Article mis à jour le 12 décembre 2022 à 08:26
Le 7 mai dernier, le sénateur Les Républicains a présenté sa dreamteam. La droite et le centre seront présents sur seulement 13 cantons sur 17. L’équipe « Plus fOrts ensemble » affiche une ambition certaine pour atteindre son objectif. Minée dès le départ par des tergiversations sur la ligne politique, l’équipe de Jean Sol devra se battre pied à pied pour espérer accrocher les 9 cantons nécessaires pour obtenir la majorité au conseil départemental.
♦ « Un département essoufflé après 23 ans de la majorité en place »
Le conseiller départemental sortant, Jean Sol, égrène dès le début de sa présentation « les chiffres très alarmants. 14% de taux de chômage et plus de 23.000 bénéficiaires du RSA. Le RSA s’est envolé de près de 90M€ ».
« De la pauvreté, un déclassement, de la précarité, de l’assistanat, des fraudes, de l’insécurité ; un manque de reconnaissance et de notoriété », voilà les principaux maux du département selon Jean Sol. Pour le sénateur, les habitants demanderaient « un changement de paradigme, plus de transparence dans la gestion de l’argent public, plus d’écoute, d’interactivité et de proximité ».
♦ Jean Sol veut aller, comme Pierre de Coubertin, « plus vite, plus haut, plus fort »
Pierre de Coubertin, également auteur de la maxime, « l’important c’est de participer »… À moins que la référence à l’homme des Jeux Olympiques de l’ère moderne de Jean Sol ne soit un clin d’œil à Jean Castex ? Pour rappel, Jean Castex, élu d’opposition sur le canton des Pyrénées Catalanes, est devenu en 2017 délégué interministériel chargé de l’organisation des jeux olympiques de Paris 2024. Avant de devenir « Monsieur déconfinement » au cœur de la crise sanitaire, puis premier ministre en juillet 2020.
Pour répondre à la question des relations entre l’équipe « Plus fOrts ensemble » et Jean Castex, Jean Sol a préparé une note qu’il lit consciencieusement. Ce vendredi, Sol rimait avec fiche Bristol. « Je suis ami de longue date avec Jean Castex ; j’apprécie ses qualités en tant qu’élu de notre territoire. Mais si nous partageons une ambition commune, nous avons néanmoins clairement nos différences ».
Parmi les ambitions communes, Jean Sol cite le souhait de sortir le département de l’essoufflement après 23 ans aux mains de la majorité en place. Parmi les différences, Jean Sol rappelle que Jean Castex « a fait le choix de rejoindre Emmanuel Macron » et de quitter sa famille politique. « Si nous sommes nombreux à être satisfaits que les Pyrénées-Orientales soient représentés au plus haut sommet de l’Etat, cela ne veut pas dire et que nous défendions toutes les décisions gouvernementales ».
♦ Le dossier « Alain Ferrand »
Parmi les embûches, et pas des moindres, pour l’équipe de Jean Sol, figure le canton 4, « La Côte Salanquaise ». Pour rappel, le jour même du dépôt des candidatures, Alain Ferrand, le maire du Barcarès et longtemps membre des Républicains était en garde à vue. Il a depuis été libéré avec contrainte de se tenir éloigné du département, et mis en examen pour « extorsion en bande organisée, concussion et destruction de preuves ».
Jean Sol de répondre laconiquement « Monsieur Ferrand ne fait pas partie des Républicains depuis quelques années. Sa présence dans l’équipe a été un temps évoquée ; mais vous comprendrez que dans le contexte actuel, il serait difficile de travailler dans la sérénité ».
Le maire de Saint-Cyprien Thierry Del Poso de rebondir sur ce point : « Monsieur Alain Ferrand a été à un moment donné considéré comme une option pour être candidat avec nous. Ensuite, et avant même que Jean Sol ne valide sa candidature et le binôme, il s’est autoproclamé membre de notre liste. Il s’est aussi autoproclamé membre des Républicains. Mais Jean Sol n’a pas validé la candidature de Monsieur Ferrand ».
♦ Les autres cailloux dans les chaussures de « Plus fOrts ensemble ».
À propos l’absence de binômes de « Plus Forts ensemble », Jean Sol a décliné les 5 critères requis pour faire partie de l’équipe. Les candidats « appréciés et reconnus sur chaque canton ». Jean Sol a souhaité des candidats « qui ont une vraie vision pour le département et qui partagent des valeurs telles que la probité, la bienveillance, le sens de l’intérêt général ». Et des candidats qui viennent « pour travailler et pour servir le territoire ». Donc en clair, selon Jean Sol, sur les 4 cantons où son équipe n’est pas présente, les candidats ne répondaient pas à ces critères.
Sur ce canton 4, se pose une autre problématique à Jean Sol : le maire de Claira, membre des Républicains est en binôme avec la maire de Saint-Hippolyte, élue de la majorité sortante de gauche. Jean Sol de répondre « Sur ce canton, je ne soutiendrai aucun candidat ».
Gilles Foxonet, maire de Baixas et membre des Républicains, a finalement choisi d’être soutenu sur le canton de l’Agly par Louis Aliot, maire Rassemblement National de Perpignan. « Il n’y aura d’alliance avec personne. Nous avons choisi nos candidats selon les 5 critères annoncés. En ce qui concerne Monsieur Foxonet, il est vrai que nous lui avons proposé de rejoindre nos rangs, il a fait son choix. Chacun assume ses responsabilités. J’aurai souhaité que Monsieur Foxonet nous informe plus tôt ; et là nous aurions eu sûrement mis en place une équipe ».
