Article mis à jour le 23 mars 2024 à 23:28
Après une accalmie durant la crise sanitaire, les tensions sur le marché du travail continuent d’augmenter dans la très grande majorité des métiers et atteignent leur plus haut niveau depuis 2011. En 2022, 8 métiers sur 10 sont en tension forte à très forte.
À l’exception des cadres de la banque et des assurances, tous les secteurs sont concernés, même si certains sont plus touchés que d’autres. La faute au manque de main-d’œuvre et à l’intensité des embauches.
Des niveaux de tensions au plus haut depuis 2011
La reprise de l’activité, débutée en 2021 suite à la fin des restrictions sanitaires, se confirme en 2022. Les embauches dans le secteur privé sont au plus haut depuis 2011 avec 25,8 millions de nouveaux contrats signés en 2022, contre 22,3 millions en 2021. Malgré ce contexte de reprise, en 2022, les tensions sur le marché du travail atteignent, leur plus haut niveau depuis 2011. Celles-ci sont liées à l’intensité des embauches et au manque de main-d’œuvre disponible.
Entre 2021 et 2022, les tensions augmentent nettement dans l’ensemble des grands domaines professionnels. Dans l’industrie, où elles étaient déjà très fortes, les tensions s’intensifient pour les techniciens de la mécanique, les ouvriers non qualifiés, les techniciens de l’électricité-électronique, les ingénieurs et cadres de l’industrie, les régleurs et de nombreux métiers d’ouvriers non qualifiés.
Dans le bâtiment, les tensions continuent de progresser, notamment pour les ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, les chefs de chantier et les conducteurs de travaux. Les métiers du tertiaire et ceux de l’agriculture voient également leurs tensions s’accroître.
Des différences dans les tensions selon les métiers
La quasi-totalité des métiers est concernée par les tensions mais celles-ci sont de nature différente. Dans l’informatique et télécommunications, la forte intensité d’embauches s’associe à un lien formation-emploi important. Cela a pour conséquence un manque de main-d’œuvre disponible malgré des conditions d’emploi plutôt favorables.
Au contraire, pour les serveurs de cafés et restaurants, l’exigence d’une formation spécifique est moins importante mais davantage de demandeurs d’emploi sont disponibles. Cependant, la non-durabilité de l’emploi couplée aux conditions de travail y sont moins favorables.
Les tensions présentes pour les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères sont dues à des conditions de travail contraignantes ainsi qu’à un manque de main-d’œuvre disponible.
Peu d’évolution pour les métiers les plus tendus
Par rapport à 2021, les métiers les plus en tension changent peu en 2022. Seuls trois métiers font leur entrée dans le top 30 : les ingénieurs des méthodes de production, du contrôle qualité (19e place), les agents de maîtrise et assimilés en fabrication de matériel électrique, électronique (16e place) ainsi que les ouvriers qualifiés du travail du bois et de l’ameublement (28e place).
Dans le même temps, trois métiers quittent ce top 30 : les ingénieurs et cadres des télécommunications, les mécaniciens et électroniciens de véhicules et les plombiers, chauffagistes. Toutefois, pour ces métiers, les tensions de recrutement restent élevées en 2022.
Dans ce top 30, figurent 27 métiers du BTP et de l’industrie. Il s’agit notamment des métiers d’ouvriers qualifiés ou de techniciens. Les métiers qui ne font pas partie de ces secteurs sont les informaticiens, les techniciens des services comptables et financiers, ainsi que les infirmiers.
Les causes de ces métiers en tension
La quasi-totalité des 30 métiers les plus en tension en 2022 fait face à un vivier réduit et les deux tiers recrutent intensément. Des formations spécifiques sont nécessaires pour 25 métiers du top 30. Dans ce cas, le lien entre la formation et l’emploi est fort voire très fort.
Quelques métiers, par exemple les menuisiers et les ouvriers de l’agencement et de l’isolation, l’inadéquation est différente. Le métier est en tension malgré un vivier suffisant de main-d’œuvre disponible. Les tensions s’expliquent par un déficit de formation, en particulier sur des tâches bien spécifiques, ou des conditions de travail contraignantes qui font fuir les candidats.
Plus de la moitié des métiers du top 30 offrent des meilleures conditions d’emploi que la moyenne. Parallèlement, pour un tiers de ces métiers, les conditions de travail sont contraignantes, ce qui peut justifier les tensions de recrutement. Pour 18 métiers du top 30, la répartition géographique de l’offre diffère de celle de la demande de travail. Les disparités géographiques de l’offre et de la demande varient parfois d’un territoire à l’autre. C’est le cas pour les agents d’entretien de locaux dont les difficultés de recrutement se concentrent sur la façade atlantique et le bassin méditerranéen tandis qu’elles sont plus modérées en Île-de-France.
Enfin, parmi les 30 métiers employant le plus de salariés, la quasi-totalité est fortement, voire très fortement, tendus. C’est le cas de professions du tertiaire comme celles d’infirmiers, d’aides-soignants, d’aides à domicile ou de conducteurs routiers. Plus de la moitié ne nécessite pas de formation spécifique, avec un lien formation-emploi très faible. Les tensions peuvent avoir un lien avec des conditions de travail contraignantes ou très contraignantes pour douze de ces métiers.
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