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Théâtre, frontière et exil : le festival 543 revient dans le Haut-Vallespir

Du 31 juillet au 3 août, le festival de théâtre « 543 » revient dans le Haut Vallespir, pour sa sixième édition, sur le thème de la frontière et de l’exil. Photo © Festival 543.

Théâtre, lecture performance, cinéma, concert…La troupe du 543 propose des représentations variées dans les communes du Haut Vallespir, de Prats-de-Mollo, à Coustouges, en passant par Saint-Laurent-de-Cerdans. Créé en 2020, ce festival, porté par l’association Probedones d’Abaigt, est destiné « pour et avec le territoire ». Il rassemble des comédiens, des amateurs, des musiciens, des écrivains ou encore des DJ.

Il s’entoure de plusieurs partenaires, tels que Courts Circuit 66, une association engagée dans les actions culturelles à Céret. Le mémorial du camp de Rivesaltes, qui présentera une exposition de photos réalisées dans les camps de la région. L’institut Jean Vigo, pour la parenthèse cinématographique. Enfin, la librairie coopérative « le Cheval dans l’Arbre ».

Une ouverture transfrontalière inédite

Cette année fête les 30 ans de la construction du pont qui relie la Catalogne Sud à la Catalogne Nord, situé à Coustouges. L’occasion pour le festival de porter sa sixième édition sur le thème de la frontière et de l’exil. Au programme, la lecture de « Tous sur le pont », un texte écrit par Pierre Baux et Violaine Schwartz, d’après les témoignages des habitants de Coustouges, de Saint Laurent de Cerdans et de Tapis. Une soirée entière sera également organisée autour du thème du pont. Le violoncelliste Vincent Courtois sera présent, ainsi que le dessinateur Serge Bloch et l’acteur Pierre Baux.

Le nom du festival, 543, fait référence au numéro de la borne frontière qui sépare la France et l’Espagne. Pour la première fois en 2025, il va franchir la frontière et s’aventurer en Catalogne Sud. Une nouvelle étape importante dans son développement. Une lecture musicale est programmée à Maçanet de Cabrenys, une commune dans la province de Gérone en Catalogne.

« L’histoire de l’exil républicain espagnol a beaucoup marqué le Haut-Vallespir. C’est une histoire très ancrée, avec cette frontière un peu invisible, des familles qui sont reliées d’un côté et de l’autre. Mais aussi des histoires d’exil, et de personnes qui se sont installées en France suite à la guerre d’Espagne », développe Carine Gonzalez, chargée du développement et de l’administration du 543.

Un évènement proche de ses habitants

Depuis sa création, le 543 est particulièrement ancré dans le territoire. Pour Carine, « c’est l’essence même du festival. Ce n‘est pas rien en termes d’organisation, de communication, de mobilisation ». 

Les répétitions des représentations sont accessibles à tous, et des invitations sont déposées dans toutes les boîtes aux lettres de Coustouges. Tous les habitants sont invités gratuitement et ils se retrouvent avant le début du festival pour connaître la programmation et les dates.

Écologie et parité : un festival engagé

L’évènement tend à être engagé sur diverses thématiques. Premièrement l’environnement, avec sa participation au collectif « Echo(s) ». Créé avec onze autres festivals des Pyrénées Orientales, il permet de se mobiliser autour des enjeux environnementaux. Écho(s) favorise les circuits courts, valorise les ressources locales et les produits recyclés, et incite à l’utilisation des transports collectifs.

Durant sa quatrième édition, le festival a également commencé à accueillir le CIDFF (Centre d’Information sur le Droit des Femmes et des Familles). Il est présent avec un stand d’information et de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles. Un moyen de présenter un sujet peu valorisé dans les zones rurales comme le Haut Vallespir.

« On veille sur la question de l’égalité femmes-hommes depuis le début. Dans la composition des équipes et dans les propositions artistiques », confie Carine.

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Emma Lemaire