Article mis à jour le 14 août 2024 à 14:40
Tel pourrait être le slogan qui accompagne cette campagne de communication de l’Office du Tourisme de Perpignan.
Une campagne qui prend le contre pied de la « Parigot-Phobie » qui semble poindre dans la région bordelaise après l’afflux récent de parisiens. Des parisiens venus grâce à la nouvelle ligne à grande vitesse qui relie Paris à Bordeaux en 2H04 et entrée en vigueur depuis le mois de juillet 2017.
« Paris, viens ici » qui tranche avec le « Parisien rentre chez toi » bordelais
À Perpignan (alors que le tronçon Perpignan – Montpellier semble renvoyé par les gouvernements successifs aux calendes grecques), il faut toujours 5 heures pour venir depuis la capitale. Que nenni, le sang des communicants de l’Office de Tourisme de Perpignan n’a fait qu’un tour. Ils ont saisi la balle au bond et ont surfé sur le phénomène pour rappeler qu’ici « On a du soleil, du patrimoine et aussi du bon vin« , référence à la réputation du vignoble bordelais.
La page Facebook de Perpignan Tourisme, accompagnait son affiche d’un message encourageant les parisiens à franchir le pas : « Envie de passer un agréable séjour dans le sud de la France ? ☀️
En TGV ou en avion, venez à Perpignan ! On a de quoi vous faire oublier la capitale, le temps d’un week-end (ou plus) » Renvoyant vers son site internet pour plus d’informations sur la destination.
Nous avons contacté l’équipe de Perpignan tourisme qui assure avoir eu « d’excellents retours de la part des élus de la ville et de nombreux commentaires amusés ». Mais aussi, certains commentaires négatifs « de personnes qui n’ont pas vu que nous avions voulu rebondir sur l’actualité ou qui sont contre le tourisme de masse ». Une publication qui arrive dans le Top 10 de la page Facebook de Perpignan Tourisme, avec 134 partages et 150 j’aime soit plus de 31.000 personnes atteintes. « Pour le moment, il n’est pas prévu de faire d’autres publications sur ce thème là », nous confiait notre contact à l’office du tourisme.
La ligne Paris – Bordeaux dont la fréquentation est en hausse de 25% depuis la mise en place de la grande vitesse, inquiète une partie des girondins. Ils craignent dans cette arrivée massive de parisiens et l’incitation qui leur est faite de s’installer, la hausse de densification de la métropole, la flambée des prix de l’immobilier et l’aggravation des conditions de circulation de l’agglomération bordelaise. Une campagne menée par plusieurs collectifs dont « Pavé brulant » qui s’autodéfinit comme « Contre le fascisme, le racisme, le sexisme et toutes les formes de domination : offensive sociale et populaire ! ». Un collectif qui soutient l’indépendance de la Catalogne. Pour rappel, des habitants de la capitale catalane militaient contre l’afflux de touristes à Barcelone, qui faisait grimper les prix des habitations dont les propriétaires étaient plus tentés par la location en AirBn’B qu’en location aux catalans, obligés par ce phénomène de fuir Barcelone.
Selon Libération, le Front de Libération Bordeluche face au Parisianisme, participe aussi de ce phénomène anti-tourisme. La page se félicitait sur son compte de ce focus et de l’emballement médiatique liée, en partie, à leur action.
Des « attaques anti-nouveaux arrivants » que le maire de Bordeaux Alain Juppé qualifie de honteuses, il envisageait même « de saisir la justice ». Il rappelait via un tweet que sa « ville » était « accueillante et le restera ».
L’Office du Tourisme de Perpignan adepte des campagnes décalées
Loin des campagnes et des actions « plan-plan », les équipes de Perpignan Tourisme tentent de rajeunir et de toucher une nouvelle cible via leur communication et leurs actions hors des sentiers battus. Revoir notre article sur le Poisson d’avril de Perpignan ou encore « Perpignan mon amour » pour Saint Valentin.