Article mis à jour le 13 mai 2021 à 11:41
Les premières cartes tombent sur le tapis des Départementales ; tout comme les premières têtes. François Lietta s’est ainsi vu refuser le renouvellement de son adhésion au parti Les Républicains. En coulisse, les tractations vont bon train avec une constante : les étiquettes continuent de valser bien après la fin des soldes. Jean Sol portera la liste les Républicains ; avec un éventuel soutien des ex-LR macronistes œuvrant sous l’étiquette Agir*. Le Mouvement Démocratie Locale s’affiche sans étiquette ; mais bénéficie ouvertement du soutien de Louis Aliot ; maire de Perpignan et cadre du Rassemblement National… Les binômes des candidats des 17 cantons devraient se dévoiler dans quelques semaines.
♦ Le chargé de protocole de Louis Aliot crie à la chasse aux sorcières
Adhérent depuis 2006, et président de la fédération Les Républicains 66 de 2016 à 2018, François Lietta n’excluait pas de se présenter aux élections internes qui se tiennent les 12 et 14 avril. À la suite de ses déclarations dans nos colonnes le 23 février dernier, les instances Les Républicains ont fait le choix de l’exclure du mouvement « compte tenu du poste occupé auprès de Monsieur Aliot ».
Dénonçant une chasse aux sorcières, François Lietta est désormais en discussion pour porter sa ligne politique auprès d’un autre mouvement ; notamment pour les prochaines élections départementales. « J’ai été contacté par Monsieur Cavalière, et je discuterai avec lui. Mais de là à ce que l’on tombe d’accord, je ne sais pas ».
Pour rappel, Monsieur Cavalière intégra la 3e place sur la liste du député En Marche Romain Grau lors des dernières municipales. Avant d’appeler à voter Louis Aliot lors du second tour. Depuis, l’ancien président du tribunal de commerce a lancé un mouvement avec Anaïs Sabatini ; élue dans la majorité municipale de Louis Aliot. Le Mouvement Démocratie Locale – qui s’affiche sans étiquette en vue de l’élection départementale – est clairement soutenu par le cadre du Rassemblement National Louis Aliot.
♦ François Lietta se voyait déjà….
François Lietta déclarait dans notre article du 23 février vouloir que Les Républicains portent une ligne claire à droite ; et qui n’écarterait pas de négocier avec le Rassemblement National. L’ancien patron des jeunes LR des Pyrénées-Orientales se retrouve aujourd’hui sans parti.
« Mon idée de départ était de devenir président, parce que j’étais persuadé que j’allais gagner. Je sais que la ligne que je porte est majoritaire. Pour porter une autre ligne que celle de Christine [Gavalda-Moulenat actuelle présidente des LR66], qui est celle de faire une alliance avec LREM. Je voulais remettre à plat les investitures qui se dessinent en recyclant les anciens du parti socialiste ; et potentiellement me positionner ».
François Lietta évoque entre les lignes un éventuel binôme entre l’actuelle présidente des Républicains et le maire de Canohès, Jean-Louis Chambon sur le canton 10. Pour mémoire, Jean-Louis Chambon avait été élu en 2015 avec l’étiquette socialiste dans la majorité de la présidente Hermeline Malherbe. Mais en 2017, et alors qu’Hermeline Malherbe se présentait pour un second mandat en tant que sénatrice face à Jean Sol (Les Républicains), c’est le maintien de Jean-Louis Chambon qui permit à Jean Sol d’être élu et d’évincer la socialiste. À l’époque Hermeline Malherbe avait déclaré “Si la droite gagne, c’est grâce à un 3e candidat masqué” ; désignant son ancien compagnon de parti Jean Louis Chambon. À l’époque, ce coup de pouce de Jean-Louis Chambon n’avait guère offusqué le président de la fédération des LR, qui n’était autre que François Lietta. Relire notre article du 24 septembre 2017.
♦ Jean Sol candidat à la présidence du département, Euzet à la négociation
Hasard du calendrier, alors que l’éviction de François Lietta était rendue publique, le sénateur Jean Sol a adressé aux rédactions sa candidature sous le slogan « Plus forts ensemble ». Il en appelle à l’union sous la bannière de la droite et du centre.
« Il nous faut écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire de notre pays catalan ; après 25 ans de gestion d’une même majorité aujourd’hui essoufflée. Le faire dans un esprit de large union, d’ouverture et de tolérance. Il faut le faire en mettant notre équipe au service de tous les cantons, de toutes les communes et de tous les habitants qui, dans leur diversité et leur identité, composent les Pyrénées-Orientales, de la montagne à la mer ».
Ces propos augurent-ils d’une union avec En Marche sous les couleurs d’Agir ? La position est complexe puisque, lors des précédentes élections, c’est Jean Castex, aujourd’hui premier Ministre En Marche, qui portait les couleurs de la droite pour battre la gauche d’Hermeline Malherbe. Le même Jean Castex qui aujourd’hui a mandaté le député Agir* de la 7e circonscription de Sète, Christophe Euzet pour tenter de faire une union dans le département des Pyrénées-Orientales. Nous avons rencontré ce dernier qui ne cache pas être en cours de discussion avec l’ensemble des formations de droite. L’enseignant à l’université de Perpignan a été élu député sur Sète bénéficiant de l’engouement de l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron.
*Agir est le mouvement des anciens membres de l’UMP qui ont rejoint la majorité d’Emmanuel Macron sans pour autant adhérer à La République En Marche. Ancien soutien de François Fillon et patron d’Agir, Franck Riester est aujourd’hui ministre délégué du commerce extérieur ; après avoir été ministre de la culture d’Emmanuel Macron de 2018 à 2020.
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