Élections 2022 | Quels habitants ont boudé les urnes en Occitanie ?

En Occitanie, 38% des inscrits sur les listes électorales ont participé à tous les tours des élections présidentielles et législatives. C’est mieux que la moyenne française de 36% ; mais moins bien que la région Nouvelle-Aquitaine et ses 42% ainsi que la région Bretagne et Pays de Loire avec 39% chacune. Dans la région, 47% des inscrits ont eu recours au vote intermittent, c’est-à-dire qu’ils ont participé à une partie des scrutins seulement. 15% ont préféré s’abstenir à chaque tour. En comparaison, en 2002, 52% des personnes inscrites sur les listes électorales en Occitanie s’étaient rendues dans les urnes à tous les tours.

Cette abstention systématique augmente régulièrement dans la région entre 2007 et 2022 ; passant de 8% à 15%. De 2002 à 2012, le vote systématique était majoritaire en Occitanie. Mais les élections de 2017 et 2022 ont vu les tendances s’inverser. L’abstention systématique et le vote intermittent ont progressé. Depuis 2017, le vote intermittent est même devenu majoritaire (49%) ; même si un léger recul apparaît en 2022 (47%).

Depuis toujours, l’élection présidentielle mobilise beaucoup plus que les élections législatives, dans la région Occitanie, comme dans le reste de la France. En 2022, 71% des inscrits en Occitanie ont voté lors des deux tours, contre seulement 41% pour les élections législatives.

Toutefois, il faut noter que l’élection présidentielle de 2022 a moins mobilisé les habitants d’Occitanie cette année. La participation aux deux tours diminue de 4 points entre 2017 et 2022. Concernant les élections législatives, celle-ci reste stable.

En Occitanie, comme en France, la participation augmente avec le niveau de diplôme dixit l’Insee. Chez les 25 ans et plus, 46% des diplômés de l’enseignement supérieur se sont systématiquement rendus dans les urnes en 2022. Seuls 31% des non diplômés de 25 ans et plus sont dans ce cas. Ceux qui ne possèdent aucun diplôme sont plus nombreux à s’abstenir de façon systématique (27%) que les diplômés du supérieur (8%).

Dans la région, les cadres vont plus voter que les ouvriers et les employés. 43% des cadres ont voté de façon systématique, 50% ont participé au moins une fois et 7% se sont abstenus à chaque tour. 27% et 34% des employés ont voté à chaque tour des élections en 2022.
Les demandeurs d’emploi sont très nombreux à s’abstenir systématiquement (22% contre 12% des actifs).

Un quart des inscrits de moins de 30 ans n’ont voté à aucun scrutin en 2022 en Occitanie. Par ailleurs, parmi ceux qui ont voté, le vote intermittent dépasse le vote systémique. Cela indique que les jeunes ont boudé les urnes cette année.

À partir de 30 ans, la participation systématique croît avec l’âge. Elle passe ainsi de 25% chez les 30-39 ans à 35% chez les 40-49 ans pour atteindre 59% chez les 70-79 ans. L’abstention systématique diminue jusqu’à 39 ans puis se stabilise entre 7 et 11% pour les électeurs de 40 à 79 ans. Les 60-69 sont les plus rigoureux et détiennent le taux d’abstention systématique le plus bas.

En revanche, comme pour les derniers scrutins, l’abstention systématique explose chez les électeurs de 80 ans et plus ; ils détiennent même le record d’abstention. Ces derniers, souvent en perte d’autonomie, n’ont malheureusement plus la possibilité de se rendre aux urnes. Cependant, chez ces électeurs, le vote systématique reste plus important avec un taux de 38% ; soit près de trois fois plus que chez les moins de 30 ans (14%).

Parmi les plus jeunes inscrits sur les listes électorales, les 18-24 ans, 15% ont systématiquement voté à chaque tour des élections en 2022, 59% ont voté de façon intermittente et 26% se sont abstenus à tous les scrutins.

En Occitanie, 275.000 mandants ont donné au moins une procuration à 304.000 mandataires pour les élections de 2022. Dans la région, 7% des électeurs ont été mandants au moins une fois en 2022 ; un chiffre similaire à la moyenne nationale. La proportion de personnes donnant procuration est cependant plus importante au second tour, notamment des élections présidentielles.

Ce sont les jeunes qui utilisent le plus souvent la procuration. Les mandataires, quant à eux, sont plus nombreux parmi les électeurs de 50 à 69 ans. Les profils socio-économiques des mandants et des mandataires sont semblables. Cela pourrait signifier que les procurations sont données au sein des familles. Toutefois, mandants et mandataires, ont des niveaux de vie élevés et appartiennent à des catégories sociales favorisées.