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35e Visa pour l’Image : les coups de cœur du festival international de photojournalisme

35e Visa pour l'Image : les coups de cœur du festival international de photojournalisme

Article mis à jour le 9 septembre 2023 à 08:02

Ce samedi 2 septembre s’ouvre la 35e édition du festival international de Photojournalisme de Perpignan. Jusqu’au 17 septembre, les images de presse du monde entier s’affichent dans les plus beaux édifices de la ville catalane. Deux semaines pour découvrir 25 expositions de ces vigies de l’information qui, parfois au péril de leur vie, captent les clichés qui nous montrent le monde et ses vérités.

Ci-dessous les coups de cœur de la Rédaction, et en premier ceux du fondateur de Visa pour l’Image, Jean-François Leroy, de la vice-présidente de la Région, Agnès Langevine, et du Maire de Perpignan, Louis Aliot.

«Tu ne meurs pas». Révoltes en Iran, le coup de cœur de Jean-François Leroy

Quand on l’interroge sur ses coups de cœur, le fondateur de Visa pour l’Image Jean-François refuse systématiquement de faire un choix. En 2023, Jean-François déroge à cette règle. «Ce sont les révoltes en Iran qui m’ont le plus marqué. Voir cette jeunesse qui se soulève contre le régime des Mollahs, ça m’a bouleversé. C’est aussi une exposition extraordinaire car la plupart des images sont anonymes. Depuis septembre 2022, il est impossible de faire des photos en Iran. Nous avons demandé à Ghazal Golshiri, journaliste iranienne qui travaille au journal Le Monde, de sélectionner des photos et de les vérifier pour l’exposition «Tu ne meurs pas, révoltes en Iran».

Depuis le début de la révolte en Iran, aucun visa n’est accordé aux journaux. Pourtant, sur Twitter et Instagram, il est possible de suivre jour après jour, heure après heure, le soulèvement en marche. Les réseaux sociaux donnent à voir un témoignage direct, photographié, filmé par les Iraniens eux-mêmes, une vérité parallèle à la version des faits selon le régime. L’exposition sur les révoltes en Iran est visible au Couvent des Minimes du 2 au 17 septembre.

«Photographie de l’anthropocène» de James Balog, le choix d’Agnès Langevine

Pour Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, Visa pour l’Image «c’est avant tout l’occasion de montrer l’impact de l’action des hommes et des femmes sur le monde.» Depuis quarante ans, James Balog photographie la beauté des ressources de la nature, mais aussi l’impact dévastateur du changement climatique sur la terre et ses habitants. Dans son exploration des conséquences du comportement de l’homme, il a choisi de se concentrer sur différents événements interdépendants : la fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement des océans, la pollution atmosphérique, les températures extrêmes, et la force destructrice des ouragans, inondations et feux de forêt. Photographie de l’anthropocène de James Balog s’expose au Couvent des Minimes du 2 au 17 septembre.

Le choix du maire de Perpignan pour «Sangre Blanca : la guerre perdue contre la cocaïne» de Mads Nissen

En conférence de presse, Louis Aliot, maire de Perpignan, louait la qualité des expositions de la 35e édition de Visa pour l’Image. Il dévoilait son choix pour l’exposition de Mads Nissen sur la cocaïne en Colombie, faisant un parallèle avec le fléau des stupéfiants à Perpignan. «J’attends de voir l’exposition sur la cocaïne qui ne sévit pas qu’en Colombie. Mais aussi dans beaucoup de nos rues à Perpignan.» Le reportage réalisé pour le Figaro Magazine plonge dans les eaux troubles du trafic de cocaïne et met en lumière le coût humain, en Colombie, de la drogue récréative la plus prisée au monde. Série visible à la Chapelle du Tiers-Ordre.

