Article mis à jour le 20 octobre 2020 à 19:03
Une enquête téléphonique a permis de mieux comprendre les pratiques de consommation des ménages des Pyrénées-Orientales, et plus largement en Occitanie. Elle montre que les modes de consommation des ménages ont manifestement évolué au cours de ces dernières années. La crise de la Covid-19 a également un impact fort sur notre façon de consommer ; avec notamment une recrudescence de l’e-commerce. Alors, les habitants du département boudent-ils définitivement les « petits commerces » ?
♦ Des pratiques qui changent au fil des décennies
Les types de dépenses de consommation des ménages français ont évolué au cours de ces quatre dernières décennies. En 1988, la part de la consommation courante pour les produits alimentaires représentait 17% du budget des ménages, 23% pour la consommation courante de produits non alimentaires ; soit 40% au total pour les produits de consommation courante.
Dix ans plus tard, cette part totale était descendue à 36%, à 32% en 2008, et à 31% en 2018 avec une baisse significative de la consommation courante des produits non alimentaires qui ne représente plus que 16%. A contrario, le budget consacré au logement n’a cessé de s’accroître ; il représentait 20% du budget des ménages français en 1988, 23% en 1998, 25% en 2008 et 26% en 2018.
♦ Le e-commerce : grand gagnant de la crise sanitaire
Des pratiques, déjà observées depuis quelques années, se sont accentuées avec la crise sanitaire et le confinement. La consommation en mars et en avril a chuté de 22%. 30% des Français ont estimé n’avoir manqué de rien de « matériel » durant le confinement ; et 48% préfèrent désormais acheter avec une marque qui dispose à la fois de magasins et d’une boutique en ligne.
Les supermarchés et la vente à distance ont vu leur fréquentation augmenter au détriment des hypermarchés. De même que des enseignes nationales, qui étaient déjà fragilisées avant le confinement, n’ont pas réussi à se relever. La baisse de fréquentation se remarque également dans les centres-villes et les centres commerciaux, depuis le début de l’été et quelle que soit leur taille.
En revanche, le e-commerce alimentaire a connu un grand boom avec le confinement. Durant cette période, le pourcentage des ventes via les outils digitaux des grandes enseignes a augmenté de 66% de moyenne ; avec même un pic à 100% en plein confinement. Par ailleurs, sur les deux dernières semaines de mai, 1 client sur 3 était un nouvel utilisateur du e-commerce. Mais les Français ne sont pas limités qu’à l’alimentaire pour faire leurs courses en ligne, puisque 42% d’entre eux ont recours à l’e-commerce pendant le confinement pour acheter des produits non alimentaires.
Pour approfondir le sujet : Grand Entretien avec Auchan – Quel avenir pour l’hypermarché de Perpignan Porte d’Espagne ?
♦ Le déclin des commerces traditionnels
Pour réaliser leurs achats (tous produits confondus), les ménages des Pyrénées-Orientales ont leurs préférences. 72% se rendent dans les grandes surfaces (contre 68% au niveau régional et 70% au niveau national), 18% dans les commerces de moins de 300m2 et 7% choisissent la vente à distance. Le commerce traditionnel a donc perdu 5 points de parts de marché en 10 ans, au profit des grandes surfaces et de la vente en ligne.
♦ Les produits alimentaires : la principale source de dépenses des ménages
En 2020, sur les 11.795€ des dépenses de consommation annuelle des ménages catalans, les produits alimentaires représentaient 52%. Cette part est relativement stable par rapport aux années précédentes (53% en 2004 et 49% en 2010). Dans les Pyrénées-Orientales, 79% des produits alimentaires sont achetés en grandes surfaces. C’est plus que la moyenne régionale (75%) et quasi similaire au niveau national (80%).
Concernant les produits non alimentaires achetés par les ménages des Pyrénées-Orientales, 63% sont effectués en grandes surfaces. Là encore, c’est plus qu’au niveau régional (60%) et proche de la moyenne nationale (62%).
Les produits alimentaires achetés en ligne dans le département représentent 14% de part de marché ; soit 186 millions d’euros. Cette fois, c’est proche de la moyenne régionale (13%) et supérieur au niveau national (10%). En 2020, les achats non alimentaires les plus fréquents ont été les accessoires, la maroquinerie et la bijouterie (23%), suivi de la téléphonie et de l’informatique (19%) puis du matériel de sport (18%) et de l’électroménager TV Hi-Fi (18%). Là encore, cela s’explique sans doute par le confinement mis en place durant plusieurs semaines.
♦ La métropole de Perpignan : le seul pôle d’attractivité commerciale du département
Le territoire de Perpignan est le seul pôle majeur du département ; le chiffre d’affaires des intercommunalités s’établit à 1.550 millions d’euros. La part des produits alimentaires et non alimentaires est équivalente (50% de chaque). Cette attractivité commerciale de l’agglomération de Perpignan se reflète sur les bassins de vie : le taux de rétention, tant pour les produits alimentaires que pour les produits non alimentaires, y est inférieur à 20%.
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