Article mis à jour le 4 octobre 2024 à 09:25
Ce 24 octobre, lors du conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole, les élus ont voté pour remplacer Louis Aliot en tant que membre du conseil d’administration d’Habitat Perpignan Méditerranée, « l’office HLM de la communauté urbaine ». À l’issue du vote, seulement 25 des 31 élus du groupe de Louis Aliot ont soutenu le candidat proposé par ce dernier. La majorité, 42 élus, lui a préféré Bruno Nougayrède, élu d’opposition à la mairie de Perpignan.
Un départ pour « raison personnelle »
En 2021, Louis Aliot en avait pourtant fait une question de principe. Après des allégations d’utilisation abusive des moyens de l’office des HLM durant la campagne des municipales, Louis Aliot voulait siéger au conseil d’administration de cet établissement stratégique ; d’autant qu’il est vice-président de PMM en charge, entre autres, de la rénovation urbaine. Mais qui dit élection, dit présence plus que souhaitée aux réunions et selon nos informations. Louis Aliot n’aurait assisté qu’à 1 des 14 réunions du conseil d’administration d’Habitat Perpignan Méditerranée.
Difficile dans ce cas de veiller au bon fonctionnement de l’établissement. Louis Aliot a donc fait le choix de démissionner provoquant ainsi un nouveau vote. Avant le vote, la présidente de l’Office des HLM sous la précédente mandature, élue depuis dans l’opposition, Fatima Dahine, s’est enquise des raisons de ce geste. « Qu’est ce qui a motivé votre démission au sein de l’ESH Monsieur Aliot ? Y-a-t-il quelque chose de particulier ? ». La réponse de Louis Aliot, pour cause de micro coupé, fut relayée par Laurent Gauze, « une raison personnelle ». Un motif qui laisse la part belle à toutes les suppositions.
C’est donc Bruno Nougayrède, membre du groupe d’opposition à la mairie de Perpignan qui a présenté sa candidature à ce poste. Un vote sans appel avec 42 voix en faveur de Bruno Nougayrède et seulement 25 pour le candidat de Louis Aliot, Jean-Yves Gatault. Quelques minutes plus tôt, le groupe de Louis Aliot avait également été mis en minorité lors du remplacement, pour cause de députation, de Sophie Blanc en tant que représentante PMM à l’Assemblée des territoires. Fatima Dahine fut élue par 38 voix contre 22 en faveur de Frédéric Gourrier. Un signe de plus du poids relatif des élus de la majorité municipale perpignanaise au sein de la communauté urbaine ?
Une présence de Louis Aliot fluctuante selon les instances de PMM
Le vice-président du Rassemblement National est actuellement investi dans la campagne interne de son parti. Une nouvelle campagne qui succède à la Présidentielle et aux Législatives où Louis Aliot était 3 jours par semaine à Paris selon ses déclarations faites aux journalistes présents à Baixas en août dernier. Également adjoint à la sécurité de la ville, le maire de Perpignan vient également de se lancer dans l’élection partielle du canton 10 du conseil départemental. Dans ce contexte, dans un document adressé aux 36 maires des communes de PMM, Louis Aliot s’affiche dans le fond du classement en termes d’assiduité.
S’il obtient une « note » supérieure à la moyenne en conférence des maires (53%) ou en réunions du bureau (52%) et excelle lors des conseils communautaires (81%), il n’est guère présent lors des réunions de l’Agence de Développement Économique (38%) ou au conseil d’administration de l’Entreprise Sociale pour l’Habitat (7%) dont il vient de démissionner.
Il écope même d’un 0 pointé par trois fois : en tant que représentant de PMM auprès du SDIS, le service d’incendie et de secours, ainsi que du syndicat mixte du Scot* ou de l’établissement foncier local.
Louis Aliot est le seul des 88 élus de PMM à ne s’être jamais rendu à 3 des 6 organismes auprès desquels il est élu. Des rôles pour lesquels l’élu ne perçoit d’ailleurs aucune indemnité ; seule sa vice-présidence de PMM lui octroie 17.735€ annuels. Selon l’ONG « Votewatch », alors qu’il était député européen en 2016, Louis Aliot figurait parmi les dernières places du classement avec 74.53 % de participation aux votes. Seuls, Jean-Marie Le Pen et Renaud Muselier faisaient moins bien avec, respectivement, 52,49 % et 59,40 % de taux de présence.
*Scot, le Schéma de cohérence territoriale (Scot) est l’outil de conception et de mise en œuvre d’une planification stratégique intercommunale.
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