Article mis à jour le 7 mars 2019 à 18:08
C’est la sortie médiatique du 1er mars de l’adjoint à la culture qui a mis le feu aux poudres. Une prise de parole dans les médias de Michel Pinell à propos des travaux d’adaptation du théâtre municipal pour accueillir les étudiants de la faculté de droit à partir de 2020. Des travaux pour lesquels l’adjoint à la culture, s’était ému de l’absence de cabinet extérieur d’architecture. Une démarche qualifiée « d’anormale tant sur la forme que sur le fond » par Jean-Marc Pujol. Ce dernier de nous confier « quand on est dans une équipe, on ne joue pas contre son camp ! ».
♦ Danièle Pagès « fait l’unanimité dans le milieu de la culture »
Mais pas seulement car elle est une fidèle de la première heure, et fut candidate sous l’étiquette Les Républicains lors des précédentes élections législatives. Elle s’est inclinée face à Laurence Gayte élue sous la bannière En Marche. Danièle Pagès devrait donc avoir la délégation de la culture en plus des ressources humaines dans son giron municipal. Pour cela, elle devrait être secondée par un conseiller municipal, nous indiquait le Maire de Perpignan.
Des couleurs présidentielles qui ont séduit parmi les rangs du maire LR Jean-Marc Pujol. Tout d’abord, son ancien premier adjoint désormais député de la première circonscription, et aujourd’hui candidat déclaré aux municipales de 2020. Puis en novembre 2018, Isabelle de Noëll-Marchesan, attachée parlementaire et suppléante de ce même député, a claqué la porte de la mairie des quartiers Sud. Deux personnalités dont Michel Pinell « like » régulièrement les publications sur les réseaux sociaux et dont il fréquente les réunions publiques.
♦ « Une démarche anormale » pour Jean-Marc Pujol
Interrogé sur la réunion qui a suivi l’interview de Michel Pinell, Jean-Marc Pujol nous confie : « Je ne comprends pas, il a dans sa délégation le sujet du théâtre depuis plus d’un an. Et il ne m’a jamais saisi d’aucun problème avant la tribune de l’ASPAHR*. Sur la forme, il ne m’a pas non plus informé de sa sortie médiatique. Quand j’ai pointé du doigt cette situation anormale, il s’est emporté m’indiquant sa volonté de démissionner ».
Sur une éventuelle recomposition en vue des prochaines élections, le maire nous indiquait, « non, ce n’est qu’un épiphénomène, un sujet anecdotique, Mais quand on est dans une équipe, on ne joue pas contre son camp. Il faut protéger la totalité de l’équipe ».
Néanmoins, ce départ intervient dans la foulée de celui d’Isabelle de Noëll-Marchesan ancienne maire des quartiers sud. Un départ acté par la démission de celle qui est aussi conseillère départementale avec le député de la première circonscription.
♦ Le théâtre municipal au cœur de la campagne électorale
Le 1er mars dernier, dans les colonnes du journal local, Michel Pinell se disait inquiet sur les travaux entrepris en l’absence de cabinet extérieur. « J’ai toujours été favorable à cette mutualisation avec les étudiants, mais là, je m’étonne que l’on n’ait pas fait appel à un cabinet d’architecture pour la conception du projet ». Il déclarait s’être ému, par courrier auprès du maire, de ces travaux sans supervision extérieure. Suite à cette sortie publique, Jean-Marc Pujol avait demandé à l’entendre très rapidement.
L’ASPAHR s’est depuis les prémices de ce projet, toujours positionné contre l’idée d’une mutualisation de ce théâtre sous-exploité et qui, selon les services municipaux, nécessitait des travaux de rénovation.
Le 27 février dernier, l’association, particulièrement critique vis-à-vis des projets urbains de la municipalité (relire notre article sur le sujet), diffusait un communiqué de presse. Dans ce document, l’association s’étonnait de l’ampleur des travaux. « Il s’agit bien d’un gros chantier de 1,3 million d’€ qui va dénaturer notablement ce théâtre à l’italienne édifié en 1812 ».
Listant le détail des modifications apportées au bâtiment situé sur la place de la République.
- « Le plancher, en partie en bois, va être remplacé par une dalle en béton armé qui va modifier l’exceptionnelle acoustique de la salle ».
- « Les 6 loges donnant sur la scène vont être neutralisées pour faire passer des gaines de climatisation et les dessous des balcons vont être ornés de tuyauteries de ventilation. La salle Cocteau, transformée en sarcophage, va être cloisonnée. Partout, les espaces libres sont cloisonnés pour créer des sanitaires supplémentaires ».
- « Le hall d’accueil va se trouver réduit à un couloir de 2 mètres, afin de permettre l’installation de quatre blocs de sanitaires ».
Le collectif a lancé une pétition en ligne qui a recueilli, à l’heure où nous écrivons, 582 signatures, loin des 8790 signatures lors d’une précédente pétition qui n’avait pourtant pas fait reculer le maire dans son projet.
♦ Des « travaux invasifs » et en « infraction avec la loi » ?
Des travaux que l’association qualifie de « très invasifs ». Selon Jean-Bernard Mathon, président de l’association « ces travaux sont de nature à changer purement et simplement l’affectation du bâtiment et par là même devraient être supervisés par le ministère de la culture ». Michel Pinell de déclarer, « la solution choisie par le maire est probablement en infraction avec la loi », accusation que réfute très fermement Jean-Marc Pujol. Ce dernier de répondre par voix de presse indiquant être en possession d’une lettre du ministère validant le projet.
Michel Pinell de contester : « Il serait intéressant de connaître la date de cette lettre. Elle doit dater de l’époque où les travaux ne portaient que sur le rez-de-chaussée ». Or, le maire insiste, le projet n’a pas changé d’un iota depuis son origine. Il s’agit d’une mise aux normes, « le bâtiment n’était pas chauffé, n’avait pas de sortie de secours aux normes et les planchers en bois étaient à moitié effondrés ».
*Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais
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