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Sécheresse : les astuces pour continuer à faire vivre jardins et potagers

Comment faire pour arroser potagers et jardins en cas d'interdiction sécheresse

Article mis à jour le 28 novembre 2023 à 19:33

Les Pyrénées-Orientales vivent depuis le 10 mai en état de crise sécheresse. Malgré quelques dérogations possibles, et dépendant des mairies, l’arrosage des potagers et jardins est interdit jusqu’au 13 juin… une interdiction qui ne concerne pas les eaux réutilisées. De nombreuses techniques existent pour continuer à alimenter ses plantes… avec parcimonie.

Comment récupérer et utiliser les eaux grises ?

Entre le lave-linge, la vaisselle, le rinçage des légumes, la douche et l’hydratation, nous consommons chaque jour en moyenne entre 80 et 100 litres d’eau par personne. Une large partie de cette eau peut être récupérée pour le bénéfice des plantes et arbres de votre jardin, ce sont les fameuses « eaux grises ».

« Vous pouvez vous en servir pour les plantes du jardin. Pour le potager, attention aux légumes racines et aux feuilles, il faudra bien les laver ensuite » explique Marine Cressy, paysagiste et animatrice jardin dans les écoles de Perpignan. Le mieux est d’utiliser un savon ou détergent bio. Vous pouvez aussi installer des cuves de récupération d’eau de pluie (fermées pour éviter la prolifération des moustiques).

De nombreuses techniques existent pour ensuite arroser vos plantes avec économie

Le fameux goutte-à-goutte d’abord, qui peut même être programmé, mais aussi les oyas. Ces pots d’irrigation sont utilisés depuis des millénaires. Et pas besoin de dépenser des mille et des cents pour en obtenir un. « Il est facile d’en fabriquer soi-même. Vous avez besoin d’un pot en terre cuite, pas vernis, dont vous allez boucher le trou, en collant un morceau de lino par exemple. L’eau se diffuse alors dans la terre à travers le pot humide, donc plus lentement. »

De gauche à droite : des oyas, un récupérateur d’eau de pluie, un oya avec de l’eau de lavage de mains

Une technique qui peut être couplée à un paillage efficace pour garder le sol au frais, à l’aide des déchets du jardin. Pour l’arrosage en lui-même, « le système racinaire des plantes s’adapte à la façon dont vous arrosez votre sol. Il vaut donc mieux arroser deux fois par semaine votre terre en profondeur qu’un peu tous les jours. Les plantes s’adaptent. »

Cette période de pénurie d’eau est surtout l’occasion de faire un peu le ménage dans votre jardin, et peut-être enlever les plantes qui ne sont pas adaptées au climat méditerranéen, en passe de devenir aride. Exit les hortensias et autres fougères : « Il faut se poser la question de ce qu’on va arroser. Les plantes grasses nécessitent peu d’eau. Il y a plein de plantes vivaces méditerranéennes comme les sauges ou les cistes qui n’ont pas non plus de gros besoins. D’autres cultures sont plus exigeantes. »

Pour les potagers, si vos plants de tomates risquent de souffrir cet été, il n’est pas trop tard pour repenser l’organisation de vos cultures

« On a la chance d’avoir un super temps toute l’année dans les Pyrénées-Orientales et de pouvoir avoir deux grosses saisons de potager avec deux récoltes à l’hiver et au début du printemps. Il faut profiter de ces périodes-là ». Pour les fèves, pois, épinards, choux, on peut privilégier les plantations et semis d’automne pour des récoltes de fin d’hiver, début de printemps.

Les collectivités aussi se sont mises à la récupération d’eau, et en particulier les écoles de Perpignan qui possèdent des jardins pédagogiques. Dans les quelques écoles où Marine intervient, « les professeurs ont commencé à récupérer les eaux de lavage de main des enfants, on a installé des cuves, des oyas et des systèmes de goutte-à-goutte ». D’autant plus que les larges toitures des établissements permettent de récolter de grandes quantités d’eau à chaque rare pluie.

L’animatrice défend l’importance du jardin pour rester connecter à la nature. « On peut dire que jardiner est un luxe en période de sécheresse, mais la présence du végétal est très importante en ville. Si on n’a aucun rapport avec les plantes, qu’on ne connaît pas les insectes, comment peut-on être dans une démarche écologique ? Il faut avoir un rapport quotidien au vivant pour que l’écologie ait un sens. Le végétal dépasse l’aspect esthétique. Il y a aussi l’enjeu de rafraichîr les villes

L’AFP, qui s’est penchée sur l’augmentation des températures dans les villes en France avec le changement climatique, prédit dans un des scénarios entre 103 jours et 120 jours chauds, c’est-à-dire au delà de 25 degrés, en 2050. C’est dans ce but que Marine Cressy souhaite développer un grand jardin pédagogique à Perpignan, un « jardin des jeunes pousses», où les habitants jardiniers pourraient trouver de bons conseils pour choisir leurs plantes, cultiver en respectant la nature, faire leur compost ou encore économiser l’eau… Elle espère que malgré l’état de sécheresse actuelle, les pouvoirs publics accompagneront la réalisation de ce projet.

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Alice Fabre