Article mis à jour le 7 mai 2023 à 09:13
« Le Livre blanc de la sécurité intérieure prend en compte les enjeux de la sécurité intérieure du XXIe siècle, en dessinant le pacte de protection et de sécurité des Français, plaçant l’humain au cœur de l’action ». C’est en ces termes que le Ministère de l’Intérieur présente son Livre blanc ; fruit d’une concertation d’experts de la sécurité, de préfets, d’agents de terrain, de chercheurs, d’universitaires, d’élus, d’acteurs de la sécurité privée ainsi que de citoyens.
En 332 pages, ce document dresse une approche globale des enjeux de sécurité intérieure et recense près de 200 propositions ; une sécurité dite « à hauteur d’homme ». Depuis sa publication en ligne le 16 novembre, plusieurs médias nationaux ont décortiqué ce Livre blanc ; et en particulier sur son volet technologique. Revue de presse.
♦ Un renforcement de l’utilisation des données personnelles
Selon Médiapart, « entre déclarations grandiloquentes et propositions abstraites, le texte dessine une volonté d’intensifier la surveillance de l’espace public ». Le journal d’information en ligne déclare que « la position sur la vidéosurveillance est similaire à l’argumentaire développé dans la proposition de loi relative à la sécurité globale ».
La vidéo surveillance est considérée comme « un outil indispensable pour la sécurité des citoyens, qu’il faut continuer à déployer ; alors qu’il n’a jamais été aussi implanté dans l’espace public et que les études sur le sujet montrent que la vidéosurveillance n’est utile que dans 1% à 3% des infractions commises sur la voie publique ».
Médiapart
Acteurs Publics aborde la question de l’utilisation des données en affirmant que « l’Intérieur entend aussi utiliser la puissance de l’analyse des données en libre accès sur Internet ; et en particulier les réseaux sociaux pour repérer d’éventuels signaux faibles d’actes malveillants ». Pour l’Intérieur, l’intérêt serait de « structurer sa politique de la donnée, pour mieux identifier les données produites et détenues et pouvoir en tirer tous les bénéfices ».
♦ La biométrie et la reconnaissance faciale au cœur de la sécurité des français
Les données biométriques tiennent une place importante dans le volet technologique de ce Livre blanc. Pour Médiapart, « la biométrie occupe une place centrale dans la police du futur imaginée par les rapporteurs » qui « plaident pour le développement de deux nouvelles technologies d’identification : la biométrie vocale et l’odorologie ».
D’après le Monde, « la refonte politique de ressources humaines, la rénovation des bâtiments, des équipements, l’acquisition de moyens aériens » renforce la volonté de porter le ministère à la frontière technologique.
Une « formule absconse qui recouvre tout à la fois une mise à jour numérique de l’ensemble du ministère et des investissements dans des domaines comme la biométrie, la reconnaissance faciale ou l’intelligence artificielle ».
Le Monde
Acteurs Publics précise que « le développement des technologies d’intelligence artificielle constitue à ce titre un axe de développement important du ministère ; que ce soit pour analyser les données biométriques ainsi collectées (images, sons, odeurs) ou pour faciliter le travail quotidien des agents, avec des outils de commande vocale et de compte-rendu ».
♦ Cristallisation autour de la reconnaissance faciale
Selon l’article en ligne de Francetvinfo, la reconnaissance faciale au sein de l’espace public s’avère un « sujet sensible ». L’article précise qu’une « série d’amendements visant à interdire la reconnaissance faciale dans le cadre de la proposition de loi sur la sécurité globale ont été rejetés en commission parlementaire ».
Plus engagé sur le thème des libertés, Médiapart écrit : « unanimement critiquée pour ses aspects liberticides par les associations de défense des libertés publiques, cette technologie serait pour eux [les auteurs du Libre blanc] l’unique solution pour maitriser techniquement, opérationnellement et juridiquement cette technologie à des fins de protection des Français ».
♦ Les drones au service des forces de l’ordre
Selon Les Echos, ces nouveaux équipements viendront « en contrepartie de l’effort budgétaire demandé sur dix ans ». Le journal cite notamment « la réorganisation de l’administration centrale de la police peut être source d’économies significatives, tout comme la mutualisation de moyens, notamment aériens entre la police et la gendarmerie, et l’externalisation de certaines tâches ou fonctions ».
Acteurs Publics indique que le ministère de l’Intérieur souhaite « franchir le mur technologique » et revient sur l’article 22 de la loi dite de « sécurité globale » ; article relatif aux caméras aéroportées. Le Livre blanc « formalise l’usage des drones à des fins de surveillance par les forces de sécurité, mais aussi par les militaires et secouristes ».
♦ Que sais-je sur la vidéosurveillance à Perpignan
220 caméras (110 sur le centre-ville) et 21 opérateurs de vidéoprotection ; tels étaient les chiffres évoqués par l’ancien maire Jean-Marc Pujol à mi-mandat en juillet 2016.
Lors d’un entretien accordé en janvier 2020, Louis Aliot nous déclarait : « il y a 180 policiers municipaux, dont 27 administratifs. Sur les 6 ans du mandat, il faudrait monter à 200 policiers. […] Les caméras ? Il faudra compter sur un système à reconnaissance faciale en centre-ville. Comme Nice, et notamment devant les écoles. Le vrai premier projet, c’est le retour de la sécurité à Perpignan.
“83% des personnes approuvent la mise en place de caméras de vidéoprotection” selon un rapport du Groupe de diagnostic stratégique réalisé en 2013/2014 pour l’INHESJ*. Avant même la série d’attentats qui a endeuillé la France, l’acceptation du dispositif allait bien plus loin avec “72 % des français qui accepteraient un système de reconnaissance faciale via une caméra”.
// En savoir plus sur la vidéosurveillance :
- Photoreportage | Manifestation anti-loi Sécurité Globale à Perpignan
- Vidéo surveillance – Entre mythe du “vidéo flag” et syndrome du “big brother”
- Louis Aliot – Les grands entretiens politiques des Municipales à Perpignan
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