En 2015, l’équipe de Jean Castex, dont Jean sol était déjà membre, avait fait le choix de s’afficher devant la fierté des Catalans, le Canigou. Mais, erreur de communication ou d’imprimeur, les candidats posaient fièrement devant un Canigou renversé. En 2020, l’équipe « Plus Forts Ensemble » a également choisi le Canigou, qu’il a bien pris soin de mettre en valeur dans le bon sens.
♦ « Plus fOrts ensemble », un projet en 7 grands axes.
« Un département à la traîne qu’il faut faire passer à la grande vitesse ». Pour Jean Sol et son équipe, il y a d’un côté « des gens qui se battent et de l’autre des élus en charge depuis 23 ans qui n’écoutent plus, qui n’agissent plus ». Les binômes présentés par la droite et le centre souhaitent « un département serein, ou tout le monde se sent en sécurité ». Pour Jean Sol, la sécurité est l’affaire de tous. « Nous intégrerons un volet sécurisation dans nos actions ». Sans oublier « la lutte contre toute forme de radicalisation ou de violences intra-familiales ».
Parmi les grands axes, le développement économique et une montée en gamme d’un tourisme d’identité. « Nous ne pouvons rester passif face à la hausse du chômage. Chaque euro dépensé le sera pour le développement économique et le bien-être des habitants ».
Pêle-mêle, « le département doit figurer sur le podium de la transition écologique, la protection du monde vivant et les mobilités douces ». Jean Sol souhaite également que la santé soit au plus près de chacun. Il envisage de mettre en place un plan de vie pour les aînés et les personnes en situation de handicap.
♦ « Non à la précarité, non à la fraude et à l’assistanat ! »
Selon le conseiller départemental d’opposition, un équilibre est plus que nécessaire entre les droits et les devoirs de chacun, « sinon c’est la gabegie ». Jean Sol s’engage qu’après la victoire, et l’audit qui sera réalisé, « à demander des contreparties aux aides distribuées ».
Questionné sur la nature de ces contreparties, Jean Sol précise : « Ne nous affolons pas ! L’objectif c’est de donner à chacune et à chacun la possibilité de retrouver un travail. […] Je suis contre une certaine forme d’oisiveté. Quels que soit les aides ou le salaire, il faut rendre à notre société un petit peu. […] Il faudra par exemple augmenter le nombre de chantiers d’insertion. Nous savons qu’on ne remettra pas tout le monde au travail ; mais on ne peut pas rester indifférents face à 14% de chômage ». Questionné sur d’éventuelles sanctions, Jean Sol rassure : « je n’en suis pas encore là ».
♦ Les 13 binômes « Plus fOrts ensemble »
Cliquer ici pour afficher les candidats par canton
- Canton 1 – Les Aspres : Delphine DANAT, agricultrice et éleveuse, diplômée en éthologie, très impliquée au service du bien-être animal. Et Olivier PARRA, agriculteur, chef d’une entreprise adaptée pour personnes en situation de handicap, coordinateur départemental de l’AFM Téléthon.
- Canton 2 – Le Canigou : Fabienne BARDON, ancienne maire de Sahorre. Et Claude FERRER, maire de Prats-de-Mollo-la-Preste.
- Sur le Canton 3 – La Côte Sableuse : Armande BARRERE, adjointe au maire de Canet-en-Roussillon, conseillère départementale sortante. Et Thierry DEL POSO, maire de Saint-Cyprien, conseiller départemental sortant.
- Canton 6 – Perpignan 1 : Annabelle BRUNET, docteur en droit, avocate, conseillère départementale sortante. Benoît CASTANEDO, infirmier, président du club de rugby du Foyer Laïque du Haut Vernet, président de commission nationale à la fédération française de rugby à XV.
- Canton 7 – Perpignan 2 : Laurence AUSINA, enseignante, maire de Bompas. Jean SOL, sénateur, conseiller départemental sortant.
- Canton 8 – Perpignan 3 : Laurence MARTIN, commerçante, conseillère municipale de Perpignan. Et Pierre BARBÉ, commerçant, ancien adjoint & président de l’Office du Tourisme de Perpignan.
- Sur le Canton 10 – Perpignan 5 : Christine GAVALDA-MOULENAT, conseillère municipale de Perpignan. Jean-Louis CHAMBON, maire de Canohès, conseiller général sortant.
- Canton 11 – Perpignan 6. Chantal GOMBERT, chef d’entreprise perpignanaise, conseillère municipale de Perpignan. Laurent LOPEZ, 1er adjoint au maire de Toulouges.
- Canton 12 – La Plaine d’Illibéris : Laetitia ARMENGAU, exploitante agricole. Avec François BONNEAU, maire de Latour-Bas-Elne.
- Canton 13 – Les Pyrénées Catalanes : Joëlle URRUTIA-CALVET, adjointe au maire de Saillagouse, déléguée à la Communauté de Communes Pyrénées-Cerdagne. Elle est en tandem avec José MONTESSINO, maire d’Eus, Président de l’Office de Tourisme Intercommunautaire Conflent-Canigou.
- Canton 14 – Le Ribéral : Nathalie PIQUÉ, adjointe au maire de Pézilla-la-Rivière, conseillère départementale sortante. Et Robert VILA, maire de Saint-Estève, président de Perpignan Méditerranée Métropole, conseiller départemental sortant.
- Canton 16 – La Vallée de la Têt : Armelle REVEL-FOURCADE, maire de Le Soler. Jacques GARSAU, maire de Millas.
- Canton 17 – Vallespir-Albères : Aurélie ROCA, juriste. Et Yves PORTEIX, maire de Sorède, président du SIVU des Albères.
Découvrez l’ensemble des 96 binômes candidats aux élections départementales.
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