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EHPAD, couvent, caserne, prison… la vie en communauté selon le sexe et l’âge

EHPAD, couvent, caserne, prison... la vie en communauté selon les sexes et l'âge

Article mis à jour le 7 février 2024 à 11:02

Parmi les habitants d’Occitanie vivant en communauté, les personnes âgées dépendantes en EHPAD et les élèves en internat sont les plus nombreux. Ce mode de vie est surtout très fréquent dans les départements ruraux. Quels sont les différents profils de ces personnes actuellement en vie communautaire ?

Une majorité de femmes en EHPAD et au couvent

Sur les 154.000 personnes vivant en communauté au sein de l’Occitanie, 57.400 sont en EHPAD ; soit plus d’un tiers. Et parmi ces personnes âgées, les trois quarts (42.200) sont des femmes. La raison à cela est assez simple : les femmes vivent plus longtemps que les hommes. En effet, à la naissance, l’espérance de vie des femmes est de 86 ans ; contre 80 ans pour les hommes. Les femmes s’occupent donc de leur conjoint dépendant. Lorsqu’elles se retrouvent seules et qu’elles perdent leur autonomie, elles font le choix de rejoindre une structure collective.

L’entrée en EHPAD reste rare avant 75 ans puis augmente pour les 75 ans ou plus. Dans les départements ruraux, le nombre de seniors en EHPAD est bien plus élevé que dans les départements urbains. En Lozère, 14,5% des seniors de 75 ans et plus résident en EHPAD, 12% dans l’Aveyron. En revanche, ils ne sont que 6,5% dans ce cas dans le Gard et 5,7% dans les Pyrénées-Orientales. Cela s’explique de façon simple. D’une part, il est plus difficile de maintenir une personne âgée à son domicile si elle est isolée. D’autre part, il y a davantage de place dans les EHPAD dans les départements ruraux.

Les communautés religieuses sont très féminines et âgées. Sur les 2.600 membres, 73% sont des femmes et la moitié de ces communautés a plus de 67 ans. Cette population, qui vit plutôt en ville-centre où hors unité urbaine, est en forte baisse depuis 2009 (-3,3%).

// Lire aussi notre article : Les visages du quotidien d’un EHPAD

Plus de jeunes en internat dans les départements ruraux

Au nombre de 38.000, les adolescents en internat forment la deuxième population la plus importante vivant en communauté. 32.000 de ces jeunes ont même moins de 19 ans. La part des élèves internes augmente au cours de la scolarité. Elle passe de 1,6% pour les 11-14 ans à 9,7% pour les 15-18 ans.

Dans les départements ruraux, la part des collégiens et des lycéens internes est impressionnante. En Lozère, 9,3% des collégiens et 42,9% des lycéens sont internes ; contre, respectivement, seulement 0,6% et 5,3% des élèves de l’Hérault. Contrairement aux EHPAD, les hommes sont plus nombreux à vivre en communauté. Cela est dû à leur parcours scolaire. Ils sont plus nombreux à suivre une filière professionnelle. Et bien souvent, les jeunes doivent s’éloigner de leur domicile pour accéder là leur nouveau lieu d’étude.

Certains établissements ont créé des internats dits d’excellence. Les jeunes qui les intègrent peuvent ainsi bénéficier d’un accompagnement pédagogique personnalisé et exercer des activités culturelles et sportives. Nombre d’entre eux sont attirés par ces filières proposées dans 14 collèges d’Occitanie. Les étudiants sont 7.600 à vivre en communauté dans une cité universitaire. Les hébergements sont implantés près des établissements universitaires et sont donc concentrés dans deux départements, l’Hérault et la Haute-Garonne.

// Lire aussi notre article : De longs trajets pour des études raccourcies, quelles chances scolaires pour les ruraux ?

Beaucoup d’hommes à la caserne et en prison

Parmi les autres populations vivant en communauté, les miliaires sont représentés à 97% par des hommes. La présence des femmes, déjà faible dans les autres régions, l’est encore plus en Occitanie. La région compte plusieurs régiments de la Légion étrangère, qui ne dénombrent aucune femme dans leurs rangs. Sur les 7.200 militaires, la moitié a moins de 25 ans et 70% sont basés dans une ville-centre.

Dans les établissements pénitentiaires, la population masculine est majoritaire et concerne 97% de l’ensemble des détenus. Dans la région, seuls les centres de détention de Nîmes, Perpignan, Villeneuve-lès-Maguelone, Seysses et Lavaur ont des quartiers pour les femmes. Sur les 5.700 détenus incarcérés en Occitanie, la moitié a moins de 33 ans.

Les établissements pénitentiaires sont situés dans toutes les zones de la région : 50% en ville-centre et 45% en banlieue. Depuis 2009, le nombre de détenus augmente fortement (+2,7%).

// Lire aussi notre article : Derrière les murs du centre pénitentiaire « atypique » de Perpignan

Le cas particulier de la Lozère

La Lozère est une exception à l’échelle nationale. 7,5% des Lozériens vivent en communauté, ce qui est bien plus que dans les départements voisins et ruraux du Massif central (Corrèze, Aveyron, Creuse et Cantal) où la part de 4,5% est déjà très importante. Cette proportion importante est due à la présence d’internats ainsi qu’au poids du secteur médico-social. 2,6% des habitants de Lozère vivent dans un établissement sanitaire ou social de moyen ou long séjour. Dans le reste de l’Occitanie, comme à l’échelle nationale, cette part n’est que de 0,6%.

La présence de structures de ce type dans ce département s’explique par la poursuite de la tradition concernant les conditions d’accueil des populations. En Lozère, certains établissements ou leurs gestionnaires sont les héritiers d’anciens dispensaires, d’orphelinats ou de préventorium anti-tuberculeux. Ceux-ci ont été transformés en structures d’accueil durant la deuxième moitié du XXe siècle grâce à l’implication de communautés religieuses et d’élus locaux.

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Pauline Garnier