Article mis à jour le 28 septembre 2023 à 13:12
Département parmi les plus pauvres de France métropolitaine, les Pyrénées-Orientales restent malgré tout attractives. En effet, la population y a fortement augmenté et les arrivants sont plus nombreux que les partants.
Parmi les conséquences de ce paradoxe, la hausse du prix des terrains, l’explosion des emplacements de campings et des résidences secondaires, en particulier sur le littoral et la montagne. Le département attire les touristes durant la saison, les seniors viennent poser définitivement leurs valises et faute d’emplois qualifiés, les jeunes s’en vont. Comment se placent les Pyrénées-Orientales par rapport au Gard, l’Hérault et la Haute-Garonne ?
Les séniors s’installent dans les Pyrénées-Orientales et les jeunes s’en vont
Au 1er janvier 2023, 491.000 habitants étaient présents dans le département des Pyrénées-Orientales. La population a augmenté de 70% depuis 1970. Les Pyrénées-Orientales sont 10e de France métropolitaine pour la croissance démographique sur les cinquante dernières années. Une hausse en grande partie liée à la migration des seniors, selon l’Insee.
Le département attire des habitants d’Île-de-France et des Hauts de France. Mais aussi les étrangers. En 2018, un nouvel habitant sur huit résidait auparavant à l’étranger. Le premier pays d’origine est l’Espagne, puis la Belgique, le Royaume-Uni, l’Algérie et le Maroc. «Les arrivants de l’étranger sont plus jeunes que ceux en provenance du reste de la France.» affirme l’étude Insee.
Le département perd ses jeunes. Agés de 18 à 24 ans, ils quittent les Pyrénées-Orientales pour poursuivre leurs études ou trouver un emploi. De l’autre côté de la pyramide des âges, les 55-64 ans plébiscitent les Pyrénées-Orientales. Les personnes âgées de 55 ans ou plus ont une préférence pour le littoral.
«Si les tendances démographiques se poursuivent, la population âgée de 65 ans ou plus sera presque deux fois plus nombreuse que celle de moins de 20 ans. En 2023, 27% de la population du département a 65 ans ou plus, soit six points de plus qu’au niveau national.»
« Les 10% des Perpignanais les plus pauvres vivent avec moins de 880€ par mois »
La commune de Perpignan, 4e d’Occitanie, plafonne à près de 120.000 habitants depuis 2013. La périurbanisation provoque une hausse rapide de la population en banlieue de Perpignan depuis les années 1970 et sur des territoires de plus en plus éloignés sur les dernières décennies. Si le département gagne des habitants, la ville de Perpignan se démarque avec plus de partants que d’arrivants sur la période récente. La périurbanisation engendre également des départs des ménages avec enfants. Perpignan perd aussi des jeunes âgés de 18 à 24 ans.
«En 2020, les 10% des habitants des Pyrénées-Orientales les plus pauvres disposent d’un niveau de vie inférieur à 880 € par mois alors qu’il dépasse 2.870 € par mois pour les 10% les plus aisés. C’est à Perpignan que cet écart est le plus marqué, car les personnes en situation de pauvreté sont plus pauvres qu’ailleurs. Entre les différents quartiers de la ville, les écarts de niveau de vie sont importants.»
Quelle démographie dans les départements voisins des Pyrénées-Orientales ?
Si le département des Pyrénées-Orientales séduit surtout les seniors, la Haute-Garonne attire principalement les 18-24 ans qui viennent s’y installer pour suivre leurs études. Dans ce département, 121.000 étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur, presque tous dans l’agglomération toulousaine. Les jeunes sont nombreux en Haute-Garonne, les 18-24 ans représentent 11% de la population, les 25-39 ans 21%.
La situation dans le Gard est semblable à celle des Pyrénées-Orientales. La population ne cesse de croître. Ce phénomène est essentiellement du aux migrations, le nombre de naissances compensant tout juste le nombre de décès. De plus, la population vieillit ; en 2019, 23% des habitants ont 65 ans ou plus. Les 18-24 ans sont plus nombreux à quitter le Gard qu’à le rejoindre.
Quant à l’Hérault, il est l’un des départements les plus attractifs de France. Sa population augmente en moyenne de 1% chaque année, soit environ 12.000 nouveaux habitants tous les ans. Ils sont majoritairement jeunes ou retraités. Les 18-24 ans représentent 9,4% de la population de l’Hérault. Mais les retraités sont également nombreux à choisir l’Hérault pour s’y installer. En 2019, 22% des habitants du département sont âgés de 65 ans ou plus.
L’Occitanie, une région avec de grandes disparités selon les départements
Le département des Pyrénées-Orientales est le deuxième département le plus pauvre de France métropolitaine. En 2020, 21% des habitants sont en situation de pauvreté, ayant à leur disposition moins de 1.120 € par mois pour une personne seule ou moins de 2.353 € par mois pour un couple avec deux jeunes enfants.
Le Gard est le 6e département le plus pauvre de France métropolitaine. En 2020, 19% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté est très concentrée dans les 18 QPV. À Nîmes, la pauvreté atteint 29%. Les communes de la couronne d’Avignon sont celles où la pauvreté est la plus faible du département.
Dans l’Hérault, les fragilités sociales sont plus marquées dans les villes-centres de Montpellier et Béziers que dans leurs couronnes. Comme dans le Gard, les populations les plus précaires habitent dans un QPV. 18% des Montpelliérains et 34% des Biterrois vivent dans un QPV. En 2020, le taux de pauvreté dépasse 50% dans ces quartiers.
Les niveaux de vie en Haute-Garonne font partie des plus élevés de province. La moitié des habitants a un niveau de vie supérieur à 23.730 € par an en 2020, un niveau largement supérieur à la moyenne de la région Occitanie. Cependant, comme dans les autres départements, les niveaux de vie varient entre les territoires. Avec 13,3% en 2020, le taux de pauvreté de la Haute-Garonne est le plus faible de la région.
Le tourisme, secteur vital pour la région Occitanie
L’Occitanie est une région très touristique. Dans les Pyrénées-Orientales, le tourisme est important mais saisonnier. En 2019, la présence des touristes génère 10,1% des emplois marchands en moyenne sur l’année, contre 6,4% en France. Avec 26.000 postes saisonniers occupés en 2017, le département des Pyrénées-Orientales se classe au 1er rang des départements d’Occitanie pour le poids des postes saisonniers dans l’emploi salarié du secteur privé.
Avec ses nombreux atouts et ses sites à visiter, le Gard attire des touristes. Leur présence a généré 12.400 emplois en moyenne en 2019, soit 6,4% de l’emploi marchand. Une proportion similaire à celle du niveau national (6,3%) mais plus faible que dans les départements du littoral d’Occitanie.
La même année, 32.400 emplois sont liés à la présence de touristes dans l’Hérault, soit 9% de l’emploi marchand. Avec plus de dix stations balnéaires, la zone littorale, est très prisée par les touristes, d’autant plus qu’elle est urbanisée et bien aménagée.
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