Arnaud de Made In Perpignan choisit les USA de Mark Peterson et Darcy Padilla

Arnaud, inconditionnel de la culture américaine, est fasciné par les contrastes des États-Unis. «Les USA, c’est bien sûr l’American way of life, Hollywood, les super-héros des comics, les burgers, les Ray-ban de James Dean, et autres Fender aux sonorités Rock’n Roll. Mais c’est un pays finalement jeune qui s’est construit autour du mythe des Pères pèlerins, de la servitude des autochtones d’Amérique, de la ségrégation raciale, avec l’idée qu’on peut se construire un destin en écrasant son voisin. Milices, Ku Klux Klan, armes à feu, religion, communautarisme et lobbies en tous genres font partie de l’ADN des États-Unis.»

«Je crois que Mark Peterson comme Darcy Padilla, mettent en évidence ces paradoxes saisissants et la démesure de cette nation. C’est un pays excessif en tout : de la consommation d’opiacés, aux tueries de masse, en passant par l’assassinat de ses leaders politiques ou la folie autour du football américain universitaire. Un pays où des scientifiques, recluses dans un cagibi par la Nasa parce qu’elles sont afro-américaines, enverront des hommes blancs sur la lune.»

«Le Passé n’est jamais mort» de Mark Peterson

Le reportage de Mark Peterson témoigne de la situation aux États-Unis, de la période précédant l’entrée en fonction de Donald Trump jusqu’aux élections de mi-mandat de 2022. Elles retracent la bataille qui se livre pour conquérir le cœur et l’esprit des citoyens américains. Le photographe qui a démarré ce travail au long cours sur son propre pays aime à citer le romancier William Faulkner : «Le passé n’est jamais mort. Il n’est même jamais passé.»

«California Dreamin’» de Darcy Padilla 

Darcy Padilla est une habituée du Couvent des Minimes et de la Chapelle Saint-Dominique. Le reportage «California Dreamin’» est sa quatrième exposition présentée sur les murs de Visa pour l’Image à Perpignan. Depuis la crise des subprimes 2008, Darcy Padilla documente la montée de la misère et l’augmentation des sans-abri. L’État de Californie, considéré comme la cinquième économie mondiale, a l’un des taux de pauvreté les plus élevés, notamment en raison du coût du logement. Des petits groupes de sans-abri vivent à quelques pas des campus d’Apple, de Google et de Facebook.

Visibles du 2 au 17 septembre, «California Dreamin’» de Darcy Padilla s’affichera à l’ancienne université. «Le Passé n’est jamais mort» de Mark Peterson s’expose au Couvent des Minimes.

Maïté fait le choix de l’interaction animaux-hommes

Pour Maïté, les reportages de Brent Stirton et de Nick Brandt montrent le lien étroit entre l’humain et l’animal. «Aussi évident que l’homme descend du singe, je crois que l’animal est l’avenir de l’homme. Et j’espère que le regard que les êtres sensibles nous portent pourra nous nous rendre cette humanité que nous oublions. Un jour viendra, où l’homme sera contraint d’écouter la souffrance de ses congénères, mais aussi de ces milliards d’animaux qui souffrent en grande partie par sa faute. Si ce jour n’arrive pas, l’être humain n’aura bientôt plus rien d’humain.» Éléphants d’Asie : culture, protection, conflits et coexistence est exposée à l’Eglise des Dominicains, The Day May Break au Couvent des Minimes.

«Éléphants d’Asie : culture, protection, conflits et coexistence» de Brent Stirton

Après «Viande de brousse» en 2022, ou «Guerre d’ivoire» en 2016, en 2023 Brent Stirton revient à Perpignan avec un reportage dédié aux éléphants d’Asie et la nécessité de cohabitation entre le pachyderme et l’homme. «Près de 60 % des éléphants d’Asie vivent en dehors des parcs nationaux, près des hommes, et chaque année leur habitat naturel disparaît un peu plus. L’Asie s’est développée à grande vitesse, mais sans véritable réflexion sur la question de la coexistence pacifique entre hommes et éléphants. (…) En conséquence, des centaines d’éléphants meurent chaque année dans des conflits homme-éléphant, et de nombreuses personnes sont mutilées ou tuées. Pourtant, les éléphants jouent depuis des siècles un rôle fondamental dans les pratiques religieuses, et ils ont également un rôle essentiel dans le secteur du tourisme. Pour les chercheurs, mieux les comprendre permettrait d’éviter une grande partie des conflits qui ont lieu aujourd’hui.»

