Article mis à jour le 7 septembre 2022 à 10:37
Tous les Catalans, ruraux comme urbains, sont concernés par la mobilité et les transports en commun. Mais ils n’ont pas tous les mêmes habitudes en ce qui concerne leurs trajets. La France est d’ailleurs très disparate et laisse apparaître des fractures territoriales, sociales et économiques. Depuis bientôt un an, le mouvement des Gilets Jaunes milite pour une nouvelle forme de mobilité. Ce thème sera également au cœur des élections municipales de Perpignan et des Pyrénées-Orientales qui se tiendront en mars 2020.
♦ Perdre 52 minutes par jour en moyenne pour un trajet domicile-travail
Une enquête réalisée par Ipsos auprès de 4.000 personnes a démontré les pratiques, les difficultés et les attentes des Français pour leurs trajets quotidiens. Certains bénéficient d’une meilleure offre en matière de transports en commun. C’est le cas pour les habitants d’Ile-de-France. Ils sont les seuls à privilégier les transports en commun à la voiture. Car seuls 18% des actifs français les utilisent contre 64% des parisiens. Et parallèlement, ils sont 26% à déclarer que leurs conditions de trajet se sont dégradées au cours de la décennie.
« Prendre les transports tous les jours, c’est usant, surtout en cas de panne. Car le temps de trajet peut être multiplié par deux. » (Pauline, 27 ans)
Les Français consacrent en moyenne 52 minutes par jour pour leur trajet domicile-travail. Mais on note des différences importantes selon les régions. En Ile-de-France, la durée de trajet passe à 1h15, et à seulement 46 minutes dans les autres régions. Plus d’un actif sur deux (51%) a le sentiment que ce temps réservé au trajet est du temps perdu. Ce ressenti est encore plus présent chez les Franciliens (63%) et ceux qui utilisent les transports en commun (68%). Mais il est également présent chez les automobilistes (52%) et chez les Français qui ne résident pas en Ile-de-France (49%).
♦ Le budget transport, étincelle d’une revendication populaire
C’est d’ailleurs l’augmentation de la taxe carbone qui a déclenché le mouvement des Gilets Jaunes. Un mouvement social initié le 17 novembre 2018, soit presque un an aujourd’hui. Cette taxe avait pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique. Mais elle a plutôt été perçue comme un nouvel impôt venant impacter le budget des Français qui utilisent leur voiture. Et le budget transport pèse déjà lourd dans le porte-monnaie des actifs. En moyenne, pour leur trajet domicile-travail, les Français dépensent 107€ par mois.
Mais là encore, on remarque des différences très importantes selon le moyen de transport utilisé. Ceux qui utilisent leur voiture (75% des Français et 89% des ruraux) consacrent 131€ contre 61€ pour ceux qui prennent les transports en commun. La dépense la plus importante étant liée au carburant. 65% des Français considèrent que le coût de leurs déplacements domicile-travail a augmenté au cours des 5 dernières années.
♦ Le milieu rural des Pyrénées-Orientales délaissé par les pouvoirs publics ?
Bien souvent, le mouvement des Gilets Jaunes a déploré le fait qu’aucune alternative à la voiture n’est possible. Une réalité pour 80% des actifs vivant en zone périurbaine et 86% vivant en zone rurale, pour qui il est difficile d’utiliser les transports en commun pour aller travailler. Une partie croissante des actifs a d’ailleurs le sentiment que leur qualité de vie se détériore, en particulier à cause de ces conditions de transports. Les Français se sentent également abandonnés par les pouvoirs publics. Les plus concernés sont ceux qui habitent en zone rurale (58%). 36% des actifs pensent que les pouvoirs publics en font moins là où ils habitent qu’ailleurs pour le bien-être des habitants. Ces inégalités dans la mobilité sont révélatrices de fractures sociales.
« Le principal problème est l’organisation de l’espace qui se fait en ignorant la géographie. Les pouvoirs publics continuent de disperser les équipements, les activités et les entreprises autour des villes moyennes. Elles délocalisent par exemple des hôpitaux, les commissariats ou les zones commerciales à quelques kilomètres des centres-villes et ces services restent mal desservis par les transports en commun. De fait, depuis 50 ans, l’organisation du territoire contraint les gens à prendre leur voiture. » (Olivier Razemon, journaliste)
♦ Des transports qui font débat dans la campagne des municipales de Perpignan
Tous les candidats aux élections municipales de Perpignan ont dans leur programme une mesure concernant la mobilité. La liste communiste souhaite que les transports soient gratuits, modernisés et accessibles à tous. Le PCF du 66 dénonce des transports trop chers dans les Pyrénées-Orientales et non adaptés au quotidien des actifs.
Louis Aliot, candidat sans étiquette, soutenu par le Rassemblement national, se dit pour une gratuité partielle, notamment pour les scolaires et les étudiants. Le candidat qui brigue l’investiture Les Républicains, Olivier Amiel, est favorable à la gratuité totale. Selon lui, c’est une « mesure sociale et économique bénéficiant aux habitants de Perpignan et aux entreprises mais également d’une mesure écologique ». Alexandre Bolo, candidat divers droite, propose une « semaine du bus gratuit » pour faire découvrir aux Perpignanais le réseau de bus de la ville. Une façon de les inciter à abandonner leur voiture.
La porte-parole de la liste citoyenne, Caroline Forgues préconise quant à elle, la gratuité afin de décongestionner Perpignan. Agnès Langevine, candidate Europe Écologie Les Verts, est favorable à la gratuité certains jours de la semaine. Mais elle espère également réduire les inégalités en proposant d’abord des transports qui desservent tous les quartiers de la ville. Quant à la candidate hors parti, Clotilde Ripoull, elle ne voit que des bienfaits à la gratuité des transports en commun.
Le candidat de la majorité présidentielle, Romain Grau, s’exprime : « Je me suis positionné depuis un an en faveur de ce que j’appelle le libre accès aux transports en commun. C’est une mesure en faveur du pouvoir d’achat, de l’environnement et pour la redynamisation du cœur de ville. » En revanche, le maire actuel, Jean-Marc Pujol se dit farouchement opposé à la gratuité des transports publics. La mobilité est donc un sujet phare pour ces élections municipales.
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