Article mis à jour le 12 février 2023 à 14:05
Le Président du club de rugby à XV de Perpignan a tenu à réunir la quasi-totalité de son conseil d’administration et nombre des partenaires du club. Façon de tordre le cou à la rumeur qui voulait que le patron de l’USAP soit isolé, seul face au retour annoncé de l’USAP en ProD2 après seulement une saison en TOP14. Président depuis 2014, François Rivière a dévoilé sa nouvelle feuille de route pour les 4 ans à venir.
Changement de gouvernance, grands travaux, recrutements, François Rivière se veut volontariste pour que l’USAP prenne la bonne direction à la croisée des chemins. À l’image de la confirmation d’un nouvel équipementier de poids pour la prochaine saison, Adidas, en contrat seulement avec le club de Brive, et les mythiques Néo-Zélandais All Blacks.
♦ Retour en Top14 ? « Remonter au plus vite, mais pas pour redescendre un an après »
Le manager sportif Christian Lanta parle « d’une équipe déçue, meurtrie par tant de défaites », de ne pas avoir pu tenir l’objectif du maintien en TOP14. Toutefois, et malgré les difficultés, il revient sur l’image donnée par l’USAP : « on peut être fiers de nos joueurs, des joueurs qui ne trichent pas, qui mouillent le maillot ». Et qui selon lui « ont donné un très belle image du rugby français ».
Cependant, la question de la remontée est dans tous les esprits. Des investissements conséquents, un budget quasi-constant au niveau de la masse salariale étaient des conditions claires pour espérer un retour au plus haut niveau. « Si le budget avait baissé beaucoup plus, il aurait fallu arrêter d’avoir des ambitions de TOP14 ».
Il revient également sur la remontée en TOP14 de 2018 : « On n’avait pas pu préparer suffisamment une montée dans de bonnes conditions. Désormais, il va falloir se préparer à une remontée dans un, dans deux ans, mais dans de meilleures conditions pour ne pas commettre les mêmes erreurs ».
♦ La stratégie de la saison prochaine
Tout d’abord, garder un budget conséquent. Il passe à 11M€, contre 16M€ en 2018-19 (baisse liée aux droits de retransmission). Un budget qui reste stable au niveau de la masse salariale, 5,2M€ contre 4,6M€ 2019-20. « Un budget de ProD2 à la hauteur de nos ambitions » selon Christian Lanta. Patrick Arlettaz, actuellement entraîneur des arrières, prendra la fonction de « Head Coach » et l’encadrement sera élargi.
Puis renforcer l’effectif avec des recrutements d’expérience, avec des joueurs qui connaissent les exigences du TOP14. Des recrutement pour renforcer l’effectif JIFF, mais aussi un recrutement ciblé sur des joueurs de haut niveau, d’expérience, qui sont des combattant et des leaders et qui s’inscrivirent dans le futur du club.
Outre les 4 recrutements ci-dessous, Christian Lanta en annonce de nouveaux, sans dévoiler les noms pour le moment.
- Piula Faasalele, 3ème ligne aujourd’hui à Toulouse
- Georges Tisley, ailier aujourd’hui à Bordeaux
- Quentin Etienne, arrière/ouvreur à Oyonnax
- Thibault Suchier, ouvreur à Béziers
♦ François Rivière met les politiques aux pieds du mur
Pour le patron de l’USAP, le temps presse. S’il ne parvient pas à hisser le temple Aimé Giral et le centre de formation à la hauteur des autres grands clubs, l’équipe ne pourra plus rêver de TOP 14 avant de nombreuses années. D’où ce plan pensé depuis des mois et déjà bien avancé. Il l’assure, les institutions ont déjà déclaré leurs soutiens.
Seul hic, les échéances électorales qui arrivent à grand pas, les Municipales en 2020, les Départementales en 2021 et les Régionales en 2022. En sachant que la première pelletée pour la construction du centre de formation et de la modernisation d’Aimé Giral ne devrait pas intervenir avant 2020, les interlocuteurs d’aujourd’hui ne seront peut-être plus ceux de demain.
Qu’à cela ne tienne, François Rivière envisage de rencontrer les candidats pour leur demander de prendre position quant à ces projets et leur accompagnement. Pour celui qui fut lui-même candidat au siège de maire en 2009, « tout le monde semble aligné sur notre avis, surtout au niveau du centre de formation ». La volonté est de rencontrer les candidats, citant l’exemple de Nicolas Hulot qui sur la défense de l’environnement avait demandé à chacun des candidats à l’élection de 2007 de s’engager sur son « pacte écologique ». Un engagement à l’époque plus symbolique que concret. Même si cela avait eu le mérite de connaître le positionnement de chacun sur le sujet.
♦ Objectif 2023
Car tout comme la défense du climat, l’USAP est un sujet qui fait consensus, partagé par tous les politiques selon François Rivière. « Je pense que les élections seront un excellent catalyseur, car tout le monde va être obligé de se déterminer sur des projets comme les nôtres qui sont des projets de territoire ».
Toutefois certains travaux sont urgents, comme la pelouse, l’éclairage, les écrans ou le son. C’est pourquoi une enveloppe de 3,5M€ est d’ores et déjà débloquée. Des travaux qui se tiendront durant l’été, à la fin de la saison.
À terme, ce sont entre 35 et 45M€ qui seront investis dans les projets immobiliers. Entre 15 et 20 millions (selon les arbitrages) pour le campus qui est prévu sur le parc des sports. Et qui devra être prêt pour fin 2022, afin d’être totalement opérationnel pour la coupe de monde de Rugby qui se tient en France en 2023.
♦ Le campus de l’USAP, un enjeu vital
Bruno Rolland, aujourd’hui directeur de la formation et demain directeur général de l’USAP, le rappelle : « aujourd’hui, nous avons une formation performante et de qualité ». Rappelant ainsi le nombre de joueurs qui intègrent l’équipe professionnelle. Ils seront 18, soit 50% de l’effectif, à faire partie de l’équipe professionnelle de 2019-20.
Mais, selon Bruno Rolland, les infrastructures sont obsolètes et dans une contexte concurrentiel pour garder et attirer les meilleurs talents, la formation est en danger. Il rappelle également la réglementation croissante du nombre de JIFF* imposés au sein des équipes. « Pour le centre de formation, il s’agit d’un carrefour ». Un carrefour que le staff semble vouloir dépasser en investissant sur un centre de formation flambant neuf qui prendra place au parc des sports du moulin à vent.
Pour information, au niveau réglementaire, pour la prochaine saison, il faudra compter 16 joueurs issus de la formation française en moyenne annuelle sur la feuille de match.
♦ Rivière et Lanta, une présidence bicéphale pour l’USAP
Pour faire taire la critique, mais avant tout pour le soulager de sa charge décisionnelle, François Rivière a proposé à Christian Lanta de le seconder à la tête du club. Jusque-là manager sportif, Christian Lanta, formera avec François Rivière, un duo, un binôme, une direction bicéphale, dénomination encore à définir selon les propres mots de François Rivière. Tous les détails ne sont pas encore réglés. Le contrat, le statut, mais ce qui est certain, c’est que la responsabilité doit s’accompagner du pouvoir, du pouvoir de signature, de représentation.
*JIFF – Jeunes issus de la formation française.
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