Article mis à jour le 8 septembre 2022 à 14:05
Un collectif de Gilets Jaunes n’apprécie guère le choix éditorial de Jean-François Leroy. Le fondateur du festival international de photojournalisme a choisi de consacrer 2 des 24 expositions du Visa 2019 au mouvement des Gilets Jaunes. Avenir Gilet Jaune, se basant sur « les pré-vues » du festival, considère que les reportages choisis montrent les Gilets Jaunes comme « des benêts ou des casseurs ». Jugeant également que « la diversité du mouvement mérite des reportages d’une autre qualité journalistique ».
La réponse de Jean-François Leroy à cette tribune adressée à la presse locale et nationale n’a pas tardé. Il rappelle que « la programmation [de Visa] est le résultat de décisions indépendantes et faites en toute conscience ».
♦ « Ni benêts ni casseurs, mais légitimement mobilisés face à des mesures gouvernementales qui appauvrissent la majorité des Françaises et des Français »
Le collectif de Gilets Jaunes s’interroge sur « le tropisme parisien » de Jean-François Leroy et l’accuse de ne pas avoir fait écho à leur courrier du 25 mai. « Nous sommes affligés que vous ne fassiez aucun effort pour nouer une discussion constructive ». L’intéressé rétorque en rappelant, qu’au contraire, il a bien pris le temps de contacter un des membres du collectif. « Comme je l’ai expliqué par téléphone à Monsieur Bosc, dans une conversation constructive ».
Insistant, « en 31 ans d’existence je n’ai jamais rendu de compte à quiconque, ni à une agence, ni à un journal, ni à un entrepreneur ou propriétaire, ni à une institution ».
En perte de vitesse, le mouvement des Gilets Jaunes, qui tente de trouver un second souffle, est depuis le 17 novembre particulièrement sourcilleux quand il s’agit de la presse. Tantôt à charge contre eux, ne relatant que ce qui fait le buzz, allant même localement jusqu’à des intimidations à l’encontre des journalistes de terrain. Revoir notre lettre ouverte publiée au lendemain de l’acte X et des incidents entre les Gilets Jaunes et des journalistes locaux.
Dans le cas de Visa pour l’Image, ils tentent la même approche, celle de faire pression sur la ligne éditoriale. Considérant que les reportages choisis n’étaient pas ceux représentatifs, et suggérant des angles méritant plus de lumière.
« À titre d’exemple, voici des sujets qui mériteraient d’être largement abordés. La répression policière contre les Gilets Jaunes ou contre les journalistes, les créations artistiques faites par les gilets jaunes ou encore la pauvreté endémique en France. Sur tous ces sujets et bien d’autres, nous pouvons vous présenter des journalistes ayant fait un travail digne d’un évènement international tel que le vôtre ».
♦ Jean-François Leroy demande « de lui faire confiance »
Ce à quoi le collectif Avenir Gilet Jaune rétorque : « Le mouvement des gilets jaunes restera attentif à ce que son image soit montrée de manière réaliste et journalistiquement « neutre ». Et nous serons particulièrement vigilants à l’exposition des violations des libertés publiques ou journalistiques dans notre république. »
♦ Comme un rappel sur la polémique du traitement journalistique de la crise catalane
L’an dernier, déjà, la programmation de Visa pour l’image avait fait polémique quant à son traitement de la crise catalane. En effet, son directeur n’avait pas jugé nécessaire de consacrer une exposition toute entière à la crise qui oppose les nationalistes aux indépendantistes en Espagne. Jean-François Leroy avait néanmoins organisé une projection et un débat sur le sujet. Malgré cela, certains indépendantistes locaux avaient tenté de perturber l’inauguration de la 30ème édition du festival.
Les Gilets Jaunes à l’origine de cette tribune envisagent également des actions lors de Visa 2019. Tels qu’une haie d’honneur à la séance d’ouverture devant le palais des congrès, l’affichage de photos des blessés apposées sur carton, ou des revendications sur banderoles.
Outre les Gilets Jaunes, Visa pour l’image traitera du Yémen, de la Syrie, du recul des droits de l’IVG, du réchauffement climatique ou de la condition animale… Relire notre article sur le sujet.
- À Perpignan, l’appel à ces familles gitanes qui fuient les bancs de l’école - 22 novembre 2024
- Quel point commun entre une brebis et une chauve-souris ? La forteresse de Salses ! - 20 novembre 2024
- Film sur l’Homme de Tautavel : Quel jour et sur quelle chaîne sera diffusé le documentaire ? - 19 novembre 2024