Article mis à jour le 13 février 2023 à 08:20
C’est à l’occasion de travaux qui prévoient de réaliser un passage entre le Campo Santo et le quartier Saint Jacques que des fouilles archéologiques préventives ont été menées durant 10 semaines. Les archéologues ont eu la surprise de découvrir de nombreux vestiges battis dont les plus anciens datent du Moyen Age.
♦ Des vestiges recouverts dans quelques jours
Un espace qui sera recouvert comme tous les chantiers de fouilles, « au grand regret » de Josiane Cabanas, conseillère au patrimoine de la Mairie de Perpignan. Elle confiait lors de la visite presse avoir demandé à plusieurs reprises lors des chantiers de fouilles que ceux-ci soient « recouverts de verre ». Or il semblerait que la condensation soit un frein pour ce type d’installation.
♦ « On avance dans la connaissance du secteur de la naissance de Perpignan »
Des découvertes « très intéressantes » selon Nicolas Guiradeau de part leur proximité avec le cloître cimetière. Cette proximité explique selon l’archéologue « la densité des vestiges bâtis qui datent sur différentes époques, entre le XIIIème et aujourd’hui ».
Quand le travail a débuté, les équipes ont dû travailler à mettre à jour différents niveaux de sol avant de découvrir ce qui aurait pu ressembler à une partie des remparts. Malheureusement, l’épaisseur des murs n’ont pu étayer cette hypothèse. « Une déception » pour Josiane Cabanas, qui aurait aimé reconstruire encore un peu plus la toponymie du « noyau initial » de Perpignan. « On avance dans la connaissance de ce secteur de Perpignan, on sait que c’est à partir d’ici et en cercles concentriques que la ville est née ».
De nombreux restes d’animaux ont été mis à jour lors de cette campagne d’excavation. Des éléments qui viendraient confirmer les documents sur l’existence d’une boucherie à cet emplacement. Les objets de la vie quotidienne et notamment des céramiques permettent de dater les différents niveaux d’habitation et l’histoire du site, jusqu’à la destruction de la gendarmerie dans les années 80 selon l’élue au patrimoine historique.
Les précédentes recherches réalisées dans le secteur l’avaient été en 2016 après la destruction de l’ancien presbytère qui a permis un accès facilité vers le Campo Santo.
Les fouilles avaient permis de mettre à jour, entre autres, quatre silos à grain datant probablement du IX ou Xème siècle. Carole Puig, archéologue responsable du chantier, indiquait que les nombreuses couches sédimentaires venaient confirmer les connaissances issues des recherches documentaires. Au début du XIII ou XIVème siècle, de nombreuses habitations bordaient l’ensemble architectural existant avant la construction de la cathédrale Saint Jean.
♦ Des fouilles ouvertes au public
Josiane Cabanas nous confirmait qu’il s’agissait d’une chance de pouvoir contempler ces vestiges avant le recouvrement. Depuis les travaux de l’ancienne université réhabilitée en centre ville, les services de la Mairie ont mis en place la possibilité pour le public de visiter les fouilles. « C’est un système que l’on adopte à chaque fois que cela est possible ». Quoiqu’il en soit, l’élue passionnée par l’histoire de Perpignan souhaite organiser une exposition des plus belles pièces découvertes sur ce site.
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