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Viens chez moi, j’habite chez une copine : mythe ou réalité ?

Viens chez moi j'habite chez une copine : mythe ou réalité ?

Tout le monde l’a en tête, ce film réalisé par Patrice Leconte sorti au début des années 80. Guy est hébergé chez son ami Daniel, qui vit lui-même chez sa copine Françoise. Si cette situation semblait exceptionnelle à l’époque, qu’en est-il aujourd’hui ? Comment vivent les Français ? Seul, en couple, en famille, entre amis ? Cette étude de l’Insee nous éclaire sur la question.

La répartition des ménages en France

En 2020, en France – hors Mayotte – 65,7 millions de personnes résidaient dans 30,2 millions de logements. Tandis que près d’1,5 million de personnes habitaient des structures collectives (centres de détention, cités universitaires, Ehpad…), des habitations mobiles ou étaient sans abri. Parmi les ménages, 1,1 million est dit « complexes », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas composés uniquement d’une personne seule ou d’un noyau familial. Pour ces foyers, qui regroupent 3,7 millions de personnes, les compositions sont diverses.

La moitié d’entre eux, soit 1,9%, sont considérés comme des « ménages complexes avec noyau familial ». Par exemple, un couple hébergeant un ami ou une grand-mère qui vit avec sa fille et son petit-fils.

Les autres foyers dits « complexes » – 1,8% de l’ensemble des ménages – sont sans noyau familial. Ils sont formés par plusieurs personnes vivant sous le même toit, qui n’ont pas de lien parent-enfant ou ne sont pas en couple entre elles. Par exemple, des étudiants en colocation, des frères et sœurs ou un grand-père et son petit-fils. Dans 8 cas sur 10, seules deux personnes constituent ces ménages atypiques.

Des disparités régionales bien ancrées

En France, les disparités régionales sont prégnantes. D’après l’Insee, les ménages complexes sont beaucoup plus fréquents dans les départements d’outre-mer. Ils représentent 8,7% des ménages (et même 17,3% en Guyane), contre 3,6% en France métropolitaine. Toutefois, il existe des variations importantes entre les régions. Ces spécificités régionales ne datent pas d’hier, elles existaient déjà au XIXe siècle.

On explique ce phénomène par une répartition inégale des ménages complexes avec noyau familial sur le territoire. Outre les DROM où ils représentent 6,3% des ménages, ils concernent 3,9% des foyers en Corse, 2,8% en Île-de-France et seulement 1% aux Pays de la Loire ou en Bretagne.

Des disparités régionales en régression depuis 1990

La répartition des ménages complexes est moins prononcée en 2020 qu’en 1990. Ce mode de cohabitation a davantage reculé dans les régions où il était le plus répandu. L’exemple le plus parlant est celui des DROM où 19,5% des ménages étaient complexes en 1990. Trente ans plus tard, ils ne sont plus que 8,7%. Le recul est moins marqué en France métropolitaine avec une proportion de ménages complexes, passant de 6,4% en 1990, à 3,8% en 2020. C’est la Corse qui affiche le recul le plus important, avec une proportion de ménages complexes passant de 12,1% à 6,8%. L’Occitanie, qui comptabilisait 8,7% des ménages complexes en 1990 n’en compte plus que 4%. De même pour la Nouvelle-Aquitaine qui est passée de 8 à 3,4%, en trois décennies.

Une surreprésentation des ménages sans noyau familial en ville

Dans les pôles urbains, en 2020, la part des ménages complexes était de 4,3%. À contrario, elle était seulement de 3,1% dans les communes situées hors des pôles. Les foyers sans noyau familial représentaient 5% des ménages de l’aire de Paris. À titre de comparaison, ils représentaient 4% au sein des pôles d’au moins 700.000 habitants. Dans les aires de moins de 50.000 habitants, la part des ménages complexes était estimée à 2,9%.

Dans les communes-centres, le pourcentage des foyers sans noyau familial est estimé à 2,6%. Les ménages complexes sans noyau familial sont principalement composés de jeunes sans lien de couple. Il s’agit souvent d’étudiants qui vivent en colocation ou de ménages avec au moins un jeune occupant un emploi.

Une inversion des tendances pour les ménages complexes

En 30 ans, la proportion des ménages complexes s’est inversée. En 2020, ils étaient surreprésentés dans les pôles urbains, contrairement en 1990. La part des ménages complexes atteignait 5,9% dans les pôles urbains et 7,1% en dehors. Une inversion qui s’explique à la fois par une diminution des ménages complexes avec noyau familial en dehors des pôles et par une baisse des ménages complexes sans noyau familial, en dehors des aires d’attraction des villes.

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Pauline Garnier