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Agriculture, alimentation, l’Eurorégion Pyrénées Méditerranée tente de répondre aux défis du changement climatique

Agriculture, alimentation, l'Eurorégion Pyrénées Méditerranée tente de répondre aux défis du changement climatique ?

Article mis à jour le 27 décembre 2023 à 11:09

Ce 17 octobre, l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée ouvrait Cesam, pour Économie circulaire et Solutions durables pour l’Agroalimentaire en Méditerranée. Avec le soutien des fonds européens, ce programme veut atteindre une gestion durable de l’eau et des ressources dans le secteur agroalimentaire des trois territoires, Occitanie, Catalogne, et Baléares.

Parmi les innovations en cours de développement ou sur le point d’être commercialisées, des solutions pour une meilleure valorisation des résidus des eaux usées, la réduction des déchets via la réutilisation des emballages ou encore la stimulation des végétaux par la lumière pour la réduire leur besoin en eau. Ces innovations pourraient aisément trouver leur place dans une série de science-fiction, ce sont pourtant les entreprises basées dans l’Eurorégion qui développent ces solutions.

Des projets en commun contre la défiance qui naît du contexte de tension actuel

Eva Dora Le Besnerais, représentante de la Generalitat rappelait le contexte géopolitique. «Le contexte de tension actuel nous amène à la méfiance, d’où l’importance de créer des projets communs.» C’est par ces mots que la déléguée de la Generalitat ouvrait la présentation de Césam. Attentats terroristes, guerre au proche Orient, guerre en Ukraine, autant de maux qui bouleversent les équilibres politiques mondiaux et avec eux les tensions pour l’alimentation. Après la crise sanitaire et celle pour le blé ukrainien, le secteur agricole et agroalimentaire doit faire face au défi du changement climatique. «Ces changements sont urgents, et pourtant lents à mettre en place« déplore Eva Dora Le Besnerais. Un constat qui justifie pleinement la coopération entre les trois territoires qui constituent l’Eurorégion. Instance actuellement présidée par la Generalitat.

Eva Dora Le Besnerais déléguée de la Generalitat en France et Olivier Ramadour consul général de France à Barcelone.

Virginie Perron porte les projets I3 depuis Bruxelles. «Nous soutenons les investissements interrégionaux en innovation dans leur phase de commercialisation.» Pour l’Europe il s’agit de relever les défis de demain et de répondre aux crises en cours, guerre du blé en Ukraine ou sécheresse.

Le directeur de l’Eurorégion basée à Perpignan, Xavier Bernard Sans, rappelle que l’Occitanie, la Catalogne et Les Baléares sont très dynamiques en termes de recherche avec ses plus de 600.000 chercheurs et ses entreprises innovantes. «Ensemble nous pouvons relever les grands défis, l’eau, l’autosuffisance alimentaire, l’économie circulaire, la réduction des déchets. L’Europe peut paraître loin, mais nous sommes là aussi pour monter que l’on peut ouvrir les portes et les frontières.»

Quels projets concrets d’ici à 2026 ?

Au Palais des Rois de Majorque, partenaires institutionnels et entreprises innovantes présentaient Césam. Ces dernières présentaient leur produit ou technologie, certains à l’état de prototype, d’autres encore à l’état de projet, mais tous devraient être sur le marché dès 2026.

Les solutions contre les emballages à usage unique

Magda Cebrian est la cofondatrice de Go Zero Waste. La startup basée à Barcelone développe des solutions pour réduire les déchets. «Notre prototype permet de réutiliser les contenants. Il s’agit d’un distributeur installé dans les magasins. L’utilisateur pourra ainsi prendre un emballage pour ses courses alimentaires et aura un temps défini pour le ramener. Nous travaillons sur la gestion (collecte et nettoyage) de ces contenants. Notre objectif est, grâce à Césam, d’améliorer la technologique de notre distributeur connecté et de le tester en conditions réelles.»

Didier Lopez, responsable de New Times, dans le Gard. Notre activité est associée à un centre de recherche. «Notre projet vise à diminuer les emballages finaux en facilitant leur réutilisation. Ainsi tout un chacun pourra remplir à nouveau sa bouteille d’huile, de jus de fruit ou son pot de crème. Nous travaillons sur trois machines ; une pour des produits liquides, semi-liquides, ou complexes tel que les jus avec pulpes. Le défi est que le premier consommateur ne collecte pas de la purée et le dernier juste de l’eau. Nos machines doivent être simples pour l’utilisateur et garantir la traçabilité du produit.»

Travailler sur le végétal 

Christine Roynette a confondé Asclépios Tech. L’entreprise basée en Haute-Garonne propose Boxilumix. «Cette solution permet de traiter les végétaux par des signaux lumineux modulés. Une méthode qui réduit les pertes et déchets sur la chaîne de production végétale, diminue le recours aux intrants chimiques et surtout augmente la densité nutritionnelle* des végétaux que nous mangeons.»

Didier Lopez, Christine Roynette et Guillem Soler Junior

Marina Adrover représente la troisième génération d’agriculteurs de Terracor basée à Mallorque sur les Îles Baléares. Fruits et légumes Terracor collaborera étroitement avec Asclepios Tech pour tester sur ses fruits et légumes la nouvelle technologie basée sur la lumière.

Réutilisation de l’or bleu et valorisation des déchets 

Guillem Soler Junior représente l’entreprise Derypol. «Dans le cadre de Césam, nous nous sommes concentrés sur le traitement des eaux résiduelles. De nombreux process ont recours à de l’eau, notamment pour le nettoyage. Notre travail consiste à séparer les résidus de l’eau tout en conservant un maximum d’eau et de la meilleure qualité possible. Ces résidus sont aujourd’hui considérés comme un déchet. Or dans l’agroalimentaire ils peuvent contenir des nutriments. Mais les floculants qui séparent l’eau de la matière interdisent la réutilisation dans le circuit. Le produit que nous développons permet de valoriser ces résidus sans danger.»

Quatre axes de Césam pour une alimentation durable 

L’Eurorégion est cheffe de file du projet Césam dont le budget total s’élève à 3,022M€. Un budget dédié à soutenir les entreprises innovantes du territoire. Les startups soutenues développent des solutions pour répondre à quatre thématiques. L’objectif est de répondre aux enjeux de l’adaptation au changement climatique dans le secteur de la production agroalimentaire ; et notamment en ce qui concerne la ressource eau tout particulièrement impactée sur le territoire eurorégional.

  • Le traitement, le recyclage, la réutilisation des eaux usées.
  • Emballage : Eco-conception / sans plastique, nouveaux matériaux ou solutions circulaires.
  • Optimisation des procédés et procédés circulaires : réduction des déchets.
  • Valorisation des coproduits.

En 2024, l’Eurorégion lancera un appel à projet doté de 900.000 euros pour fédérer une vingtaine de nouvelles startups.

*La densité nutritionnelle d’un aliment est le rapport entre les nutriments et les calories d’un aliment.

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Maïté Torres