un travail formidable, ils sont en permanence sur le parc et vérifient la qualité de l’eau quotidiennement.» L’élue qui refuse de répondre aux polémiques sur les réseaux sociaux, redit haut et fort sa préoccupation majeure pour le parc et le bien-être des animaux. «Nos agents sont hyperinvestis, je ne peux pas entendre certaines personnes critiquer la manière dont peuvent être traités les animaux dans l’espace enchanté.»
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) confirme la situation difficile pour la faune en cas de sécheresse
Rossano Pulpito, responsable de la LPO dans les Pyrénées-Orientales confirme que les oiseaux, qu’ils soient migrateurs, locaux et a fortiori ceux évoluant dans les zones humides, souffrent directement ou indirectement de la situation de sécheresse. Sans s’attarder sur la situation de Bompas, dont il n’a pas connaissance, le militant de protection animale liste les risques qui impactent les oiseaux.
D’abord le manque de végétation qui engendre une baisse des insectes et donc d’alimentation. Mais, les oiseaux ont aussi besoin d’eau pour boire et se baigner afin d’éliminer les parasites. Rossano Pulpito rappelle la baisse significative du nombre d’hirondelles qui ont du mal à construire ou réparer leur nid. La terre étant trop sèche, elle ne peut servir pour bâtir le nid qui accueille la nichée. Dans les milieux humides, le risque est aussi qu’une poule d’eau ou une cane abandonne ses petits pour aller chercher un nouveau point d’eau. Un acte mortel pour les poussins, trop jeunes pour se débrouiller seuls.
Les gestes pour aider la faune sauvage et les oiseaux
La LPO 66 rappelle quelques gestes simples pour faciliter la vie des oiseaux, mais aussi des hérissons et autres animaux sauvages. L’idéal est de positionner des récipients d’eau, hors de portée des prédateurs, pour que les oiseaux puissent s’abreuver ou se baigner. Rossano Pulpito précise néanmoins, qu’il est important de veiller à renouveler régulièrement l’eau pour éviter la prolifération de moustiques, de parasites ou de champignons.
Les piscines privées inutilisables suite à la situation de crise peuvent aussi servir de point d’eau d’appoint pour les canes et autres poules d’eau. «Nous avons été appelés pour une cane qui avait fait ses petits dans un jardin privé. Finalement, le propriétaire a trouvé une solution. Comme il ne pouvait remplir sa piscine, le peu d’eau au fond du bassin sert désormais de marre pour la cane et ses petits. J’ai trouvé cela assez amusant.»
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