«The Day May Break» de Nick Brandt 

Plus qu’un photographe, Nick Brandt est un artiste qui veut montrer l’espoir derrière ces destins d’hommes et d’animaux brisés par les changements de leur monde. The Day May Break (Le jour peut se lever) est une série mondiale toujours en cours de portraits de personnes et d’animaux victimes de la dégradation et de la destruction de l’environnement. Les personnages de Nick Brandt sont plongés dans le brouillard et les clichés semblent des dessins entre rêve et cauchemar.

Pauline fait le choix des femmes avec Laura Morton et Stéphanie Sinclair

Pauline se souvient s’être penchée sur le sujet de l’avortement des femmes et surtout la mainmise des hommes sur leur corps. «L’exposition de Stéphanie Sinclair revient sur ce droit fondamental, qui devient parfois une obligation, lorsque le bébé est en mauvaise santé. Mais elle montre que cela doit rester un choix, même si certaines femmes décident de ne pas choisir.» Sur le travail de Laura Morton, Pauline s’interroge sur ces technologies devenues indispensables et qui nous accompagnent au quotidien. «Comment sera le monde de demain ? Un monde dirigé par une intelligence artificielle ou encore par les humains ?» Wild West Tech est exposée à la Maison de la Catalanité. Le reportage de Stéphanie Sinclair est visible au Couvent des Minimes.

«Wild West Tech» de Laura Morton

La lauréate du prix Pierre et Alexandre Boulat en 2022 explore dans Wild West Tech le quotidien et la culture des personnes qui vivent dans la bulle de la Silicon Valley. Leurs vies sont étroitement liées: les «tech people» vivent ensemble, travaillent en réseau, se défient et font la fête ensemble, ce qui leur laisse peu de temps à consacrer au monde non technologique.

«Grosses à haut risque après l’arrêt Dobbs» de Stéphanie Sinclair

Stéphanie Sinclair est une photographe qui revendique son militantisme pour les droits humains. «Grossesses à haut risque après l’arrêt Dobbs» est sa cinquième exposition à Perpignan. Depuis plus de vingt ans, Stéphanie Sinclair documente la détresse des femmes et des filles en situation de vulnérabilité à travers le monde. Avec «Grossesses à haut risque après l’arrêt Dobbs», la photojournaliste américaine a voulu montrer les conséquences de la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Dobbs. Jackson Women’s Health Organization a rendu à chaque État la possibilité de réglementer l’accès à l’avortement. Immédiatement après cette décision, plusieurs États d’Amérique décidaient de rétreindre drastiquement l’accès des femmes à l’avortement. Les photos de Stéphanie Sinclair témoignent du chaos, des incertitudes et du désarroi nés de ce changement brutal de politique sur l’avortement.

Visa pour l’Image 2023, ce sont aussi :

  • lan Berry – Église des Dominicains
  • Giles Clarke – Couvent des Minimes
  • Dimitar Dilkoff – Hôtel Pams
  • Emily Garthwaite – Couvent des Minimes
  • Nanna Heitmann – Couvent des Minimes
  • Tyler Hicks – Couvent des Minimes
  • Pascal Maitre – Couvent des Minimes
  • Sandra Mehl – Couvent des Minimes
  • Ebrahim Noroozi – Couvent des Minimes
  • Paolo Pellegrin – Couvent des Minimes
  • Federico Rios Escobar – Palais des Corts
  • Cristopher Rogel Blanquet – Couvent des Minimes
  • Natalya Saprunova – Église des Dominicains
  • Presse quotidienne internationale – Caserne Gallieni

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Maïté Torres